Monté dans le lacet en haut de la colline
là les nuages formaient couche sur couche une composition d’orage
l’ensemble menait du gris au plomb le plus fidèlement tendu au presque noir
dans le noir se reflétait aussi bien le bleu sombre qu’un multiple minéral du vert qu’affichait la forêt
le ciel filtrait autant de tons que la pluie n’en émettait
le mouillé délavait plutôt qu’il n’abreuvait mais la végétation semblait d’un avis contraire
de même le processus en lui même donnait raison à l’eau
qui dévalait
se voyait dans la nécessité colorée
d’être fraicheur et masse
que la teinte décline à partir de la lumière
Moi m’acharnant à ne pas sentir le grincement des muscles
je persistai dans l’effort
prenant conscience de ce grain pesant sur le fil sinuant entre les points d’appui
des roches dégringolées débordant le chemin
la perception se faisait de bas en haut
stries des couleurs par voie des lumières
trainées verticales obliquant obstinément
troncs défrayant la luminosité
s’opposant la masse coupait comme une travée horizontale
songe au mieux sous la poussée
le regard traversé ne semble pas souffrir
Le monde s’entrecroisait et sous la dynamique des pointes
ne concevant pas l’entaille ni le mal être dans ma charge
gravir suppose si cela est douloureux de passer outre
l’appréhension de devenir la masse que l’on trace
ou croit percer à monter la montagne
à suivre le fil pour prendre l’air
Une simple question d’oxygénation sans que rien ne semble justifier ce déplacement
une simple impression de complétude ou de manque à la base aspire au sommet qui ne s’atteint jamais
le cédant à la masse du nuage dont il ne diffère somme toute pas le renforçant
il ne peut être question de fonte ni d’assèchement
ni vague ni pôle le chemin passe à travers la sueur et les nuées
de s’immerger ni d’être submergé le chemin se prête de bon gré
de là observer quitte à s’arrêter les mousses, les graviers, les herbes et les museaux pointus
ou plus haut le vol entre les brumes qui semble fait de plumes
quand tombe le soir et qu’on n’y voit goutte
goutte à goutte oreille du jour
le bruit une soupe n’est pas filtré par le sombre
On songe alors à la mort sans renaissance
à une sorte de repos au bord du ravin qui décline
solidement induit par la pesanteur
il ne vient pas à l’esprit que l’on pourrait tomber
jusqu’à ce que quelque quelqu’un se croise
et la rencontre et la salutation interrompent les pensées
cheval fou lâché dans le jour.
Je me faisais cette réflexion après plusieurs lectures… » un poème à lire les yeux fermés »…la tension de l’homme dans la tension de la nature, attention de l’un à la tension de l’autre. Ce sont des mots verdoyants mais pas seulement. Ce sont les mots du corps qui monte, qui grimpe, qui ascensionne.Jusqu’à d’ailleurs ne plus être que corps , mais un renforcement de l’entour.J’ai eu comme cette vision d’un corps devenu réceptacle de la couleur et de l’atmosphère.La marche permet ceci, se désunir pour mieux s’unir, malgrè et avec la douleur qui disparaît …après…allégorie du temps qui passe peut-être ! J’ai beaucoup aimé !
oui c’est un texte récent de retour de grimpade , pas de distance avec la marche , pas de texte , juste le juste retour dans la marche qui continue ou plutôt se voit marche et l’oeil qui absorbe
merci , ça me touche que tu ais aimé , un texte tout frais , à peine sorti de sa coquille
un beau petit poussin alors !