(Lettre à Megumi)
Je te regarde, je suis si mélancolique et je te vois pensive.
les yeux perdus dans le vague. Tu es de ce pays que j’ai regardé de mes yeux émerveillé d’enfant, ce pays de bambous de papier et de cerisiers, ce pays du grand calme et de la fascination bruyante. Un songe flottant comme un kimono d’élégance, de fleur et d’offrande. Peut être je t’en aime encore plus ou es tu cette élégance?
Mais soudainement je suis triste, tu ne parle que peu, tu songes ou tu es fatiguée, verte non comme une chatte ou une plante mais comme une forêt, je cherche plutôt à comprendre pourquoi très tôt cet œil m’a saisi, il n’est pas pétillant aujourd’hui mais il attend que la petite grandisse. Dans les yeux je me perds je te vois rire et tu es la pointe de toutes les ivresses et si calme tu lances des vaisseaux vers chacune, tu ris et tu surveilles la vie éclose comme une eau flotte la sensibilité, les lignes végétales dans l’eau, les algues et les mousses humides. Par dessus tout, quand tu aimes ton regard glisse, il ne s’ouvre que peu , il n’en a pas besoin, tu attends avec les fleurs blanches. Ces lys qui surnagent d’un piano.Mais soudainement c’est la fête et tu parles de manger, sushi ou mets glacé , je te regarde ému, amoureux même, je t’envoie un poème , il est question de portugais et de navigateurs conquérants, une jeunesse sous la lune et le mont Fuji, je cherche à t’atteindre et sans doute la beauté, lancer des bateaux moi aussi vers la cote du Japon.
Comme du champagne, rêve si doux, nous deux dans l’avion, origami que j’ai mis près de Toshodaiji . Traduit de l’incertitude, j’ai peur de te voir partir .