l’aigrette

maitresse coupe moi mes tresses

je me sens à l’étroit et sur mon crâne poussent des palmiers des allusions multicolores au cri des singes

dans mes cheveux vibrent des quintaux de charges inélucidées et je me terre dans l’ombre qu’assaisonnent les mousses et les fougères

c’est suivant la saison et pas un souffle d’air ni de vent quand pourrissent à l’abri des cimes, la masse informe avec mes pieds j’en retire une feuille oblongue et je vois ce qui grouille

les aras font croire à la couleur dans l’épaisseur ou est-ce la couleur qui fait croire qu’ils sont là,

je donne un coup de pied et je casse la tige en voulant dire que je ne crois plus à l’ordre

la rivière me reprend , elle me tend et le bois et la flamme faire un trou pour que je navigue

mes yeux font le tour mais reviennent à chaque fois, je crois qu’ils sont repartis, bredouilles,  pour l’instant pas un bruit à part celui que je fais

ma jambe qui me fait mal me fait penser à la branche il n’y a pas vraiment de différence,  un peu de chair dessus mais finalement, il pourrait y avoir comme sur les cachalots des coquilles qui s’agrippent ou une aigrette qui grappille à coups de bec les pattes sur mes cotes casse-croutant les bouts de peau ou même les veines si elle a de la chance, je ne sentirai rien

je ne vois pas vraiment ce qui se passe car j’ai l’esprit ailleurs,  mon entendement s’arrête là,  mon œil pêche à la ligne je la démêle quand je suis bien calme et que  rien ne bouge et que  je n’essaye pas

près de ce gros tronc si souvent que des branches me poussent et mes cheveux, si tu ne les coupes ? s’ébouriffent des oiseaux, des verts et des rouges, surtout ils y font leur nid,

j’entends rugir, ce n’est que trois fois rien , à sept je ne dis pas, je me mettrai à courir

j’ai la lumière dans les yeux harassés

je pense à toi qui est loin et je me dis que ça ne veut rien dire être loin pas plus qu’être près, on y distingue si mal je n’y vois goutte j’ai des fourmis dans le cul et les bourses pleines et  je me dis que ça ne change rien,

au creux de l’arbre où rien ne bouge je me laisse jaguar aller à l’eau, ou l’eau dégringoler sans rigole je perfore les digues et je ris tout bas, comme un macaque, ou un python, un nénuphar, un de ces mots qui interpellent, anaconda c’est peut être ce que je fais, de mon œil qui rixe cherche la bagarre, le soir je provoque la journée et je lui plante des épingles, je l’étrangle je ne lui laisse plus un souffle,

je lui tourne le dos

Publié par Lamber Savi

Défiance créative: peindre, écrire, traduire, simplement suivre les bulles du courant http://about.me/lsavigneux

4 commentaires sur « l’aigrette »

    1. va savoir, …. juste une parole et que peut on dire d’elle , globalement la poésie m’indiffère et je laisse filer l’eau

  1. De l’adresse en branle que de cette Nature
    La Vie organe
    Organise désorganise. /////////

    Des passages qui font Waouh de te lire ainsi. Belle inspiration Lambert.

    1. merci Sil de me donner encouragement et de si bien répondre à ce qui m’agite , la vie organe grouille en moi , oui belle chambranle sans grand soucis d’organisation à moins qu’elle soit plus subtile et reproduise un organique macrocosmique

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