La vie est devenue si étroite et le courant vers l’imaginaire a été coupé. cela fait comme un placage d’une image sur celle mouvante de mon corps sans image, mouvant émouvant une auto dans la distance. Penser ne parvient pas à faire naitre ces images, penser ne permet que d’allonger les pas et fixer le soleil au bout du chemin, aucune métaphore mais un son de furie, de sirène, d’extrême urgence la poésie est là quand rien, rien ne vient divertir et que perce ces paroles que rien ne sert de reproduire, répéter comme saoules, il pourrait y avoir une musique, un collage de son, de sons en arrière plan comme des tuyaux de première urgence. La vie nous laisse dans le hasard. deux yeux dans la nuit, secs, sans rivière alentours et un gris épais.

Je l’entends pourtant en faire une chanson, elle mêle les accords électriques et le son d’une voix au dessus des distorsions invente les paroles qu’elle plaque comme des accords avec un bruit métallique, résonne et s’enfuie dans la mer, elle reste, elle s’applique à retracer des contours, secoue le pinceau le vide de ses couleurs, elle trempe, secoue, retrempe, laisse sécher, passe un autre papier dans le pot redessine les contours trempe en couleur. Il n’y a plus de poésie elle pose ses pieds dans les pots comme une marelle quand elle marche, elle saute elle fait splash splash splash et c’est déjà un début pour tracer des lettres profondément dans le sol à la place de ses pieds.

Cette fois l’homme sur le fil n’est plus saoul ni désespéré, la voix qu’il avait rêvé ou pas rêvé a disparu, loin derrière le talus et de loin plus loin encore vers l’avenue, Il devrait s’y rendre s’il avait le sou, la bas il n’y a personne, des taches de lumière dans la pluie et il brille les trainées de sang des virées qui ont mal tourné, l’homme couché regarde dans le vide et se ressaisi de soi là où il s’était laissé, juste un départ rauque de fauve pour entonner une chanson. Un arbre à ras dans la distance.
En première lecture comme une couverture à la chaleur réconfortante, et les yeux se ferment, allant aux souffles de la Poésie… Du sniff pur !!!
ahaha en deuxième lecture, mieux que la première où je n’étais pas trop sur ~~~~ merci amie sniffeuse !