car si les jambes ont du charme, c’est surtout à les contempler
celles des nymphes lorsqu’elles sont guerrières et armée de haches celles du bataillon des amazones du Royaume d’Ifé ou les courbures du Fleuve Amazone qui des plis et replis la musculature galbée les tensions dans les coudes profondeurs et chutes celles des reins mais aussi de cascades ne se résolvent pas en rives mais s’épanouissent dans le corps qui de la femme fait le plein de la force
tourbillon ramenant le corps en son centre déclenchement de la puissance engouffre le réel en son sein large embouchure nourrissant l’ovoïde enserrant l’univers et comme en coït nourrir aux dimensions du monde la perpétuelle métamorphose
Déesse, mère de tous les dieux et louve, sirène au plus profond des eaux faisant jaillir la naissance assimilée à la richesse, la luxuriance et à foison
étoile à toison
Pierre Verger, Symbiose
des galbes femelles les mâles la force cascade et déferlement trop soudain surgissent en cataclysme père dévorant ses enfant, force se livrant en vain si l’arrondi et la châleur ne venait couver et s’enhardir du sable
faire advenir les multiples de l’un
le corps étant un et le multiple se donnant à l’infini faisant croître sans s’essouffler des myriades et l’extension
Séréna Williams, mode, coté face
fier nous nous fions à notre jambe d’appui ou allongement du corps
apte à dépasser le temps, à le chevaucher
fusent , les jambes
brèves ou longues, la linguistique du corps s’anime et donne sens au mental ainsi qu’au lingual s’épanouissant en croix les membres qu’un feu ne veut pas éteindre se nichant des pointes du pied remontant galbé vers la floraison qu’une musculature fine ou luisante la puissance même du corps un fruit perpétuellement en éclosion
comme un acquiescement un baiser au bleu, on ne saurait à moins se parer mais ce n’est pas tant le bleu que l’on le voit que cet océan mouvant, vivant des ses mouvances,
l’errance est un vivier
du noir au gris se nourrit le bleu mais drapé de blanc demeure au bleu
bouchée
lumière des convives ils mangent le ciel et brassent les nuages les courants d’air
una cerbeza et la mousse est l’écume
le ventre héberge les vents les entrailles de la mer où les transports invisibles inscrivent les îles dans le parcours le recours à la cote et entre le désert et la forêt la dérive des cours de l’océan y mènent comme des points d’acupunctures aimantés de l’un aux autres
l’océan a la volonté propre de l’eau
qui pourrait mener de l’eau au sable, s’y sculpter comme un destin d’une embrassade, étreinte et baiser humide de l’eau au sable l’histoire de tant de marins qui s’y sont fiés vouant leur prière à la mer, ce grand cheval d’en dessous et
vogue
cris des naïades plasma des nouveaux-nés
balancement des songes vers le soir
mouvement dorsaux des rameurs
allongée de l’autre coté des courants
l’océan a l’odeur femelle de la belle
et rêve dans le haut le coeur à la proue
le filet est jeté l’homme au centre chante les clameurs que le choeur comme les vagues appelle
sont
mémoire
reflets de la mangeoire ou pourrit l’hermétisme
où court
gémissement la musique des sphère agit sur les cétacés
la puissance de la remontée est telle que dans ma voix s’extasie la jupe qui tourne
la prise remonte daurade et raies
le homard en salade et le poulpe
aux olives
à la grecque sans qu’à Madagascar
fuient les icebergs
et les pirogues d’antan continuent de s’échouer à jamais dans ce présent que ramène la barre
photo inconnu
partir en voyage le souvenir dans la mémoire le nom des mollusques et les mâchoires des prédateurs y font la morale aux cachalots et survolent les mouettes
Chu ta l’avait vu lui au bord du torrent
l’océan est le là musical dans la bouilloire
l’ici torride de l’atavisme
la zoologie marine ici se laisse aller
apéritif comme pris de mescaline
cactus des mers et motifs des sargasses
bain de la pieuvre
sargasses
sur terre ce sont gouttes,
pluie, fleuves et rivières
embarquement sur les flaques
filet cuits à la vapeur
rives où le rythme de la vague
et dans le coquillage
la musique de la déesse
le bruit du ressac
l’air emprunte les conques
et sous l’eau sifflent les baleines
ne donne pas l’idée de ce que Océan veut dire
création de Oumou Sy
L’immensité de O stagne en mouvance s’étend
est de partout
et file entre les doigts
dédaigne entre les doigts de pieds le grain de sable
et ravitaille dans les coques
transborde les plaisir des corps
et sans le pénétrer sauf à le détruire
asphyxie,
on appelle cela la noyade
l’eau
les eaux
comme un continent
la traversée infuse
la transe envoûte
ramène à l’origine le temps d’un transport
le trait attache lèche les pieds de la déesse
aboie s’il le pouvait
se ceint en chevelure de sa traîne
les yeux écarquillés
de points en points créent un sens d’une géographie
absorbe résorbe
imitant les délires des plaques et la tectonique un vent pousse par les fonds et bafouille les rires des rives en rives jusqu’à s’abandonner aux tropismes de la vague qui enroule la liane du corps alors pousse des palmes et un feuillage de corail
pousse l’eau rejette la gravité flotte la plante des pieds ce n’est que dire de se laisser couler dans les rouleaux qui émiettent
l’océan soupire après les îles, pour elles un drap
charmante auberge où qui s’y baigne s’y fait manger
ou mange
dans l’assiette des milliers de formes biologiques
en expansions
pourchassées par les cargos et les baleiniers, les filets des pécheurs
poissons, algues, molécules, plancton, roche, sable adhèrent à l’ensemble
sont presque de < l’eau
L’homme sur le raffiot dans sa rêverie est happé dans le bleu
y descend scaphandre
et sur le pont prends des notes dans son calepin ou son ordinateur
la science a fait des progrès mais l’opaque se métamorphose
garde son secret et motus bouche cousue seul la vague épelées les voyelles
s
Erykah Badu
l’Océan est cette immense soupe je plonge ma cuillère, ôte ma chemise et en fait une voile et je me jette à l’eau comme un échange des salives