un coin dans cette enclave, coincé entre deux pans, en forme de motif l’instant ramenant à l’enfance cachée derrière l’armoire, dérobé, atavisme ? en embuscade l’œil perçoit le vide et inquiet pointe des sens à l’écoute, l’indécision est le faîte d’une falaise.
La marche semble m’entrainer dans le sens des flots qui charrient l’eau de l’orage transformée en furie la promesse lorsqu’elle se sera apaisée d’une fertilité sans précédent ; les pluies de l’hiver ont donné ce vert au printemps débord de la vitalité et canalisé dans le lit le fleuve tend à rejoindre la masse de l’eau indifférencié suivant la gravité laisse par sa friction la moisson au limon et la terre s’imprègne du fruit. On dit qu’elle fructifie.
Je suis allé grimper la nuit sur le chemin qui monte quel merveille je me suis retrouvé dans cette émotion que j’avais enfant quand je partais la nuit dans la forêt l’esprit et la porte du rêve les sens et éveillé dans la fraicheur le corps se hâte
retrouvé dans la voie lactée et toutes ces lumières les étoiles les pensées des dieux les lueurs bavardage de géant dont nous ne voyons que les perles
des temps est-ce le début ?
Permanence, la lumière par les points et mon corps qui se lave s’asperge les efforts lorsque tout s’est retiré laissant briller l’éclat
et le chemin qui accompagne l’ouverture d’un possible
le noir redevient lumière
l’espace heureux
vibrer de l’air le trait qui le traverse
Car le matin est proche et je tend ma main pour que tu la prennes et que naisse un sourire pareil au ciel ce soir
Un brin de tristesse comme si je m’étais cueilli
la vie fébrile va se poser et nos regards se croiser fondre peut être et se couler
Mais ce matin en moi les rayons d’automne sont comme au pire de l’été et me contredisent.
J’ai besoin de cette solitude près de toi si près de toi, à te toucher, les veines de tes doigts le long de ton bras, le hale de ton visage le poli si lisse la pudeur de tes seins signant ton corps de ballerine, chutant ton parfum colonise les objets la vie qui flotte l’air se déposant comme les pétales de rosée.
Comment puis je être loin et pourtant ma solitude si près, et nécessaire
afin d’échapper à ton emprise et mieux pouvoir me saisir, de nos rêves, des pensées qui comme deux corps tournent et s’attouchent se rejoignent un combat dans une frénésie se saisissent, face à face, la face contre la face, s’opposant dans un engagement et pourtant se nourrissant des choc frontaux et alliances, alliage des glaives, les dieux visibles dans la rage et voyelle une douceur sur les feuilles, le brillant du matin à la tombée du soir exigent le bouclier et sculptant l’age la stridence des troncs, effort d’un tellurisme naturel passant dans les bois qui ravinent les vies, ces accents du sol, terrailles alimentées des laves, que nous buvons
à la grande source,
au jaillissement de la couleur
et l’accord, à l’accord-danse
l’harmonie, crépuscule matinal de la déflagration solaire, rejaillit dans le prisme
à ton port la méditerranée, de figue la cote lisse abrupte du lin noir qui t’habille, je parle de ton nez, de tes joues et de ta jambe comme fille de la soie, ta chevelure comme la nuit triomphante du jour et le jour comme le tronc, le tiroir volcanique se penchant à tes lèvres, rouge de ta pensée incessante, suspendue à tes mains qui façonnent ou imaginent et rythment le temps, le temps rythmé te donne naissance dans la succession des signes du corps de la torsion, l’apaisement et l’entente décomptant les secondes qui t’éloignent et rapprochent le vif , peut être de la brume ou de la lune
et je suis le témoin de cette éclosion, joie sœur de l’angoisse, urgence cette force qui rompt les amarres et soudainement le gros temps, ce visage un marbre d’ébène, est ce le soir, ou le sud profond des vents, les bords aigus de la pensée qui piétine aux bords de l’attention, ce visage égyptien ou sable des déserts de la sauvagerie, je le vois nègre dans cette grande étendue de l’œil, sous les cils le mince traite de fusain et je le le voudrais tracer à pleine main s’il n’y avais la distance cette présence concentrée des dieux et grave, les lueurs circonflexes et l’horizon de toutes les mers à l’angle des forêts, l’aplat déconstruit en strates à l’aube de mourir plus affuté par le rabot qui défraie les jointures et dans ce crépuscule d’opale la tragédie sans minotaure d’avant le règne du chêne et que passe le chevreuil, quand l’ombre retient le sanglier et que filent les renards quand surgit la décision ou que l’espace se rompant délivre l’héritage.
Dans le geste quand nous regagnons la traine sur les graviers comme la filature de la hâte rejoignant dans la pente qu’est notre temps gagnant sur la nuit et qu’en moi pesant dégringole l’ancre qui s’en va se fixer dans les fonds, atteignant le noir et que je te regarde. perçant la lumière recouverte.
Si en moi pèse dans la nuit ce qui remue les feuillages, cette splendeur dont la tristesse me pleure et que je m’endors .
Zoran, dans les marges de l’Europe, le voyage hors des camps ,
quand le retrait de l’humanité tue
que l’on ne retient que cela
près des cotes de l' »Adriatique rattrapé par la meute le meurtre le social constitué en histoire
zoran Music (…)
meute l’enferme le réduit à au ppcm humain,
autant dire peu ,
un chiffre, un flux, peu de chair sur les os et l’essentiel pour survivre
autant dire rien mais c’est déjà beaucoup
on voudrait que l’histoire et l’homme se réduise à ça
un tas d’os de chair sans vie
qu’elle est le contraire de vie celle qu’on ôte
violemment à la façon des sans- homme et une négation
comme dit on le contraire d’un homme * si c’est un homme,
barbelé dans l’oeil
Zoran Music
même en meute
Mais peut on réduire l’homme
ce peu de chair sur les os, à ça
on voudrait que ce le soit, on voudrait que les oripeaux sur la peau résume la peau à l’histoire,
du troupeau
comment peut on vivre après l’histoire ?
on voudrait ne se rappeler que de ça, et comme en psychanalyse ramener la vie aux trace de la meute
Zoran Music, paysage dalmate
Mais l’homme est homme
la Dalmatie et l’Istrie assurent que le monde refleurit
quelle différence ce dessin d’un paysage dalmate ou l’oeil retient plus que la masse l’amoncellement
les végétaux qui composent ce bouquet sur lequel marcher ,
antidote
échappée
preuve sans doute que l’homme peut échapper à l’anéantissement
zoran music , jardins eau forte et aquatinte sur rives
On imagine que l’homme recompose le chemin, dans ce peu
pour échapper à la force de la négation ‘
et voir
renoncer à ne voir que la mort dans la vie,
le soleil ?
et l’esprit au repos
est ce mettre un pas devant l’autre
et sur le papier
peindre les traces,
qui ne sont sans doute que le peu qu’il peut peindre,
regarder le monde dans les yeux
et voir
zoran music__jardins 9 (eau-forte et aquatinte sur rives)
ces points dénombrent le monde sans qu' »il y ait de membres,
ce calcul laisse la place au hasard je pense que c’est du laissé vide ce qu’il n’a pas voulu remplir
pour laisser une chance à la vie
et aux mouches
papillons de l’ombre
et voir
Zoran Music, été en Istrie (1959/60)
le voir étant là la liberté de de nouveau s’immiscer dans l’espace et dire
dans l’espace intercaler sa voix pour prouver la vie
l’antidote
est de voir quand de nouveau on peut
car l’homme est avant tout peintre
il faudra bien que l’on le voit comme tel
s’inscrivant ddans le mouvement
une tristesse ou mélancolie
l’histoire
Zoran Music, motif dalmate
l’histoire qu’est ce à l’aune du monde,
qu’est ce même si comme le dit Walter Benjamin « L’humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre. »
il demeure que l’homme s’échappant et meurtri du poids de l’histoire et non du monde et qui semble congénital et comme Hélène à Troie pas si loin de loin
et on affirme que l’on ne peut s’éloigner de ces traces que furent ces grands brûlis des cités des chemins commerciaux et des sentiers des guerres
des camps et des bûchers
les lieux sont les mêmes
Zoran Music , paysage
comme celui qui a clamer la prédominance de la vie
et l’échec de l’histoire
ou donc nous mènent les traits du monde,
les points
sur la surface
enfin
et la vie de l’homme
laissé en opaix
et libre
évadé
au singulier,
et sans ce pluriel incontrôlable
l’homme peintre s’en va
ou tente
de prendre les chemins de reconnaissance du monde
dans cet homme qui fut le peintre j’ai vu ce désir de revenir à cela même qui a permis de demeurer l’homme
Language group
Wiradjuri / Kamilaroi, Southern Riverine region / Northern Riverine region
Michael riley, cloud serie
Michael Riley’s career started in 1982, when he enrolled in a photography workshop at the Tin Sheds Gallery, University of Sydney, and later became the photographic technician at the Sydney College of the Arts. Riley’s family and friends are his constant inspiration, and his work is characterised by a strong sense of intimacy that inherently challenges the negative portrayal of ‘otherness’ in historical ethnographic portraiture.
In 1986, Riley was included in the first exhibition of Indigenous photography at the Aboriginal Artists Gallery, Sydney, exhibiting five portraits of black women, one of which – ‘Maria’, 1985 – seemingly appropriates historical depictions of Truganninni, the woman martyred as the last of the Aboriginal people in Tasmania. In 1986, Riley and nine other Sydney based artists established Boomalli Aboriginal Artists Cooperative. He worked concurrently at Film Australia, where he wrote and directed his first film ‘Boomalli: Five Artists’, 1988, followed by the highly acclaimed ‘Dreamings’, 1988, a documentary made for the exhibition of Aboriginal art at the Asia Society Galleries, New York.
Riley continued to celebrate Aboriginal women in ‘Portraits by a Window’, 1990 and the 1991 series ‘A Common Place Portraits of Moree Murris’. From 1993 Riley’s work focused on self-abuse as a symptom of colonisation, represented in ‘Sacrifice’, 1993, a series of images of icons, such as Aboriginal hands displaying stigmata. He was commissioned by the Museum of Sydney in 1996 to create Eora, a permanent video display dedicated to the people of Sydney. In this work, he presented a subversive juxtaposition of traditional and contemporary Aboriginal culture.
Riley surveyed the environmental destruction of his country as a metaphor for the encroachment on Aboriginal culture in his film ‘Empire’, 1997, and the photographic series ‘Fly Blown’, 1998. These works juxtaposed images of Christianity and roadkill with the parched Australian environment, and were shown as a satellite exhibition of the 1999 Venice Biennale. Riley returned to community portraits in 1999, with the series ‘Yarns from Talbragar’, depicting members of his father’s Wiradjuri community in Dubbo and echoing his 1991 Moree series, centred on his mother’s Gamilaroi family first digital series, ‘Cloud’, 2000 was included in Photograhica Australis at ARCO in Spain, the Fourth Asia-Pacific Triennial of Contemporary Art at the Queensland Art Gallery, Brisbane, and the 2003 Festival of Sydney. Isolated against an emblematic blue Australian sky, a cow, a bible and a boomerang each symbolise pastoralism, religion a Aboriginality – questioning who belongs within Australia.
Jonathan Jones in ‘Tradition today: Indigenous art in Australia’, Art Gallery of New South Wales, Sydney, 2004
pluie et libre dans les tons libérés marcher sous les nuages, comme les oiseaux laisser venir le mouvement et l’éphémère sous nos humeurs et la touffeur sous les grands ormes ou le long d’une rivière ombrée, la lumière sur les fleurs, mais enjouées,
au lieu de cette canicule méditerranéenne, odieuse, je ne vous cacherai pas que je déteste ce climat et je cherche étouffé sous l’ombre des grands arbres et ce ciel, vie osée aux vents et les récits dont on ne sait rien, mais qui s’inventent
chaumes
pierres dégagées des roches
fenêtres et les grandes herbes, domestiquées ou non, fleurs comme des sourires cachant les dents
papillons des étés
John Constable « Cottage at East Bergholt »
si à peine un rayon de soleil ne perce, il le fait pour illuminer les tons, troubler de terre et peindre d’herbes le ciel illuminé est un miroir ou une élancée vers les chantres de l’intérieur ?
je ramasse la fleur et ému
Sunstruck fox-gloves
As you bend to touch
The gypsy girl
Who waits for you in the hedge
Her loose dress falls open
Midsummer ditch sickness !
Flushed, freckled with earth-fever,
Swollen lips parted, her eyes closing,
A lolling armful, and so young, hot !
Among the insane spiders.
You glimpse the reptile under-speckle
Of her sunburned breast
And your head swims. You close your eyes.
Can the foxes talk ? Your head throbs.
Remember the bird’s tolling echo,
The dripping fern-roots, and the butterfly touches
That woke you .
Remember your mother’s
Long dark dugs.
Her silky body a soft oven
For loaves of pollen.
(ted Hughes, Flowers and insects)
ainsi parlait Ted le long de la rivière, était ce en Derbyshire, dans ce district des pics où la roche conte aux vents et fébriles ou plus au sud et calmes les eaux de la rivière, le même nom un pur hasard ou une continuité de fortune, j’ai souvent arpenté calme et randonneur, calme une lassitude toute intérieure, et le chant et les vaches, les bouses et les pâquerettes épris des tourments
et remous des rivières,
lisant sous les saules Tennysson ou quelques pages de Hopkins
passage de là en extension pensant peut être à Sylvias’est elle perdue dans cet arrêt du tempsdes bords du hasard de l’ombre à ceux de Londres les clichés d’un photographe dans la plongée urbaine transforme le temps et habillent la femme d’incertain, qui n’a plus à attendre, se devançant déjà, et n’attendant plus
PORTRAITS Photographer: Jordan Graham Creative Director: Tiana Wallace Fashion Editor: Lucinda Rose Constable
car parti de là piquant ça et là un somme auprès d’une vache et rêvant de douceurs freckles et la peau blonde si rose, sweet sweet sweet émergeant d’une lumière presque sans soleil presque verte mais la rosée des rêves chevauchant les orages
Constable avant les nuages
Mary Freer by John Constable, 1809
des deux noms
s’il faut l’écrire des sermons ou des notes éparses sur un papier
tous le monde n’est pas Swift ni Sterne
mais passant d’un constable et autre instable s’y inscrire en portrait si fashion victim ou la douceur des deux femmes laquelle dans ce visage, celle insaisissable d’une photo sans graphie mais qu’expriment le troubles du passage sans qu’il n’y ait une intention ni chevauchement des mondes, un seul calque ou la lenteur d’une qui ne devait être que caprices ou rires mais n’est peut être qu’angoisses de ne pas se permettre
et étendre, de l’une à l’autre les possibilités, l’un le scribe des journées que les vents ne me décornent pas, les heures et les lieux, plus fidèle à la terre qu’à la lumière triste mais changeante d’un portrait proche mais l’émotion du regard, la sérénité préférant la mouvance des ciels à l’enchantement d’un visage,
le tien,
à mon gré muet, attentif et m’appliquant à tout ce qui déborde, laisse calmement rugir sur la feuille à distance l’heure et le temps car l’on est bien à respirer les fondements de la nature, lumière ou humaine, musique avant que ne vienne l’hiver et que chante « what then is love but mourning » ou les larmes des « Lachrimae »
ferme sous les pieds
un sol
qui a été un lac
et s’est asséché
les tiges portant les graines
et se fier au vent
sachant que la terre
l’eau sur la roche
l’usure de la pluie
l’humus des hivers
la mort des vieux jours
un arc en berceau
plis de l’ombre, encre de Lamber Sav
sous les mousses
le soleil
la terre ferme
le lieu luit
la nuit
le froid
pour reformer
la courbe du temps
voir
l’arbre enraciné
l’herbe
sèche
les branches tordre
la chaleur
les nuages
s’abandonner au vent
et saisir
les germes
les lieux de l’ombre
savoir
qu’il faut partir
et où