
Inquiet
je regarde le ciel
et j’y cherche
l’étoile
Le ciel
joue à cache-cache
et me laisse
rêveur
Je me promène
les pensées
comme un pont
sur la rivière
Ta voix
me vient de loin
elle est le vent
auquel je me fie
Riant de moi
je me mêle au vent
et gronde
comme une oie
La pluie vive de l’automne
Farde les troncs de la forêt
Le feu d’argent se démène
La rivière dort dans son lit
Lézard se prélasse au soleil
Lézard se cache dans un trou

Le thé infuse lentement
Mes pensées vagabondent
La feuille colore l’eau
Libellule se pose sur les choses
Sans appesantir ni rien conclure
Le matin coule doucement
Difficile de dire si je dors
Un temps si court semble infini
tant par le nombre que l’amplitude
Le singe sait que cela est trompeur
Serait-ce que le monde infuse
Assis au bord du soleil à l’abri d’une pluie fine
sans rien penser je préfère infuser
Rien de ce que je vois ne me trouble.
Je voudrais oublier jusqu’à la respiration.
A l’intérieur du calme assis,
les voix et les sandales trainantes
Je perds toute envie de comparer et de compter
Les corps insensibles allègent la sensation de poids.
L’air de flûte et mon contentement
Me font penser au papillon.
Fleurs dans l’herbe près du gravier
L’oisillon a manqué de vigilance
Ou est-ce qu’il s’est dérobé ?

Une étoile luit
Penchant vers les côtes du Portugal
Il n’est pas de mer ni de larme
Je penche,
Enlevant un à un les pétales
Laissant la tige
Laissant le cœur
Aller jusqu’à la mer, le bouquet s’enflamme.
Rejoindre les contes de l’archipel
Tous les jours à la même heure
Branché à l’horloge parlante
Les jouets trainent sur le canapé
J’effile les perles dans mes os
Quel dommage !
Sur la barque la nuit un chat miaule
J’appuie sur le silence une étoile luit.
Mais décoller vers Tokyo
Je souris dans la foule
Gratte le ciel
Le signe veut dire printemps
Ce cerisier fait un signe c’est la lune
Pour traverser ton cœur
Passe une barque chargée de bijoux et de fruits
Que tu pourras manger
Pour me pencher vers ta bouche
Je me suis accroché à une branche qui a plié
Sous la branche Chargé de fruits
Me suis écorché Au rocher
Robe vague
Chargée de fruits
Vers le large
S’en est allé
Le monde est une Mer !