
elles me semblaient retenir le sens caché de la féminité,
le sens profond dont les œuvres sont les remontées
Barbara Hepworth résumait sa philosophie de son art dans ces mots :
« significant form » le sens à même la forme ,

moi au Yale center for british art j’allais tous les jours dessiner et tenter de mieux cerner le sens et sa relation avec la forme
sous-jacent est le sens qui détermine, mais mêlé à l’œuvre, de sorte que le monde matériel et le sens sont mêlés, du moins leur expression ;
l’après midi j’allais à la bibliothèque dévorer les livres s’y rapportant ,
une période intense
est-ce charger la peinture d’une intentionnalité et d’un sens au cœur de l’abstrait ?
Moi je peignais avec énergie et intention, projetant dans l’opacité le sens caché, qui seul véhiculait une vérité, cachée elle aussi,
l’intention, l’attention tout autant présente, et il est sûr que la poésie dans les êtres et le sens, même impalpable, est une des choses les plus fortes que l’art ou la peinture puissent toucher
dont il n’est que la pythie
il l’annonce
mais faut il le vouloir ? le geste lourd de conséquences ?
le vide et l’espace et l’énergie du trait se substituent à la forme et même lui préexiste
l’intention poétique,
mais sans bien comprendre pourquoi
et pourquoi y être attaché ?
attacher sa vie à un trait c’est y accorder beaucoup d’importance
beaucoup trop

le geste et la présence de la main pèsent beaucoup trop lourd sur le papier pour se prévaloir de faire surgir un sens,
autre que celui porté par la vie de ce corps et l’esprit
on ne le comprends qu’après avoir bataillé
le souffle de Michel Doneda et l’intuition et l’envie de la sérénité, me font légèrement convier l’encre dans l’eau du papier, j’entrevois cette légèreté pour l’aquarelle
je me sépare du trait ou de la tache qui affirme , pesamment
ce n’est pas de tenter d’être spirituel , c’est ne plus porter l’oreille aux bruits de l’intérieur qui me poussent à rivaliser avec le monde, d’une voix égale ,
se laisser porter ,
confier à la brise, sans qu’il n’y ait d’importance ni d’enjeu,
une mise en place simple, dans le corps du monde, de quelques épines ou aiguilles
attouchements, étreinte quand même s’il en faut
la poésie étant partout, la laisser se déposer
et l’aider d’un geste qui accompagne
l’envie se fait de plus en plus précise et j’attends le corps porté d’énergie à recueillir sur la feuille
l’esprit a envie de jouer
il n’oublie pas que le monde est diversité mais qu’il ne pèse pas plus qu’une plume
et comme de boire de l’eau le ciel en est plein
- habité de l’intention le corps écoute