Astre Lune
même noire
je lève les yeux
fondée au blanc
te songe
la courbe
je scande la ronde
j’aime te voir
nénuphar nimbus
l’ovale
la tendre
te prendre pour eau et rire

le silence est si lent quand il tombe
se recueille à joie la bénédiction
Mais surtout nimbée le soir
sur le mat blanc
le cygne
la lune soufflée
entre les bois sombres
elle pleure
bleu brillance du noir
ou l’ange main
grains de lune
il faut descendre plus bas que les seins
je les aperçois
glisser plus encore à l’eau
dans le corps mis à la blancheur
mate et mure
il dévale de cette douceur
soie brune
comme des crépuscules comme en plein jour
Sous la lune le pont bouge
rouge les feuilles de l’érable
et la bouche qui murmure
blanche les fleurs du cerisier
blanche la peau sous le jais
la peau enjambe un pont
et l’amour coule en dessous
l’eau et les feuillages et le halo
rouge fièvre un chat à la lune
embrase les feuillus d’un sourire
soufflet l’ardence dans les draps soulèvent le souffle de la nuit
quand par la fenêtre les étoiles
une orange sans pelure acclame
comme une voile cinglante entre mes bras la douceur d’une Lune irréelle
entre tes jambes cette toison brille
tisons entredeux feux tes cheveux
les vents caressent par ce rideau les yeux clos aux couleurs du velours
tes mains consentent à la voie du lait
pour que dans l’obscurité je brule
quand la venue du jour doucement nous réveille et qu’argente l’olivier
entre les buissons accrochée aux épines
la lumière entre tes cils ranime la rosée