
oui planté profondément en nous la vie se moque de toutes ces tempêtes et sans palliers remonte à la surface provoquant un infactus et nous laissant … libre , déchainant les vents de l’envie, contre tout ce que l’oeil et l’intelligence ont pu observer, le coeur lui, rit et surgit comme Pan , tout peut enfin refleurir de la mort, c’est cela la grande leçon,
je crois bien que perçant les brumes des nords des bières de la tristesse, Vinicius de Moraes et Maria bethania et compère s’y sont mis à plusieurs, un soir de candomblé faisant battre le tambour pour raconter les milles vies contenues dans un regard, merveilleuses, les vies et les corps luisants de la simplicité.
Pour moi ce motif répété et qui vient de loin, d’une voile cinglant vers le palmier où se tient la femme, émergeant de la nudité de l’eau, elle, promesse dans l’échevelé multicolore comme un chant dans une toile, femme reine et guerrière, douce panthère et les hurlements de la peau tendue à rompre quand les mains et vient la mer et que s’éveille la ville, que l’on voit enfin les habitants, peuple de chair mais des rêves et de misères, la ville des humbles et la parole que la musique réveille, une blague, ou un espoir que toute la crasse cache une âme, beauté revenue avec les cales et que cachent les parois des trams, les pitbulls et les immeubles, les yeux qui se baissent et les samedis de beuveries.
voisin est ce que je me trompe ? ou crois tu qu’il faut s’enfermer dans nos murs, tourner la clefs, mais pour quel résultat ? la mort nous trouvera, puant et oublieux, égaré dans la musique, le corps incapable de samba.
à fuir!

coin coin coin si l’on veut , ô pato, canard et le sourire en coin, coin coin, en anglais ou cogne et c’est l’obstination que je trouve en poésie, celle qui fronde et c’est d’obstination de chanter plus fort que les turbines, les engrenages fateux de la destinée occidentale.
Vinicius a vu les vies et Jorge Amado avec lui ; ils défilent en dansant remontant la vieille ville, des éclats de favelas dans les mains et s’en servant de poignard ( A favela é, um problema social, seu Jorge) ) brandissant la fierté plus forte que le mépris retrouvée au creux du sourire qui a tout bravé et sait qu’il ne craint plus qu’une chose c’est de ne pas vivre et se laisser envahir par la mélancolie, mélancolie, belle de fado et morna ou poisse qui me colle à l’âme, espérer en guérir ? aime et trace, sois vivant me dit ce regard, regard d’elle mais que je retiens de même plus loin, de si loin et je traque cet instinct de vie et quand je l’aperçois, je l’admire, je m’y laisse aller conscient qu’il est encore difficile de s’y plonger entièrement.
Et depuis retentissent les tambours et la voix qui répéte inlassablement vis vis vis , bat et dresse la table , parle, pare , et ne tient aucun compte de ce qui se dit, ton chant est en toi et tu entraînes la danse même si tu ne les vois pas, sois en sûr, ta voix, du seul fait d’exister rappelle tous les instincts de vie et redonne de la force au jour, seul auprès des flots de ma pensée, rêve comme scintillent les vagues, un seul sourire contient les mouvements de la danse de tout ce qu’il faut savoir, à répéter tant que l’on a un éclair de lucidité, puiser à toutes les sources de mon Cap-Vert qui agit comme une source, au Brésil de Bahia, du forro et tous les Orixas yoruba, ou bel air, danse des dieux de Cuba, polyphonie pygmées et la nécessité d’inventer le présent là où il est, je suis attentif à toutes ces sources, des plus modernes aux plus anciennes résonne cette faculté de ne pas lâcher la force, renaître même dans la violence et la rébellion.

Moi j’ai eu besoin de me joindre à ce train et écrire, peindre, dessiner et me revient quand j’ai trop souffert de l’incarcération de la vie quotidienne, abrutissante, de cet éclat d’obstination esclavagiste dans l’oeil hiérarchique,
alors je prends la clé des champs , je regrette de ne pas croiser un santo da casa , je chante mae Minininha minha maï minha maï même si cela semble bête ou un peu court, j’appele le son des batuque et je ris avec eux, et je ris de moi et forcené je cours dans les chevauchements de la couleur et je ne veux plus arrêter conscient des milles vies qui se vivent et poussent sur mon corps, d’en dessous et sont la seule richesse et je force mes yeux à voir et je chasse le sérieux, qui me hante mais est zombi
Bleu , battement dans l’oeil de bleu, c’est comme cela que c’est imposé d’un clin de cil (”Je te reconnais entre cent, entre deux, Je te reconnais entre mille à ton clin de cil prémonitoire. « (Rabemananjara) l’évidence de ce qu’il me fallait retenir et même si je n’y arrive pas, je me remémore à chaque fois ce charme, cet envoutement de celle qui fut, est toujours pour toujours la Ouistiti là et qui me légua ce rire, ce sourire et cet élan qui ouvre le chemin qui ne finira pas.
je vis en ile , en marin qui parle une langue étrangère et je déplore les boites de plastique sur la surface de l’eau, ma langue est un bateau, navigation de cabotage qui cède au courant.
cela n’explique rien, sauf que les iles sont les points lumineux où le soir viennent bavarder les baleines.
Merci Vinicius, et toi mon Ouistiti, ton intuition qui ma ouvert le coeur