Il y a un territoire qui ne nous est pas donné, il traine comme une ombre, plutôt il est l’ombre lui même ou il est l’éclairage. Il n’est pas la chose , il n’est pas ce que l’on retient. Ce n’est pas tant de parler du squelette, les histoires et les péripéties, la forme des choses que l’on croit suggérer pour être fidèle, la couleur palpable qui rend compte, les mots sont souvent dans le désordre, il faut faire appel à la divination et jeter les osselets, oser le vide ou lancer là où l’ombre est si épaisse qu’elle ne les recrachera plus, malaxera les mots et se mettra à parler à ce qu’on croira notre place, mais ce déplacement d’air dans la platitude des choses, cette prise en main de l’os et l’éboulement des mots attendant que la voix reconfigure le visage, c’est un abime qui déroule.
Vive et fugace
Je pars d’une coquille vide
c’est qu’on a du l’ouvrir
mais qu’elle s’est enfuie
le sujet est donc féminin
à en croire la syntaxe
mais n’y aurait t’il pas confusion
Et pourquoi fume ou fumait elle ?

Chaque être a des limites
il est difficile de savoir
why and how
de ce qui sont des traits
des ombres révèlent des éclairs
ils creusent
ce ne serait rien mais ils bougent
entre nous et eux se parlent
Que se meut quand je te sens m’échapper
de tout instant
Image fuyante et la réalité
un seul mot
brutalement lesté
repousse devant lui les peaux sales
que ne repoussent pas
sauf l’envie et le bruit
entre ces deux
un blanc et la respiration
tout s’engouffre
Le réel nous flanque une gifle quand c’est la dernière heure
et que ça nous arrive
Je demande à ce mot de dire ce qu’il veut
que dire de plus
raide ou sèche
je pourrai m’étendre et c’est ce que je fais
mais c’est pour y mourir
sans rien d’autre du trop plein ni des aubes
que tu crois que j’aurai dit.
épier
Sans fin faire le tour de l’arbre pour arriver au point
Où l’eau contourne aidant la pierre aidée du courant
Tourne et retourne et jette et passe à coté ou au loin
Assis s’il le faut il faut prendre la mesure des arbres et de l’eau
Le roulant le tonnant dans la bouche l’emphatique et l’oubli

Mounture
Tout le problème est, trouver un espace plan où pouvoir marcher. le temps du langage ne doit pas s’encombrer serre la narration à raconter quand il y a tant à rencontrer , cela suppose l’emploi d’un présent à porter dans sa besace pas de gibecière car on ne prend rien, pas de nasse, une poche à tendre au premier venu et s’assoir, chique, ou ne pas s’assoir éviter de dire dit tout le problème à raconter est de laisser venir .
de dire sans vouloir dire permet de voir c’est pourquoi les mots s’échappent et rejoignent les arguments de la recette, on parle d’ingrédient et l’essor de l’instant échappe à la recette, pas de perte, la régénérescence dans le ciel les nuées des oiseaux
la brume de l’eau sous le mont, montent les poissons muets
c’est pourquoi il vaut mieux voir en vagues
qui même régulières sont autant d’assauts et culbutent prenant par surprise
laissent sèche la roche
les pieds dans l’eau gardent l’esprit au frais
dans les yeux le pourtour de la couleur inscrit sans décrire avant de repartir.

Transi
la trans-amazonienne des coup de pelles et des répressions virales le rideau est tiré sur le rêve projeté sur le rêve de la forêt des fleurs et des hommes jaguar des pierres précieuses sur les visages et les hauteurs des gouffres végétaux animaux et l’esprit qui rit si fort le tout est ramené dans des coffre-forts dans des boîtes numériques ramenée à l’équation ou à une suite de chiffre binaire ternaire ou que sais-je alors que ça souffle et que la richesse dans le silence et la couleur guérit on s’interroge la richesse des suites de sons voyelles voix et sonne paysage entrevu articulé glissé rythmé murmuré comme une corolle ces deux O ou les dentales ou la vue qu’on en a rouge de l’hibiscus de cette fleur dont le nom ne nous est même pas imaginable d’une poésie suprême parce que l’accord ou le respect ou simplement regarder amène mais cela suppose /de ne pas se poser la question du contraire / de ne pas laisser la fenêtre ouverte et rêver d’un souffle d’air / de ne pas s’y engouffrer et laisser le ciel aérer les méninges /de ne pas avoir l’envie de griffer les ronces/ de ne pas s’aventurer seul/ ou alors et c’est ce que je fais simplement regarder et vagabonde l’infinitif ne me plait pas actif c’est ramener au je sans qu’il y ait je c’est pourquoi je l’enlève pour ne pas le dire et donc de là dire autre chose simplement en l’omettant j’ouvre une trace sans bruit je chantonne car c’est le plus sûr moyen de circonflexe ce miracle qu’est une fleur ouverte le chant l’atteint par l’intérieur et suivant le cas elle guérit ou rend malade la faim et la vue d’une des visions le chanter aussi c’est renverser la tangente encore que je vous parle en une autre langue et que pour renverser il faut inventer je crois qu’un mot comme tangente dans ce contexte ne signifie rien je m’exprime en mots qui sont fait pour autre chose exprimer imprimer souffler j’aspire à un autre vocabulaire ou alors j’évite celui là je choisi des mots et je les arrange pour qu’ils soient respectueux dans ce mot un autre tueux peut être l’inconscient des valeurs à l’œuvre utiliser un mot qui veut dire ce que j’aspire mais en mêle un autre qui le contredit comment faire l’éviter en rester à respect et contourner la branche morte se saisi du jaillit comme une saillie retenir la langue entre ces deux mains comme un peu d’eau pure sacrée l’attitude et ce que j’en vois dit tout ce que je veux en dire la langue finira par plier ou s’adapter nodder ,, j’en garde l’image mais dans nod il y a no contre toute attente car le contraire est à l’œuvre le choix des mots est rude quand on veut s’en remettre à l’accord il suppose de soi même être en quête et de marcher au même rythme d’être à l’écoute et renvoyer l’exacte mesure que le corps impulse et reçoit ensemble d’un même tenant c’est pourquoi je défriche et monologue pendant que je pense à ce qui se joue lentement ou vite ces mots ramènent au corps je m’y soumet en mouvement chasse la position assise repliée d’un coup de rein car je (ce qu’il en semble ce raccourci pour dire être et ce qu’il s’ensuit) besoin d’air pour accomplir entrevoir exprimer dans l’extérieur de cet enfermement que l’immobilité suppose au contraire le pas libère le pas cet écart dans le ruissellement la succession du temps ce mouvement que geste restitue mais en avant alors que toute les positions sont permises elles ramènent toute à une volée le repliement ne conviendrait pas car il s’apparente à la mort l’immobilité plutôt la souffrance ou la jouissance tenue on change de dimension et alors les mots se transforment la syntaxe s’étire ou se rétracte selon que le sens à l’œuvre l’exige le génie de la langue transpire expire sans contrepartie le souffle n’est soumi à rien d’autre que la pression du thorax et des étoiles l’aventure gestuelle cosmique réactivée dans le mot la voyelle atteint parallèle à la vitesse de la lumière sans que cela en soit tente la simultanéité paradoxale transmutation qu’inventerait comme mot pour expliquer qu’un mot se dise étoile tenter l’étincelance en bouche en poids du corps et rythme souffle lance l’intense tion poétique y parvient
respiration
des tours et des détours traquer ce tapi dans le lointain
les mots s’en chargent
carte, relevé topographique, coupe transversale et sonde ;
pièges on louve à travers bois
quand peut être il faudrait laisser aller, se relâcher
y aller tout de go
sans effets
ni intention
sans carte au trésor
ni attention forcenée
et laisser le corps témoigner, l’esprit vide le laisser déblatérer – rien d’apparent
la vie qui s’expulse – qui se reremplit – les mots qui sont à leurs affaires- quoi
on est surpris – tout y est – jamais on ne saura – on écoute -respiration