Gaie à l’aise de la peau

dis

une belle entre sur la beauté
âpre
une amertume s’y glisse
qui câpre
ouvre les lèvres
déblatère avec la vigueur d’un pidgin qui s’invente sans discontinuer, à toute bastringue, bastringue comme une moto de course lancée à toute allure et qui ne démentira pas,ni n’en démordra la jupe s’envolant et découvrant la pulpe

photo Maria Gadu

il ne s’agira pas de s’élever mais même à plat de continuer mais même lent à onduler sans discontinuer

d’où me vient cette impression que morceau après morceau tombe de l’arbre des noms aux peaux de fauves

pelures d’oiseaux et pelage des terres indissociables, qu’on dirait mottes, labour le bœuf tire la charrue et déchire l’antre du muet prêt à parler pour s’entredéchirer même quand la voix se fait câline et que le sexe s’entrouvre déploie les textures des couleurs et s’expose à la couleur dans les gestes pressentis qui veulent assouvir

le grand bleu du ciel tendu comme un cou d’autruche vers un nuage qui réclame pluie

hors de terre la voix continue à défiler et enfiler nuage après nuages les mues des mots sages comme un tissage

se dévoile

pour moi si j’ai cette envie de parler et de plonger dans cette eau violette là où le gouffre s’engouffre et infiltre les tirets mal à l’aise de la peau même si parfois j’ai mal par où le bas vendre fini à raison de trop m’exposer

la marche des illusions et des regrets, pleures pelures du passé et que je vois se reproduire sans relâcher ni discontinuer, en rut bien ordonné en somme sans trop se soustraire

il eut fallut que

mais

est ce parce que je n’ai pas cette envie de parler de moi et que je me dérobe mais que le train qui s’en va et laisse inhabités les bâtiments en friche et l’argumentaire est bien là la preuve des égarements et les rouilles des déraillements là où se sont affairés les vautours quand moi bœuf, coup d’œil attristé aux quartiers vauriens et assis court sur pattes je me retire le je du sac j’ouvre la fenêtre du train et je le jette dans la vitesse

les gens étonnés s’en foutent

trop absorbés solubles dans leur conversations les oreilles prises ou se bécotant ou tout simplement méprise ne sont pas là, qui peut le dire, moi cela m’est bien égal et le train n’y est pour rien ni les usines et les quartiers hasardeux de ce fatras d’immeubles qui loin de rire se partagent la vue mais qui sait, il faudrait leur demander si contre toute attente ils s’en trouvent bien et peut être exultent se croyant fort autant qu’ils sentent (puent) dans les jours de grève et que la plage se retire sous une poussée d’immondice issue des bouches, qui ne parlent pas mais poussent et hurlent tout dans cet accent qui se pousse indéfini et envahit tout mon champs de vision comme si de visions il n’y en avait pas d’autre.

ancienne carte postale de « Port of spain, trinidad-1900 – 1902

sans rapport aucun autre que des mots que je ne comprends pas mais que la chanson m’apporte, contradictoire comme mon envie de continuer et que le vent me porte.

Publié par Lamber Savi

Défiance créative: peindre, écrire, traduire, simplement suivre les bulles du courant http://about.me/lsavigneux

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