il est difficile de capter l’air dans la bouche,
car si on l’aspire il se perd en oxygène et rejoint comme une écriture énergétique, microscopique, les tissus
si on ne respire pas et qu’on veuille garder l’air, il se peut bien que l’on expire, mais c’est sa vie et non plus l’air qui cette fois au sens fort du terme relâchera
les tissus cette fois ci balayé par l’air qui n’en a cure feront un hamburger aux fourmis
si on expire l’air alors la grande poche atmosphérique s’augmentera de la contenance de tes poumons qui de toute façon ne sont pas autonomes et qu’un mince tissus sépare
entre l’air et moi une fine couche et une même agonie
de là à dire que nous ne somme qu’une poche, qui gonfle et dégonfle au rythme de la passe du temps

d’où il s’ensuit qu’il est vain de tenter de faire un avec l’air qui ne pense qu’à s’échapper et selon un schéma aléatoire
si on pouvait penser que je suis comme le caractère solide tracé de main de maitre jouant avec les vides qui un instant supporte l’ensemble et l’autre subtilisant l’espace au sein même du plein et les mouvements du temps s’ils sont les entrelacs et les allers et venus de l’air et du vide
il faut s’en contenter, que de l’air ou de nous dans ce grand saisissement je t’étreins et tu m’étreins je me laisse envahir et tu me portes,
est il sage d’en conclure que l’air est plus insaisissable que la prétendu fixité du caractère qui n’est que mouvance et tente un instant de dire quelque chose dans l’infini de la métamorphose
en allant de l’éclosion de l’œil et de son pépiement