Quand ou si les mots
ne font plus sens
[laissent une trace proche de l’évaporation]
qu’ils n’ont plus que la densité de la vapeur
dans le wok la cuisson de la crevette
la saveur enchante le temps de la cuisson
mais du mot que reste il ?
s’il n’y a que la trace de la fulgurance
et plus l’étoile
que l’on ne peut que soupirer
le cœur seul brille
mais l’on sait qu’il fut éteint depuis des milliers d’années
le temps n’est plus même cette enveloppe comme une peau
ni même ce mouvement qui faisait courir le crabe
ce n’est pas même un engloutissement
juste une lueur
saisi un instant dedans la capacité à voir
comme pour échapper au prédateur
la nuée dans la main déjà morte faisant sauter au wok les crevettes

Un moment pour glisser hors de la pesanteur quand je m’arrête à te lire. Importants instants pour me rappeler les mots au sensibles.
C’est quand ça marque et vibre en portée __ Ce que je trouve souvent ici__ ;-*
Merci Ô SiL ! oui je crois que c’est ce que je demande le plus aux mots, de rejoindre l’apesanteur … à bientot !
La fricassée est en cours, la flamme lèche les contours,
Par lente évaporation,
Elle concentre les saveurs.
Orpailleur des mots,
Cuisinier des verbes,
Il s’agirait, en quelque sorte,
De distribuer ceux-ci comme un fin dosage d’épices…
Et les phrases qui naîtront, du saupoudrage de la pensée,
Avant qu’elles n’occupent la mémoire sur le papier,
Laisseront leur couleur et leur goût,
Qu’enchante le savoir de la cuisson.
Une manière de vivre qui n’est pas parler,
Ou enfin, d’un parler différent,
Passant presque par le toucher,
Le frottement analogique,
Un sucré-salé, relevé d’un jus léger,
Que je reçois aussi par sa lecture,
S’il m’est communiqué,
Fragances et haleines subtiles,
La capacité de voyager
Dans la lueur des étoiles, et
Le partage des esprits.