Tourterelles ou pinson
oiseaux migrateurs
moi aussi venez me voir
je n’écris pas pour plaire
mais l’astre brille
il illumine
c’est à dire qu’il est après avant ou
malgré l’éclipse ou quand l’ellipse est la plus
grande
j’en oublie de manger je me
fixe au rayon le plus chaud
et je tourne avec lui
parce que le monde tourne
cela est une métaphore
elle veut dire que si l’astre brille
et il brille je brille aussi
on ne demande pas à l’astre si d’aventure
il accepterait de
briller l’astre brille
la plante pousse elle se lève vers la chaleur
elle devient la lumière
et moi environné de vents
je me lève vers l’astre qui me brille
j’en garde la chaleur et l’aura
Laura sur son rocher face à la mer
portant sa fleur comme un symbole
vers la mer l’oiseau et les iles
vers la lumière qu’elle sent briller
je n’en sens pas plus elle irradie
elle l’étoile ce que le monde a adoucit
je passe par l’ile et par Laura
je le regarde je suis
irradié retourné à la mer de mon pressentiment
oiseau maladroit sur une plage
étonné des rochers
nu sous une épaisse lumière
qui me fait naître
cela mérite quelques éclaircissements tant il est
clair que je suis né mais
la voir sentir la côte palpable et son mouvement
me ramène au point de tous les départs c’est
aussi simple que cela
au delà de la rature c’est un
effacement de tout ce qui
a eu lieu
et tout cascade à rebours
reliant les fleurs fraîches
les images les musiques et les voyages
les états d’être et les paliers
les eaux où
chaque instant de cette vie jaillit comme
tremplins des plats d’où plonger
dans l’eau bleu
son désir , non pour séduire comme
dit Ananda pour rejaillir
mais pour puiser dans son
centre la source vive
jaillissante et inaltérable
moi elle la source l’astre
son centre son feu sa vie
sa joie
ne peut plus s’empêcher de connaitre la raison
de sa mie au monde
mise à bas
mise en hauteur ,
c’est cela qu’il faut considérer
l’aimer comme je l’aime c’est ne plus
ignorer le coeur de la flamme
et brûler brûler toujours
sans eau sans vent
pour attiser éteindre
brûler seulement
c’est pourquoi je parle de renaissance
restituer ses veines en son centre
le sang gicler pour engendrer
sang du fleuve estuaire et l’océan
lever les yeux vers l’astre
sentir battre le pouls du rythme
qu’elle a réveillé et qu’elle isole seule
pour nous face à toutes les couleurs
le violet et le rouge le brun et
le brûlant de ses yeux
la présence de toute idée de vie
rend absurde la seule idée
d’imobilité
d’absence
de renoncement
de palliatif
elle
remet chanter au centre
dans mon cas chanter s’épelle peindre écrire sourire
rire , nager courir voler aimer car je vole lire émettre des sons
et parler haut affirmer cette
intersection là où le monde recoupe mon être
où l’énergie refuse de ne pas couler où le
cycle redémarre
où la lumière diffuse ne se couche jamais sauf en
grandes fièvres sauf en
éruptions solaires
en jus de fruits et de bois de suc
de couleur indigo échappée de la
plante arbuste ou chenille
connecté sur le vivant
ou l’amour dont j’évite d’évoquer la puissance
a retourné les feuilles
l’arbre gigantesque
l’écorce qui ne cesse de croitre
de durcir son centre
et de rejeter
le végétal à l’extérieur
au contact de l’air
de la chaleur de l’astre
de ce bonheur
d’être
croyant en lui qui réfléchit l’existence
et ne peut que
donner envisager l’espace ouvert
le dedans de l’ouvert où
la tendresse habite
la coque du renouveau
la chair du coquillage
brandit le son
se couvre de nacre
et nacre l’univers
toute hésitation bannie
toute faille quand à ce que le
vital émet sur le présent
a cessé
de vivre le jour s’est emporté
insoumis et déterminé
à ne pas accepter de
disparaitre
d’être éloigné
de devoir avoir froid
de nager dans le dur
de devenir blanchâtre
de succomber de ses bessures
alors
la nuit s’est relevée j’y est trouvé l’ombre
le corps enthousiasmé
l’âme mise à briller se prenant pour le matin
c’est pourquoi j’ai levé les yeux vers l’astre
c’est pourquoi j’ai fixé Laura dans mon ciel
tournant autant qu’elle le désire
s’échappant
glissant dans le silence
sa beauté rejoignant l’océan
le ciel des terres de la fascination
ce n’est pas pour le dire
mais rester en satellite en orbite
comme une ancre et tournant
se refusant à ne pas être un soleil
à ne pas faire ce pour quoi
je suis né
respirer dans le pur des jours
quoique je fasse
le faire encore encore et encore
et encore
comme les fleurs
la chlorophylle
l’écorce morte mise
à brûler
aucun mot de trop
célébrer
ne jamais céder d’un pouce sur
la lumière qui
m’active me rend
à la surenchère
Dire toujours sur la brèche
ne reculant que pour dormir
éviter la brûlure
maintenir la pesanteur et
irradier à mon tour
la lumière en ce monde