L’humain veille

un essais poétique à travers les voix du poèmes qui musiques défaillances et rebellions tracent une nouvelle carte d’où partir …

Krakatoa

La mémoire, à propulser, l’humain, le frisson,

touch !

Suspens du toucher les deux sens en contact, c’est l’expérience de l’autre dans ce non-encore ligne de sens, il y a le feu dans la stratosphère

L’écoute, le souffle l’imperceptible

que l’air conduit, une simple relative sans suite

comme le son que semble déchirer cette entente à atteindre le vide du mot,
ce vertige à peine ébauché,
crissement à l’égal du blanc les mots accrochent le silence,

porte de l’inaudible

Le rythme plus fort que le sens,
c’est ce qui bouscule en douceur,
l’imprévisible
et la place qu’il laisse,
au temps dans les interstices,
les mots dans les sons échancrent
re-son et  les non-sons,
avant, après,
tout est dans le murmure qui évade

où les lignes de contact échangent les chantages des vibrations ;

les libations, ces relations au passage de l’un à l’autre,
massacres, les frétillements des queues des pailles en tous sens,
l’impromptu des accords, couleurs de l’un à l’autre
révèle quand elles se diffractent
marmoréennes orages solaires dans la couleur

ou est-ce la toile qui bave,
permet l’échancrure,
frottement pusillanime à l’insu
éraille en cisaillement,
vagues comme coupées par un ciseau buté
imparfait même s’il tranche
comme le veulent les coudées franches
le geste précis déchire au hasard des fibres,
c’est là que le son-couleur s’inscrit à l’espace,
dans cet outre-passement de l’injonction
là où le trait laisse aller les pleurs du surgissement
malgré son absence
un petit rayonnement entre les lignes
à saturation
cachent à force de hurler,
ni formes implicites

mais glissements.

Une brèche dans la craquelure ou l’outrage de la truelle
ni enjambement de l’écart ni franche limite
cet empiètement se hisse
dans  la texture et l’envahissement de l’œil
procure de son être ce qui n’est déjà plus-là,
soudain, à la mesure de la disparition
rend l’écho,
la trace, du temps qui s’étire,
le corps salive un frisson,

et quand le tourbillon silencieux de l’anche,
geyser de crêtes,
à attendre,
puisque l’absence absorbe,
ces os de la présence

ou tout ce que les mots veulent désigner,
cerner ,
bâillonner,
c’est à l’aspérité quand tente de désigner,
passé détrempé,
ce qui se joue dans le retard étonné,
détrempé
l’anticipé, 
hors de l’énoncé,
trait qui s’échappe de lui-même en devant et en avance ,
selon un schéma fixe,
une pensée qui interpelle
en dehors de toute pensée quand elle s’oublie,  
dans l’entrebâillement le surpassement de l’air

ce  “no stranger to air”, 
retour des carrés bien formé
à des lignes fixes tracées au cordeau
mais en couches successives
malgré tout le débord et le rebord
pensent dans les remords,
les fébrilités osées,
ces alignements qui laissent entrevoir la marge
là où on voir une révolte
dissimulée, à peine formulée,
un simple gros œuvre contredit l’ostinato
des stridences innocentes,
imperceptiblement
vaporisent  les émanations

quand elles se touchent,
se recouvrent, se recoupent ,
l’essentiel est dans les restes

, dans les pointes sonores de ce qui se devine
du non-peint,
de l’espace élargi
et de l’enduit induit,
aqueduc en dessous,
souterrain des caves
qui s’étant résolu à se taire,

causent.

Glissement glissant

Oui mais moi j’ai toujours pensé que la plus belle eau remontait des profondeurs

Les plus lointaines

J’ai rêvé de continents

J’ai tendu l’oreille pour saisir les bruits de langues et derrière toutes les faces d’un monde en mouvement s’éclaire le mien, lumière étrange qui ne cherche pas à éclairer,

Mais irrigue

J’ai vu les taillis et les arbres, les collines au loin ou toutes proches et je les ai peint, comme elles me parlaient, j’étais traducteur de l’incongru, je traçais des signes et la couleur était musique, moi je voulais être voix j’ai pensé l’essentiel dans ces rythmes et les fulgurances, piochées dans le murmure du froid au matin quand la glace ; quand dans la chaleur je mettais du rouge

Le primitif, en moi la part voulais la place,  je l’ai aidé à s’installer, à reprendre tout l’espace.

Je voulais parler et il me fallait écouter – l’entour de la voix est nécessaire

Il me fallait lutter pour laisser le vent revenir des cheminées

J’ai aimé la terre, celle que l’on peut écraser entre les doigts et la poussière qui file ou ce nuage et l’eau de la mer et l’immensité de la vague qui s’abat sur  l’humidité – c’était à Saint-Jean de la lumière et l’océan et le ciel se fâchaient, je m’époumonais- c’était dans les bois ou c’était dans les livres.

Et j’écoutais dans les visages les parchemins et les burins et jurais de ne jamais écrire comme un scribe mais d’écouter lire.- seulement; car que chercher d’autre – surtout pas une voix qui clame pour tramer la pensée et que l’on entend psalmodier – le livre est un témoin pour que ne s’éteigne pas – il est une couverture ou le voile est muet 

L’homme qui fait cet effort s’écoute et tait les étoile – je ne voulais pas faire ça – je veux les écouter et frémir

Je jette le livre

Un écart peut basculer le monde, le monde s’écraser comme un chêne, s’écrouler et pourrir.

Une forêt aux hululement de sourds – poumon libéré pour un temps  avant la poussée– elle est en creux et vous n’en voyez que les talus – je ne crois qu’à la parole celle qui bouscule, réinsufflée à chaque tour de roue, sauvage au large, l’aventurier arrogant – les vergers sont plus sûr que le barrage sur le fleuve, que doit on contourner, méandres de bayou, à moins que, de l’intérieur s’en retournent les guetteurs qui nourrissent à l’insu, rassemblent et haussent les sens cachées, –  la frange des poubelles urbaines peut en abriter qui folles poussent les trolleys,

Restes de l’activité prenante – symboles existentiels des tribus entassées à la lisière du bois – là où la forêt parle, – là où il faut qu’ils soient ciel et écorce, ascendant et descendant centre de ce qui entoure, cimes et ombrage à l’assaut des chemins, soleil aveuglant dans les recoins du monde, ici dans les ailleurs et les ailleurs de l’ici où le vivre s’empâte de nos bribes quotidiennes.

Incessantes, vagues au lever de l’aube, émouvants océans équilibrant les dunes des sables, les vents comme les fils d’un grand tapis qui relieraient les tensions des laines, les rêves d’écorce et les pensées végétales, les trous du ciel et les mottes de terre murmures de l’ocre gris sur lesquels l’humain circule et glane- met en doute le monde – tant que la faim tyrannise.