Dans la transformation absente de la nuit
d’un désir violent de laisser le monde
le déposer comme une peau vieille
se glisser dans la peau de l’eau
si doucement mouvante
souple aveugle et élastique
l’esprit s’étend aux marches
les jambes nues dans la mer
du remous silencieusement étale
du temps respiration vaste des clapotis
entre vagues calmes profondeur sombre
mouvements du corps dans l’eau d’étoile
longue brasse élan de mouvance horizontale
lentement avec attention sur un filin de hauteur
balancier comme de pirogue accordé aux rebours
j’ai pensé un tapage de bris de lumière sans horizons
dont le corps est l’exact réceptacle et déverse par la bouche
le rythme de la disparition fil tendu de l’absence à la présence
nos esprits peut être sont ces étoiles brillantes que des deux mains
je rapproche que ma bouche libère dans un baiser de douce tendresse
ne t’aimant jamais plus que dans cet instant où je me remplis de l’univers
où ton sourire et ta bouche m’apaisent pour l’éternité de la saveur amoureuse