quand j’écris ma poésie vers toi c’est une correspondance, comme des lettres qui te sont destinées et qui te parviennent, où nous sommes deux ma voix te parvenant n’est plus véritablement mienne
au contraire quand tu n’es pas là où que ma voix ne te parviens pas elle semble me revenir en écho et me revenant ma poésie prend conscience de ce qu’elle est, seule et dénuée pour exister souffle dans les bronches de l’universel passé au tamis
c’est dans cette solitude quand rien ne me revient que véritablement, je trouve la force de me relire.
Si l’on imagine que nous plantions le maïs encerclés de bois où nous allions chasser
et de rivières
et de prés
si l’on imagine que nous étions de maison tuiles de bois ou planches de feuilles bancs d’arbres et le poisson ou le confort des jupes de rire et la parole cerclant la parole dans la chaleur du feu
grains
de grange
franges
de fête
sarcler la terre en surface pour ne pas lui faire mal et délicatement enfouir une graine sentir le sol éclore
se sentir dans la beauté réconforté de l’habit comme un aigle
et les heures et le temps qui se plisse il n’y a pas de fin aux ondes de la tranquillité
Wolf Chief’s son
Si un jour des hommes comme des bêtes étaient venus nous chasser nous tuant comme des bêtes et faisant sécher nos peaux et si un jour le sang coulait dans la forêt pour des siècles l’intranquillité et la peur et la colère
nos peaux se seraient mises à mordre et les saisons à enfanter auraient reconstruit le bois et reboiser l’argile ce serait déjouer la rivière