l’homme que je suis par les fibres de l’arbre
l’océan rauque
l’envers de mon cerveau
le corps de chair
flambe dans le ventre
une boule de feu quand j’écris ces mots
bête à corne de lumière
j’habite dans le ciel
arc soudain tendu en voiles
la queue dans l’espace
le néant de l’avant naissance
une flèche plus dense que mon amour
obtuse comme une ligne
de chair brûlée
trace au charbon
la trajectoire  de mes naseaux
lumineuse crémation
combustion mon être se révéle
dans la lumière
la violence de ce désir
magma capable de faire trembler
jusqu’aux fondations de la conscience

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(c) photo inconnu

 

Mon rêve au quel je cède
marcher tout nu sous la lune
me fondre à l’eau de la mer
comme dans une femme
sentir
les étoiles me remonter le corps
le soleil  tendre la virilité
par le ventre  par mes yeux
exulte
et sous les grands arbres
me confond à la puissance
de l’arche des branches
source ou rivière
l’énergie verticale est dans la
largeur du monde

j’aime

sentir
en tous points rejoindre
sur un point
l’exclamation qui en moi
tire les lignes sur
le temps le cœur
un gigantesque palmier
panache de l’urgence
d’exister
dans le corps et l’âme

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Bouche de nacre retroussée sur le ventre
langue puissante lambi le goût des abimes
coquillage ouvert sur l’iode de salive
rose de chair pénètre la vague intérieure
de la courbe à l’air salve jusqu’aux palmes
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Le cri de l’enfant seul face à la fin du temps
l’impossibilité d’inverser le magnétisme
lignes de la main et les fibres des peaux
le gros estuaire s’agit il du corps seul
ou  une subtilité de la plus grande attache
dans le centre des neurones le désordre tourne
heurte le plus grand vide en devant
sacoche comme un second ventre
grandes eaux où se noient le désir
comme en tourbillon noir
la turbulence échoue à toucher la connivence
sans que le sol ne s’ouvre et effondre l’en-vie

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Des années en pleine mer à revenir vers la cote
sur un tronc de palme au plus près de la réalité
crues dans la tête les incantations de Jill Scott
des reggaes insensé à fleur de chanvre
les postures guerrières de Fatbelly
le rythme qui scande sur la pointe des mots
enfonce les embarcations de sens onirique
voiles de rêve et coque d’orgie remontent la grande marée
et l’envie de faire l’amour au monde entier
sans retenir sa respiration expirer en un souffle
trompes de la belle mort joyeuse des saints

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compères au bord du rocher trop près de la mer
asphyxié sur le sable agonisant sur le flanc
écailles noires comme des ongles de pierre
comme des coquilles ouvertes sur la langue
de la bouche du rocher qui souffle vers le large
voudraient bien remettre à flot le continent

le vent violent a tout ébouriffé
tôle par dessus tête
les troncs coiffant les coiffes
le monde a fini de s’interroger
a les yeux de la chouette en plein jour
du fauve repu de salade niçoise
l’angoisse de l’olive dénoyautée
de la tapisserie au stade de la pelote
alors une petite voix
même pas une brise
s’immisce et arpente le paysage
redresse les forêts couchées
redonne un superbe lissé à la mer
creuse l’océan confondu avec le ciel
et lance les étoiles à l’endroit exact
des trous dans le velours
car le cœur même s’il souffre
a la beauté du pays sous le cyclone

Lorsque l’âme est réveillée en sursaut et que les oiseaux tous en même temps se sont mis à s’étonner chacun dans une langue différente que la langue elle même bruisse du bruit du vent et de l’océan lointain il y manque ce frôlement du corps en déplacement qui lentement par un geste de la main rassemble en une seule contradiction cet air que fait le poème lorsqu’il siffle.

 

chaud dans la gorge le soleil
rives d’asphalte à l’intérieur
gorgées de lumière électrique
quand coursent les roues
les creusets
les hymnes à ras de vol
crissent les trains de l’esprit
un rictus heurte le plat
surélevé du galbe
talonnés
la plante le doigt l’ongle
repris par les lèvres
l’invective de la cuisse
remonte le long d’une trachée
fictive frénésie de l’âme
des élans du gardien du cœur

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coup de sang échaude la respiration ventrale
songe de la lune sur des transversales de chair
en sens inverse les marées du réveil de l’être
refluent les germes dans les poussées du vide
partout  se dressent les naissances spontanées
drue la forêt des vierges couve l’existence