Depuis deux ans tant de départs avortés
de retournements
témoignaient d’un direction que je ne voulais
pas prendre ou prendre à contre coeur
Se retrouver face à l’évidence de ce qui
s’ entrouvre voir cet écrin blanc
comme un coquillage
un nacre rosé
il y a de multiples ton de bleu
humide des embruns
sonore
de l’océan gigantesque dans sa
résonance Si ce n’est pas un regard un geste
de la main un mouvement ample de la robe
chute de la pensée, pas une ombre sur la bouche
le teint de sa peau Mais les ciels et les nuages
les couleurs et les parfums
les accords harmoniques
les grands départs et le souffle
des pauses sur l’immensité les cascades de la
source hausse l’émeraude
A
Qu’est-ce qui a retourné le matin enragé
le soir défié la nuit dénoué
le corps redonné à l’âme sa direction, son courant
son sens profond et l’endroit d’aimantation
Qu’est-ce qui a débâillonné la bouche décillé les yeux
libéré la main esquissé l’invisible
l’étrave était muette la pensée stérile
deux mots simples se réunissant en pointe
désignent le ciel ouvert là où jouent les nuages
et où plus tard palabrent
les étoiles et Orion le fidèle
guide là où j’ai ma maison
mon chien fidèle mon diapason
les étoiles sont muettes mon corps une vache
et la voute soudain se désécroule
on ne sait pas pourquoi
l’ancre est levée la navire file constellé
au sourire aux lèvres à l’oeil
déjà loin qui devance aux viviers
de l’ahurissement céleste
g
Je crois que
les fleurs ont le parfum qui navigue
le corps pour l’instant ne dit rien
au loin son bras quand surgit le matin
fait un signe Toujours cet éclair de métal
ouvre la simplicité
du tonnerre a retourné le bateau
face à son envergure
à l’île est ce l’océan
le noir de la lumière en porte d’ambre
éclats et lignes de tambour
Un signe ne dit rien s’il n’est pas vivant
s’il n’est pas audible dans un écartèlement d’aile
l’oiseau mauve installe le jour
et nous aveugle.