le journal des jours est le journal des réveils, car c’est entre la douche et le café que le peu de temps que j’ai à écrire est pris. Alors au réveil saisir ce que la nuit a ramené sur la plage. Il y a un peu de la violence de la journée d’avant, que le bain et la promenade n’ont pas réussi à effacer, la journée est violence, elle est comme une compression exercée sur soi. Dans la journée , c’est la résistance que j’émets parce que je suis contradictoire et que je pense, désire, aspire, inspire et que le jour ne permets pas d’œuvrer un bel et beau travail comme l’on parle d’un orfèvre, artisan ou penseur. La journée voudrait me noyer et je miaule de terreur.
Il s’agit de s’approprier ce temps que je suis forcé de donner, travailler à se mouvoir en elle comme dressé dans une cape, épouse les plus fins replis de ce qu’il faut bien appeler sa vie. Ce simple article n’est pas tant possessif qu’il exprime une intention d’appropriation, de cohérence entre ce que l’on me fait faire et le lent travail du rabot sur soi, soi et le monde, une fine particule recouverte de son corps que l’on prête.
La journée use, l’on en sort effilé comme d’une violence à laquelle il faut survivre : indemne comme la laque que passe le facteur pour protéger la musique, âpreté de l’instrument, potentiel conservé des membres à laisser le fluide suivre son cours, c’est dans ce rapport entre le rabot et la musique qu’il faut voir l’obstination a conserver et à ne pas se conformer
@ lire Deux Marchés, De Nouveau Ryoko Sekiguchi
La nuit peut aussi énoncer d’autres terreurs, d’autres tréfonds inquiétants… que la journée peine à masquer.
Une réflexion inconfortable quant à la succession de ces moments temporelles et la réalité qu’ils nous imposent.
🙂 oui , j’ai souvent peur d’en parler , peut être demain ! je l’ai fait il y a peu sur le regard d’Orion , sans douter à creuser , en enlevant les voiles