J’emprunte un chenal
où seul un bateau passe
laisse la fierté lente
pensive sur l’îlot
les voiles aux couleurs
la plus noire des peaux
où Je suis combustion
éclaire l’obscurité
toutes les luminosités
à en être sans étoile
Le monde en toi
par la chute d’eau
gronde
des feuilles en tremblent
deux monde
auraient pu entendre
deux voix
du fond de la dissonance
ont divergé
Le son du pas du voyageur
s’entend au risque du ton des tôles
qu’il froisse comme les ailes
les heurts sombres dans l’indigo

Il s’agit avant tout de poser un pied
sur le cadavre en travers du monde
l’enjambée ouvre l’angle
sur ta jambe en l’air
tente le risque en déséquilibre
non basculer mais changer la course
l’habituelle poussée
vers ce qui n’est jamais advenu
mais si le fil tendu traverse
la percée claire d’un poème de pensée
quand le corps peine à souffler
le vent parebrise ose le poids sourd du soleil
un pas de coté irrite comme des poussières sur l’oeil
la transparence sous les accès des débris
contre la fraicheur
comme une barque en avant de ton pas
Coupé du monde
soit parce que l’on ferme la bouche
et les fumées de l’asphyxie
du monde vieux
remontent par les narines
les yeux
le cœur
l’âme surtout
oublie l’oued hurlant
de l’autre
noyé sous la coque
tandis que dans les yeux
du passant
venu de loin
la poussière sur les os
chante sans voix
une chanson qui tente
de remonter de loin à la salive
qui vient
qu’Éros fait régner
aux hanches charrues
l’une amazone
à toute heure de la nuit et du jour
une hantise
de moteur de klaxon
un licou acharné
et la torréfaction torride
sous la vague sans respiration autre que la peau
l’écume sous le calot de rage
l’extinction des tiraillements
la braise des jours
les forces magnétiques
échappent en fumées
on pense aux nuages
donnent à l’air la douceur
la beauté d’exister
émue sur le jour
chaque langue claque
sur les lèvres d’une nuit
soleil seul sans pensée
se contente de chauffer
par là le ventre respire
lumière sur la cendre
transforme le noir en lac
pieds bouche et la peau
éveillés à fleur de flanc
creux des rêves à ras
scandent les vies d’antan
Du verbe croire ou croitre
en la magie hypnotique
dans l’éclair
de phrases vapeurs
de nuances
sur la terre magnétique
lancée avec force sur l’amour
pluie de mots magma et le ciel
l’orage cendré sur l’océan
cette force rouge
fond et baigne
parvient à convaincre le monde
de la toute puissance de l’esprit
la transpiration
la matière lumineuse
en sève royale la gelée guerrière
mots infinis dans le chant
si je transperce de la lance
le bois la lumière
la vie vaine dans le fleuve du sang