Fruction

un coin dans cette enclave, coincé entre deux pans, en forme de motif l’instant ramenant à l’enfance cachée derrière l’armoire, dérobé, atavisme ? en embuscade l’œil perçoit le vide et  inquiet pointe des sens à l’écoute, l’indécision est le faîte d’une falaise.

La marche semble m’entrainer dans le sens des flots qui charrient l’eau de l’orage transformée en furie la promesse lorsqu’elle se sera apaisée d’une fertilité sans précédent ; les pluies de l’hiver ont donné ce vert au printemps débord de la vitalité et canalisé dans le lit le fleuve tend à rejoindre la masse de l’eau indifférencié suivant la gravité laisse par sa friction la moisson au limon et la terre s’imprègne du fruit. On dit qu’elle fructifie.

Navajo rug , detail
Navajo rug , detail

Publié par Lamber Savi

Défiance créative: peindre, écrire, traduire, simplement suivre les bulles du courant http://about.me/lsavigneux

2 commentaires sur « Fruction »

  1. La gravité, justement est ce qu’on perçoit davantage dans les pays « basculés » ( les pays à forte pentes…) ainsi les eaux en furie rendent l’étroite vallée méconnaissable, par l’envahissement et la puissance tourbillonnante des flots…

    On se dit bien que les limons fertiliseront , pour le futur, les terres d’aval, mais dans l’instant le flot transparent devenu torrent de boue, fait le parallèle entre la gravité et ce qu’elle arrache des terres, sous la seule indécision de la falaise des nuages, qui se fait cataracte, combinée aux mêmes pentes -celles qu’on ne voit pas – qui invitent les petits cours d’eau à s’unir au plus profond des ravins…

    Et cela dépasse le simple « fait de la météo », comme un cycle appelé à se reproduire.

  2. oui les pays à forte pluie comme ici sont assez impressionnant j’avais en tête cette rivière puissante à la suite de grosses pluies et comment après la violence l’énergie lavée du pays à l’endroit de la rivière porte une énergie puissante ou l’on peut se régénérer , se sentir plus léger et fructifier , ce mot me plait ,
    tout cela (je me souviens de descriptions de <Tony Hillerman) me semble présent dans le cycle du tissage navajo , voir à ce sujet le livre de Zolbrod "weaving a world, textile and the navajo way of seeing"
    à développer ces idées et pensées rythmiques en mouvement dans le grand cadre de l'ethnopoetics ou ce qui est dit dans le rythme dit décoratif ou l'expression ou le mythe , un de mes sujet d’intérêt , je sais que toi aussi
    de façon générale j'essaye de faire des rapprochements ou plutôt des ellipses fécondante dans le textes (après avoir tenté une poétique de l'aposition)
    à bientot et merci
    Lamber

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