La clarté crue frappe l’ombre, l’enfonce vers les seuils obscurs et profonds de la lumière, l’architecturant, dans les contreforts de cet ensemble des branchages mouvants où cette douce parenthèse s’ouvre l’air y vibre joue l’air dans le plein extase de la couleur puis l’abandonne remonte vers le haut du prisme jusqu’à toucher l’une des deux extrémités l’un ou le multiple transparaissant la blancheur ou l’opaque descendant dans les graves sans qu’il n’y ait d’aigu noyant la phase de l’éclaircissement dans une étape médiane C’est donc à un balancement de tous les degrés de la luminosité transgressant l’accompli de ce que l’on peut appeler le plein de la couleur L’arbre au fil de la journée est une mutation lumineuse progresse dans un voyage immobile à peine battu par les vents mais intérieurement changeant du tout au tout l’éclat le transfigure et renvoie vers l’abstraction.

Derrière la masse puissante qui lui fait une croute et où joue la lumière une succession d’arpèges c’est rythmique ce n’est pas un squelette un tintamarre de son vibrés de l’intérieur depuis les vaisseaux de sève qui circulent du gros tronc en nœud jusqu’aux grosses branches aux plus petites cassantes ou souples ou rampent les limaces La sève musicale fait entendre l’énergie bruissante. Ces grandes lignes ne sont rien d’autre que des lignes de souffle que la croissance de l’arbre dans son temps a instauré, il y a ce soupir qui émane de l’ombre transfigurée Elle assoie le corps dans l’esprit.
L’arbre est une boule de poils qui se hérisse, drus et noirci par les excès de climat creusé par les agressions qui peuplent l’air, franges des terreaux lierres et mousses à ras du sol Le monde où il est né est habité animaux à bave et parasites, maladies gangrène et fourmis rouges pic vert biche humain à buche L’arbre dans l’ensemble garde sa rondeur indifférente aux cavalcades des écureuil des hautes branches et aux écroulements de l’age, l’arbre hirsute envahi d’oiseaux plus nombreux que les feuilles chanter l’immensité verte rendant jalouses les sphères de l’éther ces comètes d’un jour font le fracas volatile à longueur d’envergure sans qu’il y ait bien de temps fixe, le quotidien de l’arbre s’adresse au haut et tremble de ces anneaux pousses et écorce écornée brousse alors qu’il est si lent le végétal est en boule, affaire de nerf ou bien d’adaptation à la planète.

Bonjour Lambert,
As tu vu (très certainement) le livre que mon voisin a fait paraître : http://editionslateliercontemporain.net/collections/monographies/article/alexandre-hollan
Amicalement,
Franck
Non , celui là non , il y a tant de superbe livres sur Hiollan , j’en ai un autre mais plus vieux de Bonnefoy sur Hollan, et bien sur le merveilleux livre de Jacques Ancet chez Eres et tous ces livres « d’atelier » qui sont autant de réflexions sur le visuel et la peinture, l’ouverture à l’ombre et au jour , Ce peintre est fascinant tant ce qu’il livre est définitif sur la lumière perdue au monde , merci encore de tous tes passages , comme tu le vois j’ai décidé de me remettre complétement à plumer le jour et la nuit , tant il est vrai que la vie se perd à ne pas l’élargir un tant soit peu par cette plongée et se laisser aller en soi , amitié Lmabert