J’ai quitté une terrasse pour des lacets de collines. Une terrasse dans une maison, ou attenante, j’aimais y vivre. J’y avais planté un bananier, je l’avais laissé dans le pot. Il ne faisait pas d’ombre.
Dans la colline, le chemin que j’emprunte est bon pour les chèvres, c’est un torrent et je me saigne aux chevilles. Mes promenades sont flammes aux bronches, elles ramènent les nuages d’orages que je transcris en long poèmes où je vois un train qui s’arrête à toutes les gares et qu’il faut pousser.
Cela semble étrange, deux masses telluriques couvertes de pins et d’oliviers passent et repassent dans les vents des brumes de la pluie, Les mots glissent, mes impressions parlent aussi fort qu’une fête foraine et le vert morose est bariolé, rouge, jaune et vert.
Au retour ce serait le bleu sans noir du noir d’encre. Cherche la finesse des chutes de la couleur. les traces imperceptibles si légères pour atteindre à la lumière, l’horizon par lequel on voit la mer. Il y faut un trait vigoureux.
Dans la cahute les murs me reprochent de ne pas pouvoir penser. Chaque jour j’enlève un livre que je mets dans un carton. Sur la vitre un chat curieux pose les deux pattes pour essayer de mieux voir. A mon tour je trace sur le texte des signes qui reviennent vers l’intérieur. J’ai le sentiment que je me trompe et que je retiens les mots qui comptent.