J’ai ouvert la gueule du temps
à un moment où il s’était
recroquevillé
qu’il tentait de m’écraser
de sa queue
de ses pattes
de sa nonchalance
eu le temps d’attraper entre ses dents
et tout au fond de l’estomac
nos moments caillés
que j’ai inhalé
j’ai pris un bain de jouvence
de ce lait fermenté
que j’ai lapé sous la langue
coincé sous ma rétine
cloué sur mes neurones
tatoué sur ma peau
en toutes les langues pour
ne jamais oublier
le jus de la lumière
l’octave de ta présence
pour que soit là que commence mon dictionnaire
fait des lettres de ton nom
L  A U R A comme un rébus d’artificier
d’avant en arrière et puis en reculant
en rond et en travers
jusqu’au bout de la mer
jusqu’au bout de la nuit
jet de feu jet de voie lactée
qui éclaire
château en sable assoiffé de nos vagues
moi en équilibre sur ta langue et
faisant la toupie
tourne plus vite que le carrousel de l’univers
que j’ai chipé au temps
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Conserver l’océan de douceur mais y faire lever des tempêtes #auralaura

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Ou que tu sois ou ne sois pas je te cherche , es tu dans les parfums, les incohérences du hasard et je perce à jour les déguisements des femmes, je m’inquiète des nouvelles têtes ,  j’arpente les mêmes lieux où tu m’es apparu encore et encore , et toujours et toujours je m’étonne que tu ne sois pas sous chaque livre que je déplace, chaque courant d’air qui me déplace et je sue pensant que tu es là à me regarder de dessous le néon C’est vrai mes jours sont un safari ou je ne te vois pas et j’attends …
La perception des choses est parsemée de fleurs invisibles qui aujourd’hui ne sont pas dans tes cheveux.

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Tous les jours
Je tente de fermer les yeux
Mais tous les jours
Tu danses sur mes yeux
Et je dois ré-ouvrir les yeux

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Comme un vent doux caresse
mon corps comme ton sourire
de tes lèvres de tes doigts
de l’orée de ton ventre
de la pointe de tes cheveux
je tremble et ton souffle
à l’autre bout de la planète
c’est un papillon
une hirondelle
morsure ou gant de glace
ouragan et vent de fièvre
qui se pendent à mon cou

 

Comme une cavalcade de nuages
font l’amour
où la guerre
pérégrinent
se poussent du col et s’engueulent
lèvre sur lèvre et la langue implacable
le tableau s’est soudain pacifié
nuage toujours
mais longuement effilé
permanence
ou ventrue ou repue
l’eau en suspension satisfaite
et filant dans la direction du vent
le temps enfin apaisé
éclairé de lumière
éclat de l’âme qui n’a pas d’exigence
attendant que
la pression du baromètre fasse
exploser l’ensemble
que ton visage apparaisse soudain
à l’orée de la mer comme
dans l’anabase du jour
levant de tous les soleils se dévorant
entre eux
éclatant le pied dans l’eau
de ma vitalité argentée enfin
retrouvée te course
comme un jeune chien
les deux pattes agiles
poursuit son ombre
qu’il prend pour la sienne
les deux se confondant
jusqu’au couchant si le jour reparait

012
Lambert Savigneux

 

Il y a un vent froid
surgit d’on ne sait quel remous de l’âme
probablement une ride mal refermée
laisse s’échapper ces relent de fêlure
obscurci l’aurore et la chaleur
deux remous peut être s’en sont allés
sombre et comme une mâchoire
un courant paléolithique survivant
souvenir d’une vieille glaciation
refuse de croire au plein été
referme le beau temps sur lui même
et teinte de dents l’enchanteresse
pour peu qu’elle faiblisse
pour peu qu’elle s’absente
comme une pluie d’été
nuage de rosée dans la levée des matins
le marin contrarié à pris l’étoile de court
s’est mis à jurer
pourtant le sombre a déserté son cœur
les vents ont dégagé l’horizon
la ligne droite du filin musical
et le rythme des grelots dans la voile
le chant des palmiers si doux
et mon amour qui toujours tient l’enfant
moue soulève la tendresse sur la féminité
vorace et joueuse soulève les pans
de la liberté dans ses chairs
soulève le jour des nuages violets
joue avec son ombre et les rayons
naissent et persistants
qu’elle appelle ainsi que les vents
que l’immense verdure
à recouvrir toutes les plaines
et les failles de sources et de violettes
oiseaux des douces ellipses sur la roche polie
lisse découvre le diamant
le feu tranquille sous les poches florales

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Mais me laisser aller à la confiance irraisonnée
sans violence aucune rejeter les orties
fouetter l’océan des possibilités
comme un jeu
rayer la mention devenu inutile
signer et signer
signature sur signature
paraphe de mon amour
l’ancre jetée au coquin de sort
qui l’a dévoré
recraché
loin dans les fonds
sans aucune utilité
désormais que je veux m’échouer
sur ton île
ta mer ta terre
le buisson qui brûle
aucune autre destination
muette ne dit mots
n’entrave
préfère sombrer
corps et bien
fermer les yeux aux dérives
aux courants étrangers
aux goélettes de passage
aux baleines qui rigolent
sourd et aveugles
à tout
ce qui n’est pas accoster
raffermir
en mon centre
le jardin
l’hibiscus
l’oiseau disparu
la certitude
d’un nœud indéfectible
fermer le cœur du cap
Terre entourée d’eau
ciel qui est ma terre
inaccessible les doutes
et les possibilités d’un possible
naufrage

 

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l’absence m’éloigne
l’ouragan me ramène
je survole
la tendresse infinie
thorax survolté
mes ailes brassent
le vent
m’emporte
au dessus des vagues
sursauts
de mon âme qui se débat
battement de cette île
que je suis
dans le soubresaut du bleu
sauvage qui
rouge et ronge
tant que l’organe
impulse
mon sang dans mon corps
diffus au sexe
l’espace large
l’amplitude degré zéro
irradié
du volcan ranimé
par les yeux
la longue
robe noire
et l’allonge
de tes bras repliés
aspire les points de mon contour
dans le blanc
catalyseur
de l’hypnose viscérale

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Lambert Savigneux

vole haut dans l’air
limpide
comme pensant nager vers la mer
l’oiseau
survole les cimes des forêts
l’envolée folle
comme axée sur le magnétisme
vitale la trajectoire
là où le vacarme des chahuts
véritable marché
où la tourterelle dans l’orage violet
survit aux fracas de l’éclair
fleurs jetées sur l’océan
aussi seules que la couronne couronnée
ailleurs sur l’ile
un tel poids pèse sur la poitrine
a beau parler de l’oiseau
ramène incessamment le cœur
incapable de s’éloigner
en plein vol scruter les signes de soi même
infini bleuté
sans l’espoir d’un nuage
ou se couvrir du cristal
de la plus vive des lumière

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