Les vents de l'inspire

vide au creux des mains
les os sonnent
le retour du bleu dans l’entre branche
l’aridité du ventre
le verrou de la soif
le vent hirsute
la totalité sonore du feuillage
aux creux des bois
joue caché le pic vert les plumes de l’oiseau
les sauts de la pluie à la brume
les failles mauves d’un crane de gouaille
les jets d’un rêve de pierres
picore les flocons et le givre
infiniment froide
une rive raye les nuages
laisse l’encre absorber l’humidité
l’odeur les bris et le roulis
la pluie plus forte sur les flaques
arrache les feuilles sèches à la sève
en écho à l’orage à un age de plomb
se fige à l’aube
l’envie, l’absorption de la chair.

Denis Smith encre

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Dans la ville d’automne
de lignes de pans et quelques troncs
l’espace le temps le pouls qu’une bourrasque
Et le froid du vent qui perce des trous
dans les portes et les fenêtres
il semble que la planète s’achève
se vide se recroqueville
De la sève verte de la splendeur
du son exubérant de l’eau
Rousseur et claquement d’un bégaiement de cygne
Dans l’être vieux et les poumons
de la couleur évanouie
Délavée du corps qui se détache
s’éparpille dans les trottoirs sans vie
La même attente que la lumière cède

S’informent doucement les eaux dans son corps


Le mouvement d’un seul retrait
les milliers de ponts
les particules et le pouls

L’éclat limpide de l’œil
l’élancement du bras
dans les angles des chairs
à l’ombre des synapses


Où les chemins se perdent
une peau recouvre l’os d’une épaisseur
d’eau gonflée

De muscles de tendons de cartilages
procure
le poids la marche et l’abandon

Au seuil des nerfs
des lueurs
de poils de cratères d’élancées vives
au rythme
dans le ventre
une trainée
imprime pour avancer

hérisse

infuse
incarne
conduit
comprime
libère


Il n’y a pas de couleur
de teneur des comètes
de nuée de virgules
de vapeurs de roches
l’attraction est électrique

Septembre 2021

luit par les yeux
ce jet glapit d’un saut bondit
les feux repliés sur la nuit
où le tertre finit
où la chasse commence
où le trait de l’homme assis
capte dans le calepin
un long sifflement de plume
dans le blanc une envolée
crisse dans la matière opaque
de l’encre où l’eau n’échancre pas
lavis un trait de l’épaisseur
bave sur la langue nette de l’air
des résidus noirs abandonnés
des traces de sang séché
de poils ensanglanté
la fine conscience d’être au monde

Partir
comme d’un détour des chemins
détrempé
quand la touffe d’herbe irrite le sol


Grince la porte et le monde
grand ouvert

Tonnerre
et l’oiseau entre les feuilles
s’envole

Soudainement
il n’y a plus rien dans le ciel
que les nuages et la pluie
les froissements du vent
et les flaques d’eau

Dévalent et délavent le noir

Ligne avance droite sur le silence, flotte sinueuse et retors dans les formes évoquées la transparence ne s’entend que dans le froissement des entrechocs du blanc la perte des chevauchements des plaques ou seules les étincelles arriment le temps les seuls sons dans l’échancrure sont les interrupteurs aiguës des soudainetés ces heurts dans l’irrégularité sont le lieu amplifiée de la masse quand du vide s’échancre ce qui se retourne en boucle en successions de variation en chiffres en un neutre en intermittence de saccades sans se rompre plonge dans un infini sans que le moindre anicroche n’essuie la durée

la cloche qui sonne le départ n’a pas retenti
la vague se casse contre le béton

l’eau oublie

l’ombre petit à petit se fait dense,
englobe
les rives et les courants
les dérives des
barges, le retard du courrier
et les papiers dans la mer

temps d’aimer

il y a quelqu’un qui se baigne
de l’eau sous les genoux
tremble
un arc-en-ciel sur la bouche
des poissons
sous des trombes d’eau
le balancement de la lune

le froid de l’éveil

Racler les pieds sur le sol gris des accidents
au quart des touffes
les plus hauts bras des cactus
et contre les bas des corps
la peau respire le cuir absorbe la gorge aspire
un soulèvement de la peau sur l’air chaud
les veines sous la sueur et la chair rose de la fatigue
quand le temps tremble
seules les graines de sable sont les étoile des terres
il n’y a pas d’os pas d’organes enfouis dans le sol
pas d’antiques cités dénichés par le vent
eau souterraines et sourire
tant les rides se creusent
il n’y a que le pas
et les doigts des pieds qui agrippent
le mouvement insondable de la chaleur


j’observe de ma fenêtre les abords et je me dis je vais en faire un jardin, défricher et ramasser les mûres et les journées sombrent dans la paresse et le bâillement,

j’ai oublié ses mots mais tous nous acceptons de laisser dans le non dit ce qu’un peu d’éveil pourrait faire vivre

la bouche ouverte entrent et sortent les microbes et la vitalité du dire qui la bouche fermée

pourrit et se délite

une image chaque jour pour donner aux mots l’énergie du visible et de l’imaginaire

on verra bien

car après tout , il faut voir cela comme un journal ou un espace de broderie d’où les mots recousent la blessure qui s’entrouvre dans la journée, s’effiloche et vole au vent

écrire permet de recoudre, de ressaisir les bribes éparses et les relâcher vers l’intérieur, de la part les trains vers soi même et commence à dire ce que l’on tait

confinement, on est toujours confiné à une portion de peau loin du monde, comme un bocal ou une couche de plasma

protectrice mais qui empêche la libre respiration

temps de voir là où l’esprit mène .

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Du draps de lin et l’air
sur la pointe chaude de toutes les langues
du beau soleil de la blondeur
cette chevelure de blé
cette bouche de cyclone
ce corps d’orage
ce sang d’or
ravage à mille kilomètres de là
l’eau et toutes les eaux
les rivières de suc
ce tronc fleuri ce fruit juteux cette soif de palmier
cette folie du matin

sous la couette comme maintenant
ou en dessus
cette mer de rêve
ce ciel amoureux
ces embrassades
le lait de l’aube est déchainement des couleurs

ton corps mon corps
un éveil de tous les appels
#réveil #matin #myLove  013#Elle