Aura vive comme la lumière de la méditerranée, celle aveuglante sur l’espace. Est-ce le blanc, le bleu ou le tracé des aventures humaines prêtes à établir l’harmonie suprême. Les grands mots de l’histoire se satisfont de l’ellipse, moins raccourci que luminosité extrême, emmène vers la conscience de soi, du spirituel et de l’espace.
C’est aussi l’aventure de la vision, de l’homme dans la lumière qui cherche à voir. La méditerranée, parcours enchanté d’Ulysse aussi, de l’odyssée qui plie l’espace à son point de retours.
Carte du visible, trajet du pinceau sur la feuille et existence lumineuse, les aquarelles ont préludé au texte qui veut laisser ouvert.
Aura vive
Oh Primavera,
première vérité du voir
l’éclatement
avec les rayons de l’aube
enluminures
comme l’émergence des lueurs
Hors de la nuit la proie en dormance
le terreau vêle aux rayons précoces
et irrupter !
En advenir aux rêves
Effacer la prépotence
écorce mâle du périssement
prépuce virginal
oraison des défloraisons sans retours
Écluse levée
la redondance effrayante
et coule le fleuve
L’été assaille
la sève assèche en défaillance
l’air escogriffe au désert
En résonance lumineuse
le monde en bosse
s’arque boute
Les feux aux couleurs
éveillé
l’éclat diffuse
le mat étale
Reliure sur le métier à tisser du voir
à la trame de nos sens
la source jaillit des fosses ombrées
En cristal
en aube
finalement
l’or et l’émeraude
enluminent
Le doux balancement d’un songe
et berce
le phrasé distille
intitule une soif dans le voir
les voiles d’une épopée
à la conquête du jour

Lui devant la mer
dans la vague
flotte
l’immensité regarde
il pense son corps
le regard perdu
de crêtes en crête
la tristesse étreint
Il mime
ce manque comme un murmure
en vague
l’instant mire à l’espace
incertain
Les lèvres ouvertes
les abeilles pollen
se ruent
à la fleur d’une paume
Ce creux de dune
pourrait être une eau
pourpre
mais elle descend en creux
violet
Crépuscule
à l’ancre du mot
le moment
se laisse aller à rêver
Des virgules d’eau
le séparent
les points
s’étalonnent
en écume musicale
De vague en vague
de creux en creux
les yeux se mêlent
ils s’en souviennent
le corps s’humecte
trajectoire
à l’arc en cercle
en trombe l’eau
lui dit l’en vie
lui dit
la mort
pour l’instant réuni

Condamnés à une errance
droit fil
inflexible et sans fin
le bleu terrifiant
Opalise la masse
s’incise de gris
assise de boue
recluse de blanc
Ride d’onde au grain impatient
Mouvements concentriques inquiétant
en dessous
surgissement fatal
ou reflux violacé
au retour d’un orage
Les déviances rejettent les bris
au couchant
La voile obstinément
les veines noueuses
accrochent le vent