je me suis senti balancé par ton rêve toute la nuit
à peine ébranlé par la secousse du vent à la terre
je me suis senti balancé par ton rêve toute la nuit
à peine ébranlé par la secousse du vent à la terre
Conserver l’océan de douceur mais y faire lever des tempêtes #auralaura
Tous les jours
Je tente de fermer les yeux
Mais tous les jours
Tu danses sur mes yeux
Et je dois ré-ouvrir les yeux
Exactement comme si je n’avais jamais reçu de blessure
le sourire extatique grave des signes aux muqueuses de la nuit
tempêtes les plus sombres les queues récurent le fond
le tumulte de la source qui brusquement aveuglée
se remet à jaillir,
eau de vie reprend sa route
charrie la douceur dans la longueur
Vêtu d’une question , je marche . Haute est la nuit , et sans parole
saurais-je
me montrer à la hauteur
lorsque
l’hiver se retirera
s’obstine à porter sur le papier tous les mots qui creusent. Le réel se dépose sur les jours. Un geyser de force enserre le fil impavide de la musique. Tu te prépares à l’envol comme quand il allait à la becquée du mont Fuji.
Lire un roman d’Andrus Kivirähk c’est entrer dans un monde fantastique nourri de la culture populaire médiévale digne d’un tableau de Jérôme Bosch. À la fois hilarant et cruel, farce moyenâgeuse et chronique fantastique, Les Groseilles de novembre est considéré en Estonie comme le meilleur roman d’Andrus Kivirähk. Bienvenue au monde des kratts ! Que sont les kratts , on ne sait pas exactement, entre la créature fantastique et le robot médiéval, ce sont des créatures fabriquées de bric et de broc par les humains puis dotées d’une âme par le Diable. ils volent, dérobent et font le jeu d’une population sans foi ni loi ne songeant qu’à duper le voisin, s’enrichir ou faire les quatre cent coups. Ces hommes et femmes d’un autre temps, mais n’est-ce pas nous sous le vernis, rivalisent de roublardise et font glorieusement étalage des vices, allant jusqu’à berner le diable. Entre fabliaux, saga et conte des temps anciens, l’univers d’Andrus Kivirähk est à découvrir comme un grand mythe européen et nordique. Son autre roman : « » , demeure indépassable et l’on vous conseille de courir à la bibliothèque vous en emparer car ce livre agit comme une antidote à la platitude de la grande partie des romans d’aujourd’hui. Ici rien de tel pourvus qu’ l’on ose le hors piste et l’aller simple vers l’Estonie est un voyage sans retour.
Andrus Kivirähk est un écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Phénomène littéraire dans son pays, journaliste et essayiste, son œuvre importante suscite l’enthousiasme d’un très large public qui raffole de ses histoires. Il écrit des romans et des nouvelles, des pièces de théâtres, des textes et des scénarios de films d’animation pour enfants.
Pour aller plus loin :
Sur l’auteur , [la fiche de Babelio](http://www.babelio.com/auteur/Andrus-Kivirhk/248548″Andrus Kivirähk ») Sur les groseilles de novembre, [la page du Tripode](https://le-tripode.net/livre/andrus-kivirahk/les-groseilles-de-novembre »Les groseilles de novembre ») Sur la langue des serpents [un article du monde](http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/02/14/le-dernier-sifflement_1832309_3260.html »L’Homme qui savait la langue des serpents »)
RêvHäiti, recueil de poésie aussi proche de la musique que de la vidéo par les raccourcis qu’il opère, est typique de l’œuvre de cet écrivain majeur de la Barbade qu’est Kamau Brathwaite. Encore une fois, les éditions « mémoire d’encrier » nous permettent d’accéder à un monde littéraire peu fréquenté : le quotidien palpitant de vie, les tragédies, les sons et les images d’Haïti.
Kamau Brathwaite, écrivain de langue anglaise, ouvre pour nous une langue puissante, riche et vivace, surprenante par son rendu musical et plastique qu’il rend sensible par les effets typographiques, foisonnants comme les habitants de l’île. La poésie se laisse traverser par le parler de cette île dont elle devient l’icône. Un patchwork narratif que l’on imagine bariolé et sucré, mais loin des clichés, entrecroisé des destinées fières et tourmentées, héritières de la misère et de la pauvreté, de l’histoire née de l’esclavage, de la révolte, de l’histoire postcoloniale de la Caraïbe. Le poète à la joie et la faconde, nous le rend palpable par son verbe et nous livre une création artistique exigeante où les mots font l’amour et que la traduction, défi incroyable, rend possible. Lire ce recueil, c’est accepter de se laisser surprendre par un verbe qui nous emmène directement à l’être humain, capté dans sa diversité éclairante.
Edward Kamau Brathwaite est né le 11 mai 1930 à Brigetown, à la Barbade. Il est considéré comme l’une des voix majeures de la littérature caribéenne. Brathwaite a été professeur de littérature comparée à l’Université de New York et a reçu de nombreuses distinctions, dont celles-ci: Griffin Poetry Prize 2006 pour son recueil Born to Slow Horses, le Prix Casa de las Americas, le Prix Neustadt, le Prix Bussa, etc. Utilisant la langue vernaculaire aussi bien que les innovations linguistiques et typographiques, Brathwaite écrit une poésie qui tisse adroitement le fil des thématiques postcoloniales, historiques et personnelles qui lui sont chères.
Pour aller plus loin Quelques mots de l’éditeur sur le poète ici Sur le site des éditions « Mémoire d’encrier »