le matin apporte les nouvelles à la tamise de la nuit
les mots de l’aube se sont mis à pleuvoir au plus fort du rêve
à ce moment précis où tu as placé ton visage contre moi
où tu as inscrit ta rosée tes sourcils dans ma respiration

ton souffle dans mon souffle
le coffret du sommeil se soulève tes rêves me sautent au cou
ton désir a inscrit les miens
délicatement tu as peins la couleur avec tes lèvres
un semis sur les fils
le monde s’est envolé un grand cri dans mes lèvres
s’élève ma maitresse à genoux je te prie
la bougie soufflée dans la pénombre
mon sourire accolé au tiens nous nous sourions
nos bras des colliers de fleurs que nous ne cessons de nous offrir
nous égrenons les silences
les parons chacun à son tour de l’émerveillement
quelques herbes séchées trouvées sur ta langues
des bribes de je t’aime dans le rouge de tes lèvres
et follet le feu joue sous tes paupières
je me fonds en toi comme dans une eau, une seconde peau
nos mains dans l’onde l’offrande aux dieux remonte le courant
herbes des tresses
un tissage
et tu murmures
ta voix m’envoute
ma douceur à ta caresse ma tendresse la douceur de ton nez
le pétale qui recouvre tes yeux m’intime le calme
les olives noircies de soleil la fournaise des feuilles argente
je pagaye à la nuit noire
à la nuit dans mes veines
la pleine lune est un halo
coupe en deux l’océan
la lumière est un sentier
mes veines
un fil
recoud les blessures
les herbes simples
que je ramasse et serre pour te les offrir
ma vie n’est plus un fagot que je brule mais précieux un bouquet que j’ai peur de perdre
une à une les tiges les fleurs les feuilles comme une danseuse le bras dans la lumière
mon cœur s’est ouvert et nous sommes restés comme un
nous confondant
l’amour rythmant
la voile blanche tes seins un papillon rouge s’y est posé
une nuée des feuilles a recouvert le lait sur la rivière
l’horizon secret s’est rapproché dans sa migration
les oiseaux nous ont emmenés
le cygne s’est mis à pleurer
le naufrage s’est couvert de palmier

Le tourbillon s’est apaisé nous sommes restés biface liés d’un même lien médian; dans nos doigts les nervures et l’abondance d’un fil, nous a enroulé comme nous dévalions la colline ; d’une même pente nous serrant l’un contre l’autre et riant aux éclats s’en est un tournis ; au hasard vent tes couleurs ce n’est que légèreté l’air est retombé traversées des déplorations de la musique se déposent béance sur nos peaux ; de Bohème la gaité doucement comme un chat s’étire
j’ai hurlé dans la nuit