Arrivé le regard cerné dans cet aéroport, cela faisait si longtemps que je n’avais pas secoué mes poussières dans la pure joie de la vitesse, mes vêtements ne se sont plus froissés, il se sont élargis avec l’air du soleil, je me suis rapproché du trou d’ozone, la lumière si proche de mes mains que je me suis vu reflété c’était ton ciel qui me tirait doucement vers toi, vers les lèvres, il a fallu d’abord atterrir de la coque et éteindre la puissance négative des réacteurs, alors ma peur est tombé comme une ancienne peau, je me suis couvert le sexe que plus rien ne protégeait dans cette salle de transit, j’ai poussé la porte, dehors l’air était chaud et vibrait. Je suis tombé amoureux, élevé dans la scintillation. A ta porte, où que tu sois et sans plus mes haillons, des fleurs de fraises dans le regard, j’étais dans les cieux et je souriais, à cette femme entièrement cousue à moi et que je venais, je suis encore en chemin, de rejoindre, scellé.
embarquer
Traversée du sommeil suspend la lenteur, dans cette chute, qu’est-ce, la mélancolie des souches et cette obscurité des fonds, les rafraichissements des lavis loin de l’aube, les éloignements des étalements des ombres et la lenteur de tout mouvement. Les attentions s’étirent, s’égarent hors des doigts de la séparation qui glissent, l’annulaire tombe à l’eau, la corne de brume pleure ne dit pas si l’attente referme les portes. La rencontre a bien lieu. Elle tire. Les cordes sur les lignes du quai de tout temps éprises de la ville, les lumières noient les flots. Obéir à ces injonctions tombe l’empire muet répandu d’immobilité, c’est ce que veut dire être à quai quand même embarquer participe de la même pesanteur.

by Ara Güler