Il y a un territoire qui ne nous est pas donné, il traine comme une ombre, plutôt il est l’ombre lui même ou il est l’éclairage. Il n’est pas la chose , il n’est pas ce que l’on retient. Ce n’est pas tant de parler du squelette, les histoires et les péripéties, la forme des choses que l’on croit suggérer pour être fidèle, la couleur palpable qui rend compte, les mots sont souvent dans le désordre, il faut faire appel à la divination et jeter les osselets, oser le vide ou lancer là où l’ombre est si épaisse qu’elle ne les recrachera plus, malaxera les mots et se mettra à parler à ce qu’on croira notre place, mais ce déplacement d’air dans la platitude des choses, cette prise en main de l’os et l’éboulement des mots attendant que la voix reconfigure le visage, c’est un abime qui déroule.