Jute sur les genoux et tous les jours entre deux broussailles les nuages permettent de voir un peu plus clair épaississant la lumière qui sinon aveugle réduisant tout le visible à l’espace, l’aveuglement qui n’est plus clarté, l’essentiel cache et rien ne demeure à moins de s’y fondre
De l’obscurité arrivé au pied d’un désert se profile la ville qui comme les pierres n’est qu’une dormance la matière où les hommes se protègent, les femmes vêtues de noir y entrent comme portant des récoltes et il n’y a pas d’arbres juste l’ambivalence d’un sentier faisant penser à un sexe de femme ouvert sur une coulée d’eau dont la jeunesse apaise permet à la vie de respirer comme je te parle à l’aube ce matin sans heurt et que l’air est beau quand l’eau et la source jaillissent d’un sentier où meurt le chant
Voile pudiquement retourné comme je dis mon Amour un fil relier entre les pierres j’ai bien vu les jambes enrouler la soif comme la rosée gouttent les perles un jus de la toison et à l’orée franchissant sans pont voir écouler les saveurs et la musique faire le compte en égrenant les possibilités offertes aux étoiles et comme un parchemin aller de par le monde chemins de montagne atteignant à la mer aux cotes des nuages, par la lunette de l’astronome engloutir miel et citron cuisson douce au feu d’argile tajine ta fleur suspendue aux traces de ton parfum
Comparable à la douceur la nuit à la pliure du soir mon oeil comparable au sextant se fie aux étoiles seul point dans l’obscurité le cahots des heures le fil de laine ma vie comme allongée au chemin mon regard animé quand je te vois mon esprit sur les cailloux pousse la rives vers le ciel le blanc ceinture d’argent la poussière où la couleur joyeusement ceint
inspiré d’une peinture de Raffi Kaiser et de ma vie