en apnée
les bras tendus vers le ciel
la beauté
souffle-fille d’un mot à l’univers
souffle fou par l’anse amnésique
réminiscent
tressée de paille la chevelure
le souffle
l’unique
le plus
capte la jouissance
comme la puissance
finalement c’est une immersion dans le monde qui prend en compte une expérience beaucoup plus fine que celle prise en compte par la rationalité
émise et comprise, passée au fil de l’eau même perfide comme le sont les profondeurs d’où jaillissent du ventre d’eau de Yemanja naissent les dieux et s’il semble usurper des formes douces contient le fluide de tout ce qui est humain
ces reflets sont la douceur mais immenses sont le ventre
quand en appeler aux figures qui contiennent la teneur de l’expérience
aux éléments qui abstraits sont les portes par où s’engouffrent les faces insoumises de la réalité comprise non comme les formes mais comme l’axe du réel
s’identifient et s’alignent des pans entiers du monde
se laisse aller à ce qui se pousse à l’intérieur se concentre en ce point de l’eau tout des devenirs et des dérives
pouls de tous les temps
visage grimaçant
grinçant de ce qui s’échappe
vagues informes soumises au pouls
à l’irruption cutanées
à l’émotion fleur de la passion à corps de tempête
caprice matriciel et pluie d’or
sous la finesse des corps blancs une puissance sans limite
Deus
pressés par le hachoir de la vie les grandes tendances de l’esprit humain échappent à la logique, sont des figures, par lesquelles la logique s’exclue, moteur eux même d’une systémique bien comprise, ayant son centre dans l’impulsion et le caractère apparenté au monde mais du domaine des dieux
au centre vital et non dans les marges, récits ou fiction, mais dans les mythes qui énergisent et sont les événement récurrents
une thèse récente sur le candomblé et les Orishas commence au moment où l’étudiant rencontre Pierre Verger qui l’introduisant aux aux pères et mères de saints lui passe le relais
évidemment le grand Roger Bastide qui dit-on a peu être inventé le candomblé, en le nommant et le décrivant, lui donnant une réalité sociologique
tangible quand tout était fluide et se métamorphosant, insaisissable comme le beau
ce n’est pas regarder à postériori mais droit dans les yeux et tenir la main la taille dessiner les lèvres et la courbe du corps quand dans le chant ou le moment ou cela se passe il faut s’en approcher sans s’en départir, car s’en approcher qu’elle importance, mais si l’on veut à lors oublier les pas de loup et l’envie de capturer
on entre dans le grand réel à deux pas de toi qui parle et invente ton histoire ou redit celle qui semble avoir été celle de toujours mais qui est la tienne
c’est rentrer dans le cercle et énoncer dans l’intervalle
il ne s’agit pas de dessin
ni de ligne
ni de chant
ni de raconter
ni de phrases intelligente ni même intelligible et même si on prend grand soin de dérober au regard vulgaire du jour
vulgaire et menaçant, exposé sans conscience
il y faut l’avec de cette science qui préfigure et passe
qui était surgissement au fil de l’humain et du croisement des civilisations bourgeonnant là où pour vivre l’homme
exprimait,
recherchant dans les mythes et rites d’avant l’arrachement la force et l’énergie, la magie de pouvoir survivre, s’ancrer et lançant sa condition profonde d’être humain sans reconnaissance
comment faire face à ce que je suis devenu et me retrouver lorsque je regarde ceux qui m’entourent
comment m’y retrouver dans ce pays qui n’a plus rien de mon pays
Patricia Larco
et être une greffe n’est pas si facile ni possible à moins d’y mettre ce qu’il y faut
pouvoir lancer sa vie à partir d’une base moins marécageuse
disparaitre, reparaitre, lancer , dit il,
oui il s’agit peut être bien de cela, dans le mouvement, il s’agit de vivre tout simplement vivre et c’est pour cela que si l’on arrête ce qui est en mouvement
quelque chose propulsé dans le mouvement étonné se contemple
il y faut plus
il faut participer
mais le protéger
le garder comme une force vive
vive
comme tous les éléments et les états de l’homme et du monde, pris dans les intersections et les adoubements
il semble que l’on ne se rende pas compte qu’ à notre façon nous faisons la même chose quand nous respirons ou qu’est ce?
l’histoire pris dans le réel d’un concret aux maillages du rêve,
que l’on voit
sent
sang jailli de loin
d’en bas
regardant loin
à te dépasser dans le regard
pris dans la douceur et la violence d’être
qui brule car la vie brule
la vie est
dans ce resserrement
prise
tourner recréer le mouvement, et Jousse encore retrouver le tissage, maillage, tramage, texture de ce qui à la surface et plongeant profondément
mais on ne le voit pas
on traduit en particule
cet entremêlement tissé des sympathies complexité qui se résout dans un geste quand tout rentre en résonance
fulgurance sans prise et flambée
comme
geste, mandication ou corpuscation, élémentation, les _tions sont exclus par le regard noir qu’elles nous lance
mais que ne voyons nous pas de la force brutale
des mots s’enroulant autours de la sève
des arbres se mêlant aux vents
aux potions les plus répulsives,
l’adhésion,
tous les _sives et les _sions sont exclus
à leur tour parlons donc de potion et tenons nous en là,
car ce que l’homme fait de qui peut être sa vie, les instantanés irraisonnés et ceux de toujours flottent à la surface recréant une immense mythologie que l’on se raconte et qui permet de flotter à la surface du Temps, sourire qui démaille et fend la pression, desserrant l’étau
c’est pourquoi tourner,
c’est pourquoi la main
c’est pourquoi le chiffre
c’est pourquoi le blanc
et tout cela se mêlant
en appelant à la mer au feu
à ce que je serais tenté d’appeler esprit
plutôt mouvement de culbute quand la louche plonge au fond de la marmite et y ramène un gros œil de poisson ou un os de poulet, avec toute la saveur des fluides et qui me sert à relier mieux qu’un cube bouillon
le langage s’y mêle
bruit du monde et soupir des dieux
les couleurs et les lignes
actualisant
redisant le récit alors rituel
la vie de l’homme se jetant dans sa vie comme dans une eau traversant le feu
une des choses qui m »émeuve le plus, j’ai peins une toile la dessus ,
Meu catendê … de lá de China
Luante, meu catendê
Meu catendê … de lá de China
Luante, meu catendê
Varre a voz o vendaval
Perdido no céu de espanto
Meu barco fere a distância
No disparo da inconstância
Me encontrei sem me esperar
Quanto mais o tempo avança
Mais me perco neste mar
E no rumo do segredo
Caminhei todo o caminho
Ei lá
Maré brava maré mansa
Ei lá
Vou na trilha da esperança
Ei lá
Vou no passo da alvorada
Ei lá
Mar amor enamorada
De segredo e de procura
Fiz do medo o meu amigo
E de força sempre pura
O meu canto se encontrou
E no fim da jornada
Vi meu canto crescer
Há tanto escuro na estrada
Esperando o sol nascer
Vou cantar pela vida
O meu canto de amor
Há tanta dor escondida
Tanto canto sem cantor
Ei lá
Maré brava maré mansa
Ei lá
Vou na trilha da esperança
Ei lá
Vou no passo da alvorada
Ei lá
vinicius de Moraes
Samba en vert, acrylique sur toile (150/200) Lamber Sav 1994
oui planté profondément en nous la vie se moque de toutes ces tempêtes et sans palliers remonte à la surface provoquant un infactus et nous laissant … libre , déchainant les vents de l’envie, contre tout ce que l’oeil et l’intelligence ont pu observer, le coeur lui, rit et surgit comme Pan , tout peut enfin refleurir de la mort, c’est cela la grande leçon,
je crois bien que perçant les brumes des nords des bières de la tristesse, Vinicius de Moraes et Maria bethania et compère s’y sont mis à plusieurs, un soir de candomblé faisant battre le tambour pour raconter les milles vies contenues dans un regard, merveilleuses, les vies et les corps luisants de la simplicité.
Pour moi ce motif répété et qui vient de loin, d’une voile cinglant vers le palmier où se tient la femme, émergeant de la nudité de l’eau, elle, promesse dans l’échevelé multicolore comme un chant dans une toile, femme reine et guerrière, douce panthère et les hurlements de la peau tendue à rompre quand les mains et vient la mer et que s’éveille la ville, que l’on voit enfin les habitants, peuple de chair mais des rêves et de misères, la ville des humbles et la parole que la musique réveille, une blague, ou un espoir que toute la crasse cache une âme, beauté revenue avec les cales et que cachent les parois des trams, les pitbulls et les immeubles, les yeux qui se baissent et les samedis de beuveries.
voisin est ce que je me trompe ? ou crois tu qu’il faut s’enfermer dans nos murs, tourner la clefs, mais pour quel résultat ? la mort nous trouvera, puant et oublieux, égaré dans la musique, le corps incapable de samba.
à fuir!
cruda belleza
coin coin coin si l’on veut , ô pato, canard et le sourire en coin, coin coin, en anglais ou cogne et c’est l’obstination que je trouve en poésie, celle qui fronde et c’est d’obstination de chanter plus fort que les turbines, les engrenages fateux de la destinée occidentale.
Vinicius a vu les vies et Jorge Amado avec lui ; ils défilent en dansant remontant la vieille ville, des éclats de favelas dans les mains et s’en servant de poignard ( A favela é, um problema social, seu Jorge) ) brandissant la fierté plus forte que le mépris retrouvée au creux du sourire qui a tout bravé et sait qu’il ne craint plus qu’une chose c’est de ne pas vivre et se laisser envahir par la mélancolie, mélancolie, belle de fado et morna ou poisse qui me colle à l’âme, espérer en guérir ? aime et trace, sois vivant me dit ce regard, regard d’elle mais que je retiens de même plus loin, de si loin et je traque cet instinct de vie et quand je l’aperçois, je l’admire, je m’y laisse aller conscient qu’il est encore difficile de s’y plonger entièrement.
Et depuis retentissent les tambours et la voix qui répéte inlassablement vis vis vis , bat et dresse la table , parle, pare , et ne tient aucun compte de ce qui se dit, ton chant est en toi et tu entraînes la danse même si tu ne les vois pas, sois en sûr, ta voix, du seul fait d’exister rappelle tous les instincts de vie et redonne de la force au jour, seul auprès des flots de ma pensée, rêve comme scintillent les vagues, un seul sourire contient les mouvements de la danse de tout ce qu’il faut savoir, à répéter tant que l’on a un éclair de lucidité, puiser à toutes les sources de mon Cap-Vert qui agit comme une source, au Brésil de Bahia, du forro et tous les Orixas yoruba, ou bel air, danse des dieux de Cuba, polyphonie pygmées et la nécessité d’inventer le présent là où il est, je suis attentif à toutes ces sources, des plus modernes aux plus anciennes résonne cette faculté de ne pas lâcher la force, renaître même dans la violence et la rébellion.
Minha maï la fleur, encre de Lamber Sav
Moi j’ai eu besoin de me joindre à ce train et écrire, peindre, dessiner et me revient quand j’ai trop souffert de l’incarcération de la vie quotidienne, abrutissante, de cet éclat d’obstination esclavagiste dans l’oeil hiérarchique,
alors je prends la clé des champs , je regrette de ne pas croiser un santo da casa , je chante mae Minininha minha maï minha maï même si cela semble bête ou un peu court, j’appele le son des batuque et je ris avec eux, et je ris de moi et forcené je cours dans les chevauchements de la couleur et je ne veux plus arrêter conscient des milles vies qui se vivent et poussent sur mon corps, d’en dessous et sont la seule richesse et je force mes yeux à voir et je chasse le sérieux, qui me hante mais est zombi
Bleu , battement dans l’oeil de bleu, c’est comme cela que c’est imposé d’un clin de cil (”Je te reconnais entre cent, entre deux, Je te reconnais entre mille à ton clin de cil prémonitoire. « (Rabemananjara) l’évidence de ce qu’il me fallait retenir et même si je n’y arrive pas, je me remémore à chaque fois ce charme, cet envoutement de celle qui fut, est toujours pour toujours la Ouistiti là et qui me légua ce rire, ce sourire et cet élan qui ouvre le chemin qui ne finira pas.
je vis en ile , en marin qui parle une langue étrangère et je déplore les boites de plastique sur la surface de l’eau, ma langue est un bateau, navigation de cabotage qui cède au courant.
cela n’explique rien, sauf que les iles sont les points lumineux où le soir viennent bavarder les baleines.
Merci Vinicius, et toi mon Ouistiti, ton intuition qui ma ouvert le coeur