Du poème … la céramique , sur des sculptures de Corine Botella, céramiste
D’abord inspirés par la grande céramiste pueblo Jody Folwell, dont les céramiques, une perfection toujours en déséquilibre questionnaient le temps, du moins il me semblait, ou suscitaient l’idée que le temps était plus vaste ou disposé différemment, différait. Ces textes sont complétés et réécrit à la lumière brute de l’œuvre de la céramiste Corine Botella.
Corinne Botella est céramiste. Son monde est autre, ou l’est il ? Les céramiques s’imposaient et ont imposé un autre temps, une autre façon de dire. Il a fallut réécrire, se conformer à l’écriture qui dans les deux mondes, peuple la surface du pot. Ce qui est dit est une offrande et présente.
L’une est en opposition, sereine, présentant la beauté comme contenance, laissant le dessin écrire l’indépassable. L’autre déborde, en reste à ce qui, entre les mains, est un présent qui plonge mais témoigne de la matière sur le seuil, ne préjugeant pas de la forme mais la laissant advenir comme un moment du temps d’une grande antiquité, sans que son devenir soit clair. De ses deux mondes faire le voyage et tenter de tracer là où la forme et la surface ont la préférence. Une sente qui bifurque.

Elliptique pointe des rythmes et écriture des terres
Oindre l’or rare
Ponctue de traits gravés
De points accumulés
La gueule des bois et les branches laissées nues
Les phrases volent éprises sur la surface comme sur la neige les pas gris ou les griffes des vies graphitent
Le calcul des sommes roulent des torsions les nattes du corps chutes dans les cordes

Le temps et l’autre ne peut arrêter le mouvement à se réinventer au lieu de se détruire
Mais c’est ce qui est à l’ordre du jour
Le passé allonge son ombre [si
le présent]
brûle d’un feu irréversible
[Le futur ouvert] s’il faut le dire
Le passé grand fermé
à moins de flotter sans fermeture
Archange bénéfique
la toundra tord le fil et le fer sous la lumière l’accroche boréale
D’irrévérence
ouvrir une autre ère du temps
sans référence

Sur ce versant dépouillé on ne peut apercevoir les mots entament
les mains dans la glaise pollen au seuil sous l’astre rire
Les mains sans temps malaxent
déchirent | recousent
plongent sous les rythmes des herbes
ramènent à l’air les terres
Verbe les doigts tracent les points
Énigmatique
Significatif
Inaccessible
Pourtant les mots y mènent
Et la terre ne nous appartient plus
ils ne nous font plus de place
ni devant ni derrière
il nous faut creuser la plaie
à mi-hauteur
coincé dans l’autre lieu
entre le thorax
Et la plante dans le sol
Alors oui et pourtant si !
Les coutures transmettent les faits et méfaits les à-coups de l’organe la course des jambes et la scansion de l’enfant
qui tête
sous la tête
la peau
sous les herbes
la terre
le chemin tracé
et le bosquet marqué
Et l’aiguille sous la roche