Non que j’y prête attention mais ses haut talons et sa frange noire m’ont quand même fait de l’effet
C’est dire qu’en fait j’y prête attention
J’ai même été surpris par son parfum, aigre, acre, sans rapport avec un plat de crevette, ou alors crues plutôt que cuites dans un bain d’épice
Elle a commencé à me parler, son regard est celui d’un bœuf, pas d’eau claire ni d’humidité verte d’un coin d’eau, comment s’y promener ?
Je déteste les métaphore, mais je pense vraiment à des galets mouillés,
ce n’est plus une métaphore
l’esprit est lourd, je regarde la réalité et ne passe pas au travers de la couenne opaque
contourner par la métaphore, prendre un bain de pied frais quand ils sont agités par la répétition de la marche, mes chaussures redondantes sur le goudron, la poussière ou le carrelage
Je pense rêve ou havre aqueux, je me soulage
ah, une chose encore,
comme remplacer le pronom JE
mais par quoi, une dynamique,
un mot qui englobe le sujet dans l’objet
mieux une couleur, un écho dans le temps
Il faudra y penser, je la regarde passer sans broncher.
il s’agit de ne pas se laisser déborder, de résister
au moment où on sent se relâcher la tension, celle de l’intérieur qui fait se tenir le tout, droit, au muscle invertébré, la correspondance sans doute de cette énergie, une émergence qui se saisi du corps permet de se mouvoir, se cache derrière ce qu’il croit soi, se confondant avec le devant et s’effaçant, mine de rien une galaxie
ou un corps est un paysage, des points entre les touches dépendent les circonstances de ce vide,
de la capacité à s’envisager et comme la traîne une atmosphère .
les végétations sont tenues à distance, suffisamment pour permettre les éclosions, les ravissements, sans subordination apparente,
se tenir prêt,
c’est peut être ça être mais si l’être est rapiécé ou transpercé de touffes et d’aiguilles qui maintiennent le mouvement jusqu’à détruire le moindre souffle il me semble qu’alors on peut dire que la gravité c’est arrêtée.
On voit que l’être est arrêté lorsqu’il ne respire plus, qu’il est entamé par ce qui lui est externe et qui pèse sur l’autonomie, l’arrêt sur la position fixe est brutal, les grandes ellipses ne parviennent plus à enclencher un brassage, les jambes en l’air pendent et les bras ballants la tête semble ne plus comprendre, ce qu’elle contient et qui est ce que le monde normalement émet,
cet échange qui aboutit et rebondit soudainement si calme qu’il semble ne plus bouger
c’est alors que l’arrêt se fait
quand le flot des abstractions comme des pétales sont en prédation, heurtent l’esprit, le sentiment de se déprendre commence à se signaler, relâche l’envie enfin déliée.
face à ces couleurs qui épongent les vies sur la vie, je veille, et irradient le papier vierge, absorbent le carbone 14 et je me demande ce qui transparait là,
ce n’est pas mon habitude mais pourtant je regarde la peinture par en dessous et je cligne
me demandant qu’elle vie à fait se rejoindre ces points et la douceur du liant comme une peau
a penny for your thoughts ! mais c’est une tout autre histoire
sans doute
que me racontent ces traces que l’homme, il doit y avoir une
Zoran Music, alfabeto alpino
femme la dessous, ou un train, peut être un bateau , un pinceau des naseaux ou n’est ce qu’une marche à
l’horizon de soi, à n’en pas savoir ou n’en plus pouvoir,
mais je garde en haut du front l’intrigue et dans cette douceur alpine je suis sûr d’apercevoir les brunes d’une Venise ou de Trieste, sans doute Venise qui se voile et se de voile qui est un jupon, et une peau bleue sous les fards de la montagne je suis prêt à en jurer, le visage de la femme je l’ai vu dans un tableau aux Offizzi, good clue, cette caresse du ciel sur ses seins, cela en vaut une autre et surement que ça c’est passé ainsi et peut être dans un train ou dans cette appartement ocre, toutes les robes de l’Adriatique se frotte à mon regard alpin, au delà de la fatigue et vers le bout de ce que l’œil a peint
la je les ai perdu de vue quand
tout tend à s’ordonner, le regard que les autres t’assènent, t’intime une distance comme si tu leur faisais peur, ils disent qu’il faut de la distance et de l’épure, et ils tiennent à l’histoire plus que moi je (ne) m’en soucie, que quelqu’un te regarde ou regarde ton dessin, lise tes mots et l’ordre contenancé comme on dit décontenancer se met en place comme un murmure doux qui ne dérangera pas le sommeil mais surtout n’atteindra pas à la réalité, c’est pourtant de réalité qu’il parlent, ces évidences de la raison sont un pré texte et semble maintenir le réel qui vient à nous, spectateurs et déjà spectre, du monde quand c’est le texte que l’on attend comme un lever de rideau, applaudir ne le fera pas venir, il faut plutôt huer, j’ose le dire
c’est d’ailleurs d’oser qu’il s’agit (et non de proposition de coordination)
Zoran Music, paysage
assagi par contrainte muette, faire comme si je ne parlais pas alors que je parle et je broie de l’air, conscient du silence lavasse enfermé dans les meubles, de la distance que suppose le yeux à yeux ; j’ai aussi conscience que toucher nécessite de devancer et d’anticiper, de fendre le tissus du quant à soi quand on s’y attend le moins, l’estocade, quand pleure la sonate opus 116 et le rire quand il faut se pencher et en file indienne faire avancer les mots sous le préau et puisque rien ne peut arriver ni n’existe je lâche l’envie que j’ai de rendre flou les contours et de faire des tâches
exprès
pas par effet de style mais parce que je suis sûr qu’il y a des tâches aux vies,
qu’elles en ont besoin même , ce n’est qu’une affaire de tâche et on ne pourra jamais tirer les rideaux qui sont retombés des cintres ou de la falaise, et la femme que l’on attend à travers la peinture s’est recouchée, dans un clair-obscur d’ennui qui en dit long
Vasil Qesari, la femme que l’on attend
ce n’est pas mon habitude, je côtoie les peintures sans qu’il y ait besoin d’explication, je vois mal la main et le visage du peintre, qui photographié dans son atelier ou concentré, a l’air idiot, pas à son affaire, déplacé,
il ne se voit qu’en peinture
il aime se prendre au piège
s’il se peint alors c’est autre chose, il rejoint la peinture et devient large, aussi large que le paysage, il s’y entend à s’y fondre, on ne le voit plus, son être rejoint le coup de sang au plus profond de nous et sans qu’il y paraisse, à l’insu,
pourtant, une peinture te regarde toujours, mais c’est le monde qui te regarde, ou l’œil, on ne sait pas bien ce qui te regarde quand tu regardes une peinture
je sais que mes contemporains submergés dans un réel sans fondement et anonyme, à la limite de l’inexistence et de l’omniprésence, sont anxieux qu’on oublie pas qu’ils furent là, car ils n’y sont plus, chiures de mouches
l’omniprésence de l’inexistant forcément angoisse
Beckett ouvrirait la porte de la limite et Malone te sourirait sans dents, il est plus réel que nous , il se tapie dans les ombres de terre brûlée, dirait tous les visages contiennent toutes les histoires, il n’y a pas de distinction, c’est les mots et la tourbe qui plongent dans les yeux, il ne peut pas s’agir de vie, il ne peut s’agir que d’une lueur, seule trace que laisse dans les mots, s’ils survivent, le décollage des rétines qui te mène à l’histoire,
la tourbe des mots
on ne saurait qu’y lire
alors on les lit pas, on lit pas
on se laisse lire
on laisse les mots devenir le monde et perdre l’histoire, comique d’un coup, le fil est devenu pelote et on se pelote, mauvais jeu de mot mais il en fallait un, qui dise bien que devient toute les histoires sans qu’il n’y en ait une qui tiennent debout, ça on le sait, ou le savait et pourquoi prétendre , attendre, de Perreira à Godot, une qui puisse se signaler
on a reconnu la voix qui parle de et par toute les voix et donc n’est plus une seule voix mais la prête à d’autres ou se sont d’autres qui la prennent et se sont eux qui importent
c’est l »énergie du sens et le lien, en anglais Bond,
tendez l’oreille car je ne compte rien vous dire et cela ne vous servirait si peu, d’entendre d’une main insouciante sourde s’assoir et le regard dans le vague comme s’il attendait quelque chose et que ces quelques lignes, mais là ce ne vous dirait rien et je ne veux surtout pas parler de digression car ce n’est sont pas écrit sur le papier ou imprimées ce qui se vaut
éléments visuels ne lui apportait rien, ou peu, et ce pourrait être ce qu’il vous plaira car que se joue t’il là , un paysage, un carré à bêcher, un retours des campagnes de guerres ou une après midi pluvieuse, on ne le sait vraiment pas
ou pire on s’en fiche ,
car
l’important est que ça n’en ait pas et que ce soit si
vital
vous croyez cela déplacé et pourtant
cela est dans les artères et il faut recourir à des trésors de dépaysement pour approcher la bête aux aboies
et sans sérieux car ça la tuerait
sans
nul
doute
trivialité mais de quoi est il question ? mais de vous un regard ennuyé fait taire et l’humour est toujours là rassurant devant le cercueil ouvert comme un sourire sans dents et
ou choses déjà vues, dont on mesure mal la portée
semblable à un parterre de belles roses trémières, fanées ou prétendant l »être
explorant les possibles sans jamais parvenir à être ridicule avec ce trop de tendresse et parce QUE sans leurs vêtements les personnes issues du théâtre de la vie sont bien réelle sous leur dehors ou leur dedans de monologue
les vicissitudes et la folie d’exister
en même temps que tous dans ce QUE l’on nomme le monde, on ne sait pas tellement ce QUE c’est, c’est un drame dit par la plus sinistre des comédies, leçon de danse et chasse à court de philosophie, traité guerrier et manuel de dérision tant et tant
et que cela se résume à cela
sans que
décors ou ou réceptacle, préceptes
mais dans vie car il faut que les personnages parlent et derrière eux toute une gallery de portraits, des digestions impertinentes des milles livres lus qui apparaissent là comme le revers des masques, figures surgis des lignes textes avant coureur du cinéma c’était la vogue et le visuel pullulant est une débauche qu’en dehors du théatre la littérature tait, hurlement de rire ennuyé dans un mot une pint de la meilleure bière l’AVC est tout proche ou la goutte
mais bien vivant dans ce qu’ils disent et s’échappant en baragouin dans leur silence
ce serait là
à l’en croire mais le faut il ,
non nulle intention de rien dévoiler
quand les détours et les jours et la chouette des saisons ramènent la rose à la terre et cent fois refleuri le jardin, les bulbes et les pommes de terres rentrés cette longue enfilade de saignées sans cause ni raison vaut bien que l’on se laisse aller à jouer des mots mais sans rimes
ti va chansonner ? ti va engorger ? ti va dégorger ?
^u^
accrala gorge adoucie et les bulles au monde.choupi sur la feuille le z’art à languer.
refrain;-) @emperlinade ti va chansonner ? ti va engorger ? ti va dégorger ?
gorge à regorge sur la feuille de saule planté au milieu un bonzaï zen fit peur à une libellule se croyant papillon bien qu’Ouragan Breuvage en Saoul ferment
et je traîne dans le lieu immobile, j’ai beau penser à des lieux de désir je suis toujours là entre la table et la douche car il fait chaud et j’y plonge souvent
ce n’est pas que j’ai envie de rester par ici mais prendre un billet d’avion, alors j’ouvre un livre, parviens à sourire et les trottoirs de Buenos-Aires et le quartier de Flores je marche seul sans toi car où es tu et existes tu seulement , reste que je marche dans les chaussées de la nuit même si je suis ici
le soleil tape et matraque les flics sont à tous les coins de rue rugissements blancs les huées de bleu des sirènes, pas celles des mers auxquelles j’aspire je les respire, mais celles qui te font te boucher les oreilles et te croire un dangereux criminel en cavale à force de les entendre même si mon calepin le sait je ne fais que prendre des notes sur les allées et venues des bicyclettes et des passantes qui viennent avec la nuit, héritées de la nuit peut être bien transensuelles et me feraient croire que la ville est agitée de pulsions contradictoires et scabreuses, suis je dans cette ville presqu’ endormie ou son sommeil agité de soubresauts incohérents me trouble le jour la clarté n’éclaire que le silence peu s’en faut et que puis je en voir ? et que cachent ces dorures sons de rues, de retour d’une partie de pêche à la morue le chat luthier ne voit que dealers et prostituées, lui qui fredonnait les anciens patios d’Espagne un air de Cosi fan tutte et les azulejos émigrés, transbordés de la ville aux montées des lauriers roses qui au fond de la gorge ont capturé le bleu ramené des Atlantiques à fond de cale de l’imaginaire de la tendresse malvenue le petit sourire à gant de velours à enfermé dans ces carreaux racontant les sarcasmes dans les bon-airs dont le tracé s’évertue à la malversation quand dans les villes venant des contrées australes et des forêts en contrebas les déchéances viennent alimenter les mutations transgalactiques,
photographie de Angèle Etoundi Essamba
perruche café au lait bas de soie trempé dans le cachaça que l’on ne saurait mieux apprécier que traversé d’une pilule bicolore, dominante indigo et ce malgré le charme ravageur et le penchant pour la danse quand la femme le soir fardée se pend au cou d’un macho ennuyé mais décidé, et que traînent les traînées de poudre d’un kiosque à musique se délectant des défilés de la junte une déflagration innocente de la pègre qui sévit ici, et ce malgré que j’ai traîné dans des villes où par moment pas un moment n’était laissé à lui même où chaque portion de la nuit était étranglé d’un râle de chien crevé, mais l’odeur du monde persiste et sont havre aux vers de la charogne et à proprement parler se délectent à hâter la décomposition du jour est ce déréliction ? dehors dans le compost la multiplication des transformations n’a que très peu à voir avec la sagesse indienne ou bien est ce que nous l’observons au microscope et en voyons tous les méandres et les sales transactions, étirement et tractations, dix huit dans une voiture est ce différent d’un mille pattes , n’ayez pas peur, et les huit se régénèrent de 8 en 8 réintroduisant la courbe dans le plan urbain tracé au cordeau, fil à plomb des villes-fille surplombent de la hauteur des talons aiguilles rehaussés de bas résille le justaucorps plongeant émergeant deux paires de seins comme deux montgolfières et un coeur juteux ressemble à deux lèvres surexploitées, gonflées et contenant toutes les injures du bas coté, là où se cachent les délires cassés des indiens Tehuelches avant que soit construite la ville mais la ville est noire du plat de la batte des lavandières
et je me fis poisson dans le bleu de l’embouchure, là où s’ébrouent tous les déchets et déjections de la ville prise de diarrhée afin d’y mieux aller voir et remplir au mieux ma mission d’envoyé spécial me régalant des friandises insoupçonnées de la cote et imprévues car que peut on voir de ce champs des cultures les laboratoires d’analyse n’en voient que le brillant de l’écaille et encore une fois râpée du beau corps poissonneux alors que là immergé où je suis dans l’eau tapineuse des myriades de clarté m’éclaboussent et me chante le fameux air de la walkyrie transplanté en milieu aqueux et se réjouissant des lupanars affriolant des lagons lassés de leur planque sous la coque antarctique et rejoint par les continents dérivant de plastique aussi féroces qu’un banc de murènes en mal d’affection et bien que craignant l’épidémie s’étaient résolus à une contre-attaque éclair plan machiavélique en ordre de bataille sous l’égide d’un galion pourri depuis longtemps mais fier de ces canons et de son passé de navire amiral
acte désespéré, avait bouché l’embouchure et fit fusse à l’imparfait du subjonctif refluer les sept égouts vers la ciudad qui étouffant dans sa crasse mourut d’apoplexie ou d’une cochonnerie quelconque
constamment il est fait référence au choeur, le plus qu’un, la famille, qui symbolise le groupe, l’ethnie, l’appartenance
l’un cesse d’être un pour se retrouvé augmenté d’une parenté charpentée, d’une ascendance, fut elle en rhyzome, fut elle mythique ou choisie, fut elle une charge asphyxiante
confusion aussi
ou bien est t’on pris dans une toile immense, d’où l’être aveuglé tente de se sortir, de prouver qu’il existe bel et bien malgré le monde qui comme une obsession le maintient enserré dans l’infiniment multiple, coercitif et constitutif
vain de se penser hors des trajets et des rejets, pour accéder à l’un, vers l’indéfini,
pourtant le chœur ne cesse de répéter la même phrase qui inlassablement gonfle, se détache de l’ensemble et revient au point de départ suivant en cela les rythmes primordiaux, association du vivant, analogies et rites pour que renaisse la phrase
la vie est un effort pour que les lignes se surajoutent, continuation de la précédente,
stoppons là,
pour que le point ne s’en sorte pas
tout seul
imaginons un point tout seul
observons le
.
même à la ramener au untant cherché qui inclue tous les uns qui de fait ne sont plus un
encre, Lamber Sav 2007
or on a pour habitude de penser qu’il est préférable de se recréer dans un ensemble où se refléter, se relier, se recréer, sur d’autres bases
qu’elles soient reconnues comme telles, on peut parler d’affinité,
ou pas, ce sont alors meurtrissures et attachements subis,
perditions
acceptation
et danser pour rappeler à soi le beau corps
échapper au néant, si cela est possible, résorbé dans la relation, duelle, charnelle, parentelle, ventouse de l’être au monde, même parasite, asservissement, accouplement, accouchement, illusion de la continuation et cela même si elle semble impossible.
l’homme seul crie à l’abandon mais le cri se perd
mais le chant est beau car le chant est oubli en même temps que remémoration, c’est pour cela qu’il est bon de chanter
portant à ébullition l’utopie qui permet de se réinventer au monde par la participation
cartographies , photo inconnu
mot clé qui permet d’inventer une inscription dans l’inaccompli,
car même sans peuple, même dans une cohue on ne peut imaginer un homme sans peuple, et dans les cas où l’homme est sevré, rompu de ses racines, rejeté au néant, il retombe inévitablement le cul sur ses fesses, aïe ça fait mal, et peut être même sur un congénère comme cela arrive si souvent, en tout cas sur le sol et une pierre, preuve irréfutable de sa constitution dans le réel, qu’il en aperçoive le bout ou non, et ce dès le début de son existence, isolé, l’homme ne l’est pas et un regard à ces pieds suffit à l’en convaincre
les noyés sont nombreux, peuples invisibles, même si l’homme d’exil est un homme sans peuple
il peut aussi se vouer à l’idée d’exil et ne jamais trouver prise
mais le prétexte de la rupture, de la cassure, si elle induit une errance et l’acceptation d’une perte de repère, ramène forcément l’homme désorienté à la conduite des flots, des courants pour reprendre l’image, à une réorientation dans les flux du monde, redonner un ordre à la succession incohérente des points et des lignes, à plat tomber dans cet angle est se laisser pousser, prélude à une reconstruction plutôt qu’à une noyade, quoique vivre soit se sauver indéfiniment d’un naufrage et ce en se sauvant, s »inventer
seul dans le flot et en même temps que tous.
portant comme un flamboiement témoignage même à la marge de sa parenté.
sur ma terrasse là où le soleil chauffe, je suis en train de lire ou d’écrire, bien que perdu dans la ville et étranglée par les voies rapides, les grandes gueules par intervalles des lampadaires, ma terrasse résiste, en plein coeur de la ville neuve, elle rêve et se souvient qu’elle était une ferme, plus de vaches, l’herbe est folle et le chien n’aboie plus, la terre presque glaise voisine avec une plaque de béton où je passe la majorité du jour car il ne sert à rien de le nier, il fait meilleur vivre dehors et ma haie me protège des regards, j’aime vivre à l’aise et sentir l’air sur la peau, et même si je n’ai plus d’arbres pour suspendre mon hamac, je m’assois dessus, mais plus important, ma terrasse de béton frelaté, creusée par l’eau et la chaleur, les lézards y sont nichés, ils filent quand darde le soleil et paressent, je crois bien qu’ils se sont habitués à moi qui chasse les chats et réponds vertement aux pies, les goélands, eux, volent dans mon ciel citadin en criant à l’imposture et à qui mieux mieux, je les laisse en paix car il me parlent de la mer et moi aussi j’ai besoin de croire que je peux, d’un coup d’aile ou d’une salve de bec m’envoler et ne plus revenir, de toute façon ils n’en veulent pas des lézards… j’aime le croire, quoique le poisson sur le bitume ? mais les goélands ont leur raisons que je ne peux imaginer,
Lizardi, huile de Lamber Sav, 1995
les lézards sont poètes de la première heure et vrai, de les voir traverser ce désert de béton et d’un coup se cacher dans les interstices de l’ombre transformer le ciment en roche et espiègles faire surgir leur monde reptilien à la face de la terre là où il n’y en a presque plus, ils me ramènent à ma résistance contre cette ville, s’ils le peuvent, survivre ici sans que rien ne semble les toucher ni ne les concerner, ancêtres surpris de l’étonnement que je nourris face à ce traffic et aux défilés voila bien le miracle de ma terrasse d’être visité par ces présences, on ne peut plus ambiguës, frère alchimique, signe et ouvreur des failles dans les murs, j’accueille toute ta population et je suis tes trajectoires comme un baume, je n’en connais pas le sens, lézards, créatures du soleil et mangeur des ténèbres du granit, fouilleur des cavités tu as de sombres activités, à quoi dévoues tu tes journées, quel dieux sers tu , en es tu un ? l’ombre entre la queue et les pattes, l’oeil qui vert est un soleil, me trouble, me ressemble non que je perde ma queue, qui le soir semble se détacher comme un hommage à la lune, ô que le soleil me chante à en souffrir, douleur du jour je m’offrande à l’astre, je lui livre ma tête, je gravite et iguane, de mes dents je ris comme eux, sorciers sont voisins des tours
dans les herbes et les roches bien caché le lézard est là, on ne le voit pas parce qu’il se refuse à fixer l’objectif, avec détermination il m’assure que je ne le vois pas et qu’il n’est pas là, est ce un message à l’hostilité, ne me tolère t’il qu’en diagonale quand il vaque à ces poursuites ou qu’il dore au soleil, vrai, lézard je jurerai que je n’e t’ai pas vu, même si rassuré je sais que je ne suis pas seul à faire comme si rien autour de moi n’avait d’importance, boucan que je tolère et n’entend qu’à peine, vide d’imaginaire et silence alors que tout grésille, lézard, par toi la nature entre dans la maison qui de ce fait, est vraiment une maison, et j’attend la nuée des cigognes .
ce qui m’intéresse ce n’est pas le français mais les gens, les peuples etc. individualités qui transitent par cette langue, le français sans les français dirait Anna Moi, qui de toutes façon n’existent pas , c’est pour cela que l’on peut dire cette phrase,
néanmoins j’ai l’impression que l’on revient à une fiction de l’identité nationale qui est hors de propos, sauf dans les sphères du pouvoir , dont on se fout (enfin moi ) par contre des individus nageant dans le bain de la langue française .. écrivent, parlent, ramifient des expériences, etc. là ça devient intéressant dans ce qu’ils apportent de neuf, de différent, humainement et avec des codes souterrains différents, fondant un tout-monde, un dit plus libre sans référence à cet agrégat qu’est le français et qui nous échappe, qui nous contraint et où on ne se reconnait que par habitude,
revenir à une langue identité est asphyxiant, vive la langue qui se déploie
en fait ce qui m’embête c’est de mettre en premier plan la langue française et l’environnement culturel dit de France soit-disant universel et de fait colonial ; la notion de France n’est que secondaire sauf si elle est fondatrice mais l’est elle ?