les mouettes ont fait taire les grenouilles et le vent souffle , apporte de la fraicheur avec le soir ,
des cris bizarres dans la nuit , un cormoran, si loin de la cote cela semble peu croyable mais qui sait ce qui franchit la distance
c’est la magie du vent d’écourter l’espace rendre l’improbable tangible et se rencontrer ceux que rien ne rapproche , la géographie est mouvante et l’homme constamment en mouvement, ce vaste tourbillon cellulaire, ces rythmes des planètes dans l’espace, l’homme n’en différe pas, de l’endroit où sa vie comme des cercles se répercute il semble immobile comme un vent qui mets en mouvement, croise et entrecroise, parallèle et traverses, lignes de fuite et tension, magnétisme, tout concoure à mettre en relation ou s’affronter les immobilismes, points de rencontre issus des départs et des escales, rapts et attractions, l’le voyageur porte en lui l’improbable d’être là mais n’est déja plus dans l’ailleurs ni le lieu dans le là.
Le monde n’a pas attendu les défrichages pour métisser
céder à l’impulsion et partir se laisser aller aux affinité sans fins, connections électriques et tempêtes les regards quand les pas et la démarche portent
les souliers vernis et pieds nus comme un visage
cuissardes, la peau est zébrée des tatouages, dessins et signes, la peau porte le monde incisée sur elle, en est la carte , insignes de la perception et dont il se réclame, trame de l’imaginaire autant de voyages contés du fond de ce qui semble bien être l’esprit l’intention remonte, actes
un pan de tissus recouvre les corps permet de s’entrouvrir au chemin quand la marche attire le monde à soi
je pense à ces vents qui ont poussé les voiliers, à ces courants qui poussent par dessous les eaux et font s’attoucher les cotes, délivrant les hommes et les asservissant
brèche de contact
langue véhiculaire
pas de la jambe et de l’élan *
lave et des décombres surgissent la flore
que peut ‘on savoir de la vie si l’on omet les vents, les marées et les courants
les planches des géographes préfigurent le jour où tu te laisseras aller au vent, le souffle infléchit les tracés qui ouvrent l’espace, cible de là où où les pas atteignent, si seulement l’on savait que tout est mouvant, fluctue, se déplace et suscite les écarts , les obsessions, les grandes marches inscrites dans l’effort de l’un à l’autre prend par surprise, autre carte, ces déclic où la photo dessine le pourtour de ce qui fut reconnu et rêve l’ouverture nécessaire à s’augmenter de la couleur ou l’odeur, quand on s’arrête, quand l’étonnement est le départ de la compréhension, quand la passion rase au fil de l’eau l’envie de ne pas continuer vers où se perdrait le pressentiment quand face à l’autre le contentement de rester à accompagner ce corps et voir avec ses yeux,
en rester là , ici
quand nourrit le déchiffrement, la charade et l’inintelligible est le prélude satisfait s’ouvre l’éclaircissement du mystère en soi
proie du vent
le muscle allié à la détermination, l’envie de rencontrer, d’apprendre et de rejoindre, d’échanger la monnaie de son expérience pour étancher cette soif, à la recherche partir remplir son sac de la connaissance
pendant que le vent colle une croute de terre et végétaux sur les mollets durcit la plante et l’esprit dévoile son propre vent au centre de la vie
gronde le filet déployé vaste et qui ramène au sens et à l’entendement la densité clairvoyante, l’en vie et la source prénatale de la valeur du chemin dépend de ce qui traverse
devenant plus léger et imprévisible à chaque voyage
l’homme en se chargeant de la terre se charge d’un sourire et sous son silence la foison des histoires le rapproche de lui même, tel qu’il se retrouve , comme si l’autre, dans les roches et la boue, les étoiles et l’insondable, la mort et la souffrance et dans ce déchirement des entrailles ce cri que le monde est à découvrir
se découvre
soulève le bandeau qui cache aux yeux et maintient l’habitude alors que le regard doit se faire neuf s’il veut voir et c’est pour cela que l’on part
soulever le voile de l’oeil, trouver le chirurgien qui libérera de l’illusion
chevaucher le vent, l’immobilisme que l’on gagne dans la cavalcade soeur de l’escalade et de l’outre-passement, orgasme malicieux de l’existence, gourmandise insatiable de celui qui sait que le fil est ténu et est fait pour craquer.
© photo Andy Goldsworthy
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