
Stèle
stèle
ou calligraphie stellaire
dans le ciel le bras qui martèle la pierre
à l’ombre du kaki le pinceau à poil ras rogne la feuille pour en délimiter le signe
comme des échancrures d’étoiles pris là ou se suspend l’inversion
est-ce la vie
est-ce la mort

le pinceau à poil long prospecte le monde des signes à la recherche du lichen, de la sève de bouleau et de l’essence de nuage
rythme des caractères qui signale l’immuable mue de la voix
tout simplement l’homme entre deux poils de boeuf s’immisce entre montagne et fleuve s’y nichant une hutte temporaire
d’où
voir
tendre un piège au savoir
et se perdre sur les bords vides du rouleau rejoignant la pluie
la calligraphie que forme les bords instables des grottes du néant se retrouve aspiré comme une pastèque coupée en quatre
que des dizaines de dents mâchent joyeusement à y perdre la raison

la raison est resté dans les rouleaux des bibliothèque et au bulles du ruisseau n’a plus court
ce que le ciel voit reflété dans le court du rouleau écrit en caractère clair et délié en pattes de mouches aéré et libéré par le vent est sculpté dans la stèle qui n’est que le masque au bord des routes de la forge du caractère

la calligraphie en dure faite de roc taillé dans la masse, ou burinée dans la feuille d’acier quand Soulage s’y met, et que l’acide grave