L’idée des vases communicants m’est chère : ouvrir son blog à d’autres écritures et élargir le cercle à ceux qui écrivent sur la toile, particulièrement à ceux qui en donnent l’envie.
C’est Aunryz Tamel, dont javais apprécié l’écriture qui nous offre ce très beau texte sur le thème dont nous avions convenu de « Ce que nous fait le vent »
Et qui m’accueille gentiment sur son espace « les décourcis de Lélio Lacaille »
Vent éteint
Une femme, un lourd panier de pommes au bout de chaque bras
autant de soucis que de fruits derrière les paupières
Un homme que ses ancêtres
vigilants spectres qui ne le lâchent pas d’un pas
tiennent droit comme l’épée qui blesse sa hanche
lui interdisant tout commerce de l’œil et des lèvres
La foule, en une vague dense, menaçante, joyeuse
qui s’en va, place du marché
manger des pommes ou les voler
Un âne dont l’obéissance fait durer l’existence
et qui lâche sans malice
– mais rien de certain –
un vent odorant où la ville se dissout
pour un temps
Deux enfants qui poursuivent
chacun le souffle de vent que donne le corps de l’autre.
y
(Beaume les Dames)
De tous ces passages
que le temps et la pierre ont murés
j’entends le vent triste
J’entends le murmure éteint
la supplique figée en son ombre
le souffle tu d’une bouche scellée
(c) écrit par Aunryz Tamel pour ces vases communicants de septembre
Pour la liste des autres vases co de ce mois (et des autres mois) ils sont ICI
L’image, figée, privée de sons. Et puis l’explosion de l’âme du jour.