Non, je ne suis pas la chambre d’écho de ce que je perçois des satellites
une suite de mots interrompue
je les récolte et les mets dans le pan de me chemise
je marche même sans bouger et rien ne bouge
une étrange vacuité pèse
quand il est certain qu’une grande écharpe de tons froids est la rage et l’apaisement
cercle boréal ou éclatement des soleils, veuves et filles des guerriers assagis
qui attendent appuyés sur une branche de frêne
pour remonter des rêves quoi de mieux qu’une couverture
et la baille le fil plombé pend
je me retrouve au mieux près de l’eau fraiche de la rivière, les branches font cercle ma tête est comme la lune
et parfois le soleil brille
fatigué je dors dans les hautes herbes la proie des tiques et des serpents
c’est là, ou est ce sur le périph que je rencontre ceux avec qui je parle
ou au carrefour
dans les halls d’aéroports
ou au bord de la mer
quand j’y suis
nous sourions où le silence s’installe
la raie profonde et les rides de qui a longtemps marché pourfendant les vents
dans l’écueil et les marges l’esprit de la grand mère sournoise
même si je dors rythmé par les grenouilles
et que je souris
au lac
et au sentier qui se perd
à la rivière qui coule
au dessous
ramant
aux vieilles femmes qui ronchonnent une litanie héritée des mères est si douce
ou revêche
ou est ce vieux chant qui entend
une plaisanterie morbide
et l’abime des ans taille une résistance à la subversion
plus le temps
une poterie rang sur rang
sèche
les marcheurs ont des histoires au croisement des solitudes
le regard édenté est un moment qui tranche et vient avec le roc
l’attente et le moment des chèvres perle en bêlant
la joie pourtant répétait sans cesse qu’il n’y a pas de séparation
cela semblait important
et elle mêlait les chants de guerre
au regret le plus cruel
elle parlait de la ceinture de feu froid qui entoure le ciel
elle pensait plutôt au poisson
et parlait de chevaux tout le temps
elle ne radotait pas elle partait vers le sud
la où la terre s’oublie dans l’eau
refaisant le voyage à l’envers
mais plus au sud
les vieux habits ne convenaient plus
et elle n’avait plus l’usage de ce qu’on lui avait donné
préférer parler en boucle d’une idée vacillante
comme les arbres de la foret se rassemblent
car c’est en déballant l’intrus
sous quelques os un peu de salive
dit que ça valait le coup
même si il faudrait tout reprendre
à neuf
bien sur
mais cela ira pour l’instant
il n’y a rien de mieux à faire
et la parole n’a plus de valeur
il vaut mieux qu’elle tourne
en attendant mieux
car il faudra rentrer
ces hurlements de résistance aux déchirements des sirènes
et aux gisements d’uranium
on ne les entends pas sous l’épinette
où est-ce un sequoia
cette draille de terre entravée de roches
là ou le fil soumissionne les accords puissants d’une pensée enterrée
entravée
les fils ont été emprisonnés dans ces carrés de fer
la dans les fils de millions de volt passent au dessus des histoires
sans les voir
alors qu’elles sifflent
saignent
d’un pincement aigu
les panses
raillent d’un rictus de guerre
qui croira alors que le monde est en paix
et que je suis en paix
fort de ma révolte
le visage surmonté
vacille autour d’un axe renversé
et de ma hache entre le plaisir et la langue
et le palais pourpre
qui siffle
éclair du serpents l’eau dans l’orage
les zébrures
les entailles dans mes gencives
tout ça ne sont que des pensées
de vieil
homme et ne percutent rien
que le vide à ma ceinture et le thorax creusé
ne font sens
les raideurs
si je dis silex
et que le bâton tape
menace
dans ma marche
c’est que je ressasse
pourtant le vieux navajo assis
ou celle qui venait du nord
dans le moment sans nom
nudité pliée
n’a de parole que de paix rieuse
pourtant il fut un temps où il t’aurai tué
ou aidé à traverser
qui peut dire
nous nous sommes croisés dans une compréhension d’un mouvement de cil
qui voulait dire
salut
l’ours pourtant rugit dans les trembles de l’eau