constamment il est fait référence au choeur, le plus qu’un, la famille, qui symbolise le groupe, l’ethnie, l’appartenance
l’un cesse d’être un pour se retrouvé augmenté d’une parenté charpentée, d’une ascendance, fut elle en rhyzome, fut elle mythique ou choisie, fut elle une charge asphyxiante
confusion aussi
ou bien est t’on pris dans une toile immense, d’où l’être aveuglé tente de se sortir, de prouver qu’il existe bel et bien malgré le monde qui comme une obsession le maintient enserré dans l’infiniment multiple, coercitif et constitutif
vain de se penser hors des trajets et des rejets, pour accéder à l’un, vers l’indéfini,
pourtant le chœur ne cesse de répéter la même phrase qui inlassablement gonfle, se détache de l’ensemble et revient au point de départ suivant en cela les rythmes primordiaux, association du vivant, analogies et rites pour que renaisse la phrase
la vie est un effort pour que les lignes se surajoutent, continuation de la précédente,
stoppons là,
pour que le point ne s’en sorte pas
tout seul
imaginons un point tout seul
observons le
.
même à la ramener au un tant cherché qui inclue tous les uns qui de fait ne sont plus un

or on a pour habitude de penser qu’il est préférable de se recréer dans un ensemble où se refléter, se relier, se recréer, sur d’autres bases
qu’elles soient reconnues comme telles, on peut parler d’affinité,
ou pas, ce sont alors meurtrissures et attachements subis,
perditions
acceptation
et danser pour rappeler à soi le beau corps
échapper au néant, si cela est possible, résorbé dans la relation, duelle, charnelle, parentelle, ventouse de l’être au monde, même parasite, asservissement, accouplement, accouchement, illusion de la continuation et cela même si elle semble impossible.
l’homme seul crie à l’abandon mais le cri se perd
mais le chant est beau car le chant est oubli en même temps que remémoration, c’est pour cela qu’il est bon de chanter
portant à ébullition l’utopie qui permet de se réinventer au monde par la participation

mot clé qui permet d’inventer une inscription dans l’inaccompli,
car même sans peuple, même dans une cohue on ne peut imaginer un homme sans peuple, et dans les cas où l’homme est sevré, rompu de ses racines, rejeté au néant, il retombe inévitablement le cul sur ses fesses, aïe ça fait mal, et peut être même sur un congénère comme cela arrive si souvent, en tout cas sur le sol et une pierre, preuve irréfutable de sa constitution dans le réel, qu’il en aperçoive le bout ou non, et ce dès le début de son existence, isolé, l’homme ne l’est pas et un regard à ces pieds suffit à l’en convaincre
les noyés sont nombreux, peuples invisibles, même si l’homme d’exil est un homme sans peuple
il peut aussi se vouer à l’idée d’exil et ne jamais trouver prise
mais le prétexte de la rupture, de la cassure, si elle induit une errance et l’acceptation d’une perte de repère, ramène forcément l’homme désorienté à la conduite des flots, des courants pour reprendre l’image, à une réorientation dans les flux du monde, redonner un ordre à la succession incohérente des points et des lignes, à plat tomber dans cet angle est se laisser pousser, prélude à une reconstruction plutôt qu’à une noyade, quoique vivre soit se sauver indéfiniment d’un naufrage et ce en se sauvant, s »inventer
seul dans le flot et en même temps que tous.
portant comme un flamboiement témoignage même à la marge de sa parenté.
