La pluie semble inscrire le monde dans une partition de notes, coquelicots et basse-cours se fanent, l’eau s’empare du monde en digression sans lenteur ni rapidité, selon, elle nous tend un couperet coupe ou recoud l’étrange disparité du jour, plutôt ces baquets d’eau nous arrivent en fracas sonore. Visuellement, grillages, plan, coupures, rêve ou craquelures délavent, découpent ou sous-tendent en pointillé. Il y a comme des bandes sonores qui recouvrent tous les espaces si bien qu’ils en deviennent la partition majeure. Ce dit bien que ce n’est pas l’entièreté du monde. Le fracas des bambous, les poules, les trains qui déraillent et les avions qui décollent, tous sont liés et nous manquent. C’est la diversité du monde et les langues caracolent, pérorent jusqu’à donner cette musique caressante. Les sons dessinent la vallée et s’élèvent verticalement, un peuple imprévisible parce qu’on ne l’entend pas de cette oreille. Derrière la vitre à l’abri de l’impact immédiat, les chutes n’ont d’autre choix que de couler dans la même jetée, vivre semble comme étouffé sous la vapeur où toute chaleur disparait des couleurs. Rajeunis, les oiseaux enfin pépient plus fort que les quelques sons de ponctuation la pluie comme en pointillée, l’étendue se déroule enfin comme sous la détente de toute fatigue. Telle est la résistance.