les journées privent par le faux semblant
sereine comme le fleuve
la lumière quand elle est mauvaise crie
le charroie du flot
ces morts qui me regardent l’apparence
le limon agrippé à l’eau
les arbres balayent au fond tout reflet
interdit
sur la rive je regarde passer
ma vie sans le sang de la poésie
la mort nie tout mon poids
vie au prix d’un renoncement
vie n’est plus que de mourir
je préfère mourir
sombrer sans poids
déjà ce qui est toi m’entraine au delà de moi
vivre sans sens que le tournis l’indifférence
qui de nous deux est moi
moi a sombré
je me fie au courant
mourir l’amour sans cette noyade n’est pas
ni moi ne peux survivre ce qui est déjà mort
moi dans toi mes membres
ma vie dans ta vie ma vie
est errer ni possédé ni libre
un bouquet fleurit
sourire
souffre
mon envie gémit
en mon centre la morsure
ventre entaillé par la mort
apaiser
si éloigne de toi
tuera
ce sans quoi il n’est pas vivre
mes hardes dans le couchant témoignent de ce que je fus
le soir au plus court chemin vers ma mort je se rend à la ciguë
libre inextricablement le chant m’enlace à toi
la souffrance n’a plus cours me rend part de la lumière
au fonds de l’œil
secouru par nul autre
en toi je suis seul
car à quoi sert de survivre à toi
l’éclat de la lumière
dissout toute idée de se survivre