Dans la coque une décoction rouge
L’altitude nonchalante d’une meurtrière
Tombereau des pirogues renversées
De la coulée de l’écho l’or sombre
Sur les épaules un tissage répétant tous les motifs
Fait peur aux enfants qui s’enfuient
Recouvert d’une bouillie de mare le bois macéré
Machette la tenaille épilatoire
Le sang gicle sur le tronc
Épingle sur la lumière
L’eau déshabille la vie
Sur les crochets du fer
les ventailles et l’eau
Faut il demander pourquoi l’étau broie
Cerf débusque où les sentes mènent
Par les chemins à dos d’âne la route louvoie
Quand tout est détruit la mort invite
L’inséparable de l’âme à la vie
Au creux de l’orbite une salive où perdre
Sur le visage le nœud de l’aspic comme un bras
Poison si enchante la carpe en une mélodie simple
Poisson dans le fleuve le ventre à l’air
Poisson quand crève
N’est autre vie qu’une vie disloquée
Une faim
Que l’arbre aux fourmis
A force d’application
On peut finir par s’animer seul
Le sol sous la chevelure tremble
Sous la coiffe de l’air libre
La queue d’un serpent
Braille les anneaux clinquants du venin ce qu’elle porte
A ses oreilles
Longe le fleuve songe la moiteur
Dans la gorge l’ inconvenance déploie et monte
Descendant ascendant à l’aplomb d’une vase
Dans cet allant du fleuve
Une barque chargée des cadavres
En guise de représailles le reflet d’un œil
Inlassablement noué
L’eau rousse écarte le filet
Comme les écailles d’un saurien la gueule du visible happe et tue
déshydrate ce qui a été langue
Certifie que cela aurait été
Soleil ne peut que pourrir sans se refléter
Échec d’une quête que la foison gagne
le chant s’éteint dans un beuglant entre les jambes écartées
ce vif sur la voie
Quatre branches abritent les saints
Deux palmes les recouvrent
Si une porte entrouverte entre
sur le chemin les pleurs sur la ville il pleut des coulées
La boue mort-née renonce à sécher
Prise dans la gueule des draps l’incertitude l’Amour est la monnaie d’échange
Comme un vautour plane
L’odeur
Dans les rets des plantes les serres d’une antidote
Les anticorps des vies saines qui doivent le demeurer
Les chambres s’esquivent des chants des départs
S’emplissent de motets
Réponse
Une corde attachée où les pas ont tenté de piétiner le cercle à rebours
Les filles dans le dortoir des promises le vacarme va les chevaucher
Vers ce jardin ou lignes et forêts plongent dans une architecture tonale
L’océan ce jardinier arrose des arbres qui fuient
Embruns de la pluie le jet et l’eau stagnent dans la fontaine
Y habitent et la science ancienne des plantes et la langue
Passe la peau vieille qui assise brille sur l’or
Dans l’outre verse à l’eau vive l’air que les tambours portent
la robe blanche l’éternelle bonne volonté de l’eau
le sens d’un battement et le sons des cloches
Sur le chemin passe.