la lumière retenue au fond du sombre de l’eau
ce sont des anneaux projetés par la surface
la moitié de lune et la cassure de l’eau
comme se demandant pourquoi l’obscurité luit
ce sont des rires sur la terre ferme
ne tiennent aucun compte de la petite marée
l’apaisement du corps entre deux eaux
allonge le clair à la surface qu’il éclabousse
Qu’est ce que ça veut dire : « en vain » quand on est amoureux fou de quelqu’un, l’amour est là qui brule et n’a besoin de rien pour brûler
il y a cette morsure de lumière qui dans mon obscurité m’aveugle ou m’éblouis de ne plus pouvoir voir , ressentir , autre chose que cet éblouissement
tout s’arrête quand je te vois et je ne suis plus qu’à toi dans cet instant hors du temps
Aimer en poésie à travers les apparences qui plongent au fond de l’être et de l’essentiel
Ce qui importe c’est ce nœud si fragile qui nous lie de toutes nos fibres
il y a ce partage, cette circulation de toi à moi au dela de nos deux présences, de nos deux absences, intemporelles
Alors , il ne suffit plus de d’écrire cet imaginaire qui nous anime , le présent qui se constitue dans une distance d’avion et de trainée blanche est aussi fini que le tracé sur ta paupière et la voix que tu murmures
tellement fine que lorsque la réalité hypothétique s’affirme,
Je m’en veux d’avoir brusqué ce beau vase et risqué de le faire tomber
On existe d’abord dans la beauté à fleur d’âme que nous partageons, c’est cet horizon que nous regardons lorsque nous plongeons dans le bleu
et même lorsque la toile si tendue se déchire et que s’amorce, l’accroc , la fissure, l’instant de trop
Je veux rester fou au monde
et sans vent froid
sans calcul ni repos
et si je suis fou à toi
c’est pour inventer
toujours la courbe de l’orbite
sentir que l’on vit
et que le moteur tourne
que la terre tourne sous nos pieds
que la route file
que le cœur est une vraie montgolfière
chauffée à blanc
et prête à péter
que l’on perd pied
parce que le vent a pris la relève
et qu’on est dans la bourrasque
au dessus du paysage
et donc de soi même
fourbu et qu’on dormira bien
et qu’on pouvait pas donner plus
et puis se laisser aller à rêver et dormir d’une vie meilleure

le corps noueux au réveil
oppose toute la force
d’un argument
c’est une terre fébrile
qui connais l’opposition
des eaux qui s’éloignent
tend à l’orage l’étendue
meuble de sa profondeur
le corps est une terre
il y pousse des forêts
pour abriter des oiseaux
il y coule des rivières
et les sources y éclosent
comme les fleurs
et le bruits des crocodiles
sous la pluie des germes
des racines de nuées
et de miracles spontanés
il oppose cet ordinaire
à la bourrasque
qui voudrait tout arracher
pour satisfaire son caprice
sa folie ordinaire
le corps appelle les comètes
et le calme des nébuleuses
sillonne
aux étoiles qui couvent
sa violence

Je fais face à une absence terrible
crue
douloureuse
relégué aux oubliettes

Elle est de l’autre coté de la face noire de la lune
peut être en son soleil
frappée par l’éclair
Elle a arraché toute trace d’attachement
dans le pourtour de l’être
jusqu’à l’intérieur
perdu dans le silence
A la beauté de la roche ensorcelée
au pouls vert du printemps
énumère la montée des fleurs
la sève hirsute
l’emblématique attirance
la bouche de tous les astres
entrouverte sur de longues trombes d’eau
des yeux jaillissent des fleuves
la beauté à crin sur la femme apothéose
me parle d’un grand vent
de toutes mes attaches à la vie
arrachées de la ventouse de l’espace
du tournoiement ahurissant des cellules
du centre criard de la vitalité
aspirée comme un jus de café
goute à goutte de la mixtion de grains de sueur
chaque perle est un appel à ma virilité
quand le nacre pleure et crie à la limite du blanc
au seuil de l’instant figé en ligne de sable
s’écroule et renait
partout des rejetons de la force de la mort
ligne de crête absorbée au lagon
en digue sur le vif
Et moi en travers la barrière
de la crue des séductions insensées
d’un seul geste de tes membre
directement connecté à la folie
de l’encéphalogramme des étamines
plongés dans la fécondation
du vent du large sur les mains de l’abeille
ardeur contaminante
langue chargée de temps sur le leurre de l’immobilisme
du caméléon à l’affut de la couleur changeante
toi le charme titan mon affect le plus profond
au sens inné de la beauté
à vif dans mes torrents
sans rivage la paix dressée sans repos
vers le pistil ébahi de la corole
pointe et s’élance de toute la force de l’éclat

Je me laisse aller à des rêveries de sable
vagues de pluie sur nuages de vent doux
tu me donnes la preuve de l’insouciance
et tu pointes du doigt les oiseaux dans le ciel
un vol de lumière dans le firmament
virgules de hanches à l’herbe au sol
et ta vitalité ponctue de runes et dunes
de sourire de moue cachés dans l’ombre
libèrent à la lumière les ailes de couleurs
ces fleurs de courtes vies et la terre au large
lll

Libre amour
comme un vase
sans mur
sans bord
sans main
sans corps
l’œil simplement
âme infinie
infime vie
langue de soleil
en fusion
déployée
comme halo
des lunes
et nuages
dans le vent
aux bouches
fécondes
lascives
la peau
de l’appel
sans réponse
de constantes
floraisons
ou le sang
salive
rêve
le nom
fleur de l’instant
éclairant
où je jouis
de te voir
si belle
si pétale
si intense
si puissante
où réfracte
toute emprise
qui ne soit pas
lumière
silence
ou douceur
mon corps
mon âme
mon cœur
renonce
allant à toi
inonde
en semence
la joie
le jeu
l’éclat
la soif
la faim
du loup
sur les genoux
Et n’y pouvant
rien
meurt
ton nom
sur mes lèvres
dans ma gorge
l’air
de la gorgée
solaire
lunaire
de ton
odeur
les affres
de la poussière
sur tes pieds
et l’ongle
de traine
ta robe
de reine
alizarine

Entre mes doigts
délicatement
je garde libre la saveur
les délices
la capture vive
douce retenue
dans les lacs les entrelacs
l’eau de la vie
le plis de mon œil amoureux
sculpte mon corps
en creux
ce beau vase épouse
le filtre
en mes sables
la langueur d’une eau
la lumière d’une aile
l’irruption oiseleuse
la terre offerte
à l’absorption des vœux
rien qui ne sois toi

Heureusement l’énergie de mon corps me pousse à vivre
C’est une force remontée de plus loin que la cassure peut être même que le cordon ombilical coupé de son attache
Devient cette eau qui colmate la soif hydrate les jointures de mes ilots
Tout est ile, les chemins du silence à rebours comme un fleuve impérieux qui remonte de sa source pluie indéfinissable tant il fait sombre dans les nuée de mes journées J’ouvre tant que je peux dévale les pentes et me mets à l’eau surmonte la vague pousse les tréfonds aux muscles de mon corps
Cœur furieux irrigue la sécheresse appelle ton nom sans écho repousse l’insouciance vers les bords où l’esprit assaille
Il y a les fruits et les palmiers la mer et les voiles à l’horizon la couleur à grands coups de pinceau là où il n’y a rien
Tout ce que tu ne me dis pas qui ne passe pas le rideau de tes lèvres
me manque tous ces mots qui ne parviennent jamais à mon oreille me désole
la désolation ces trous vides où le souffle ne passe plus
Dépossession parce que tu détourne la question vers le sans fond que je suis cette étoile morte que j’entends le soir se plaindre à la lune
Fissures qui forment un arbre sans fleur tes mots ne sont plus des fruits ils sont tombés par terre et je suis triste
est-ce que tu t’absentes ? que délibérément tu as tranché que tu es en voyage et que le vent t’abreuve ?
Vie en crue plus forte que mon âme a rudoyé ma conscience sur les rebords coupants du continent là où le sol s’arrache des eaux là ou il est asséchant de poser le pied et que je ne connaitrai jamais par refus de l’aridité préférant la noyade à la raison desséchante comme tu le sais bien toi qui est sous la pluie heureuse
Moi Perdu dans mon sentiment envers toi
J’ai reconnu l’amour l’amitié la connivence ne suffisent pas à l’homme qui t’aime comme la Femme l’affluent de mes passions les sources de mes connivences et les rapides de mon engagement sont toute dans ma résonance
Et nos conversation ne sont pas autre chose que des orages de rosée
Pas autre chose que l’amour
Je l’appelle fascination
Je l’appelle obsession
Je l’appelle aimantation
Je l’appelle incarnation
Et je ne peux décaper ma carne de mes osselets de ma peau si fébrile à sentir le monde fondre sous ma tonte se ruer en avalanche par ma bouche ouverte et célébrer en Om la redondance des montagnes et la neige là où l’écho est si puissant que dévale le silence quand dans tes mots nous nous roulions heureux de nous sentir reconnus toi dans moi et moi dans toi même si peut être le sens n’en était pas le même c’était dévaler l’émotion et découvrir l’indicible de la rencontre émue
Qui aujourd’hui me manque et que je crie ainsi sans bien comprendre
