J’emprunte le chenal où un seul bateau passe pour rejoindre aux flots sur cet îlot où je flambe du feu des couleurs pigmentées  la plus noire des peaux  où nous dansons si tu parviens jusque là où Je suis combustion éclairant l’obscurité où picore flamboyant fauve mon oiseau roucoulent toutes les luminosités à en être mon étoile

à mon ventre qui n’est pas coupé
mes tripes répondent à pleine voix
des gestes de transe non équivoques
voila mon soul ventral
voici le magma
voila la sauce piquante
secousse la  langue
par les visions de mon pouls magnétique
fusion au feu fou
nos aimantations
quand la phase de la lune
sur la panse
pose un doigt sans mémoire
Même recousue de fil blanc
mon âme à vif
a survécu
comme un premier cri
claque sur la peau
brille de la lumière des grandes douceurs
à cœur ouvert soufflent les rythmes
les réponses
où mes déchirures sont des passages

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je ne devrai pas en parler
mon corps est devenu une gigantesque feu follet
une lance à incendie
qui rayonne et remonte les lignes de ma main
ce tamtam qui ne veut pas cesser
une ligne de basse obstinée
cette ligne jetée dans l’océan avec à l’extrémité
une dorure pour prendre les plus gros poissons
un appât tout blanc
qui fustige et bat la mesure
fait sonner les soleils
supernovae en puissance
quand clament les ardeurs
aussi nombreuses que la pulsation
sauvage
mon corps boursouffle par l’embouchure
du fleuve qui l’entraine dans la mixtion des corps
devient jet de vie et contamine l’univers
enfin libre d’exister comme pure lumière
les rayonnements de l’électron
ramené à l’atome
tout alors se solutionne dans la vitesse
et l’illumination extatique
de la jouissance sans limite
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Flammèches sentent le roussit les flammes sont partout et l’incendie a ravagé  mon cœur même le corps n’a pu échapper à la catastrophe l’esprit  entièrement monopolisé dans ce  gigantesque tissage de la fascination le monde est transformé il a changé de forme il est devenu un ciel souffleur de nuages réverbère du perpétuel enflammement

je me réveille et je vois les étendues carbonisées les océans d’émeraude évaporés tellement la chaleur était grande l’eau est pierre précieuse veineries de vert transparentes jusqu’au cœur ne mouillent plus et ne peut plus rien éteindre au contraire est devenu silex de ton regard car alors plus rien n’a pas pu flamber tout est devenu flamme souveraine et je n’ai rien pu faire

Ta mains impérieuse qui menace de tout éteindre je te dis on ne peut pas tout éteindre tout a déjà brûlé tout est braises tout est lave tout est magma la brûlure m’a saisi à la gorge et est remonté jusqu’au plus reculé recoin de mon âme ne laissant rien d’intact

Il faut dire le vent qui t’accompagne a attisé le feu magnétique de la poésie pyrotechnique des feux se sont déclarés partout à la fois à chaque rencontre un feu plus fort a annihilé toute tentative de froid  jusqu’à  l’horizon quand dans tes yeux je me suis irrémédiablement noyé à peine posé le pied dans la douce mer qui voulait lécher innocemment le rivage l’ouragan l’a englouti disparu dans les flammes de la mer dans les éclat phosphorescent de la pierre lumineuse le soleil l’a englouti la lune l’a aspiré et les étoiles en ont fait une lumière éternelle

Le feu est intérieur principe même du feu de chaque jour brûlant doucement avec gourmandise et si la combustion se précipite et que menace la destruction tout devient gaz qui fuse comme une queue de comète devient lumière qui fixe le ciel entièrement lumineux et si tout est incertain c’est que l’on ne sait pas bien si le monde survivra à la luminosité ou comment il s’y prendra

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Comment cependant faire exister la poésie sans le corps
sans l’étincelle qui relie les penchants
j’aurai du les retenir dans ma paume et me nourrir de leur lumière
en dehors de la folle danse de l’être dans son entièreté
qui de fait ne peut briller sans être tiraillé par tous les vents
mais comment ne pas se laisser embraser quand il y a le feu ?
il me faut de nouveau aller à l’eau et regarder le courant

 

Ce qui avait le feu de la douceur
l’océan de tendresse a fait levé les tempêtes
le monde debout qui devient fou
la vague doucement sur sa plage
la marée inversée la plage s’est retirée
la mer folle s’est dressée sans trouver de terre
ne pouvant se jeter dans le ciel
la présence dans l’éloignement
comme une étoile dispersée dans l’espace
comme une image inaccessible
alors que c’était à ton cœur que je parlais
j’ai léché toutes les parties du corps poétique
sans rien trouver de tangible
tombé dans une course aveugle
une violence dépitée s’est levée
fougue irréfléchie qui cherche
comme un dogue furieux l’os décomposé
dans le passé d’un moment dissout
hors de toute saison le monde ouvert par la douceur
assoir et plonger la tête hors du temps
sans chercher ce qui n’y est plus

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L’être pétri de calme et de tendresse
regarde du coté de la passion qui l’a dévoré
il y voit le feu et les cendres
l’objet embrasé
le cœur de la vie qui n’est pas sa vie dans le feu
l’être regarde du coté du temps enroulé en boucle
il n’y voit pas le feu ni l’aimé ni lui même
il ne voit que le morne et le brouillard
il laisse l’esprit en mots sur la feuille
va puiser au centre coloré et fait vibrer ce qui n’a pas de forme
et se refuse à l’emporter hors des digues
il n’y a pas de bruit pas de danse
il sent l’énergie couler comme pris dans le torrent
se remémore l’aimée qui est comme la rivière et l’océan
séparée par un trait absent d’où la tendresse s’est échappé
dans l’éther de la pureté même si il y a vu le feu il y a l’eau vive
l’éloignement extrême à deux pas de lui
déchiré entre son corps et l’illumination
à qui il manque la douceur ou d’arrêter le temps
il s’arrête alors de supplier , il jure que les étoiles  sont beaucoup trop loin
les poèmes et les couleurs sont beaucoup trop seules
aimer pour lui était la force mais il se dit
s’était surtout ouvrir l’océan de tendresse
les vagues de la douceur
et le temps de la symbiose
comme un flux qui s’est retiré il s’arrête au reflet de ce qui a disparu
ne sait pas bien ce qu’il y voit
ce que la vague à laissé de l’énergie de vie
et de cet idéal de douceur et de complétude
qui  dans son emballement ont disparu
il n’est plus dans la douceur et la tendresse n’est pas le vide
temps qu’il veut suspendu
regorgeant du sens
hors de la masse inutile du morne
il lui faut aborder un retrait
se retrouver dans ce qu’il a de plus profond
accepter le reflux de l’océan
sans violence retrouver le lissé de l’imensité
qui gronde en lui et au dela

aimer n’a plus aucun sens

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l’encre trempée
la feuille s’envole
celle qu’il voyait
vole dans le loin
sombre au fond
du poids au cœur
vague lancinante
de l’ambiguë

Qu’importe il ne sera plus délicat
il heurtera de plein fouet le vide
il est ramené à sa contradiction
au point où il est toujours seul
il entend rire les autres
ça ne l’amuse pas
son corps vibre de sa singularité
de ne jamais être apaisé
rien dans le ciel ni l’eau
aucune lumière
aucune figure du rêve
aucune présence
sauf  ce qu’il fait gicler de la main
tout est dans la grande tristesse
sans que rien ne remette en question
l’envie du corps de ne pas mourir
lui suivra

Gordon Parks

Gordon Parks

Alors il se félicite d’avoir le corps couvert d’écaille
sans tenaille des nageoires qu’il projette haut sur la vague
la souplesse et la force d’être plus léger que l’eau
un coup de rein les jambe en l’air dans l’immensité fluide
et des yeux pour scruter le fond sans rien y voir
heureux malgré tout d’avoir tout perdu
d’être libre avec hargne et de saliver les étoiles
l’esprit est monde encore une fois et il peut vivre
jusqu’à couler et puis heurter du plein le solide
qui n’est plus que ce corps désentravé qui jouit de ce jeu

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Whale rider