Soi un aboriginal ?
fossé le pas est grand et le monde est vaste et va si vite si vite qu’il en devient fou, à mes yeux, de moi qui suis resté un peu en marge, un peu aborigène, un peu seulement
mais tant que j’ai mon cul sur le sol que je caresse le brin d’herbe et que je ris tout seul des tracés des BOINGs
que mes livres s’écrivent sur le sable
et même si je déroge – est-ce si grave – que j’envoie des étincelles sur le clavier – je sais qu’elles ne font pas mal au temps – je caresse le cuir
est ce que ça suffit ? ça ne suffit pas –
alors disons que j’ai ma part à l’eau , la muse bouillonne et je me tiens droit, je me remémore et que je vois tout ça de loin, je sais que je risque de me trouver en rade,
mais le train ne me prendra pas même si j’ai perdu la piste ,
envie de dire sabot, jonc et orgasme, et j’en ris – assis
j’ai quelques marques de ton temps – le tutoiement établis la distance et la nie- curieusement – signe que tout et toi se noient dans le non-temps – on ne voit même pas – je peux marmonner et rester en arrière
le – il n’y a pas de réponse à la question, bien sur non, mais il suffit que mes yeux lavent pour que je vois
et
tandis que le mot se traine la parole n’est pas rien elle est ce qui nous porte
car les murs se resserrent et je crie c’est quand je souffle que je le suis , lassé du mot garre quand je me retrouve sans <Je et que je me noie dans le flot