Après des nuits et des nuits sans sommeil, finalement prendre conscience du réveil. Ce n’est pas qu’il fasse beau ou que la traversée fut rude mais le moment est propice au réveil. Le voyage comprend les jours aussi bien que les nuits. Sur la grève allongé cet indéfini d’une eau qui s’achève et un sentier dont on ne voit que les premiers grains de sable, brins d’herbes l’ombre dévorant et la claudication sont le chant d’un oiseau. Papillons font signe que le moment est venu, l’aube respire et envoi un souffle anodin. Se tourner sur le dos et regarder le soleil, la direction importe peu, une force habite le moment et l’évidence emplit. L’autre me dit qu’évidence et incidence ne sont pas le signe d’un vide ni d’une cassure mais profite d’un instant où l’air perce, pour reprendre son souffle et malaisément sans mimique soupirer dans mes bronches.
sortant d’un rêve
Maintenant quelques rayons du soleil me tirent peu à peu de la grande apesanteur – ce ne sont pas les sommeils de l’engourdissement, le tout magmatique des jours comme une terre qui putréfie et je me trouvais là semblant un resplendissant nocturne
la vérité cependant est que pendant que je reconstruisais ainsi la vision déchirée, l’imprévisible divertissait de l’essentiel me creusant et je me retrouvais à des milles de rêves d’ici
un papier m’accueillait les larmes fleurissait en encre et se fut à l’imparfait, un clavecin m’accompagnait, un merle bavard
les mots n’y parvenaient plus, les images, des nuages perçaient et je me retrouvai à gazouiller dans une musique , je dis bien « dans » , l’inclusion musicale permet à ce corps pesant de n’être plus que bouc furieux et aigrette ailée
je me suis retrouvé avec toi à deux doigts du typhon, je l’ai saisi délicatement comme l’on fait d’un ami et l’ai emmené à concilier, à adopter une attitude plus raisonnable,le rapt des effilochement affolants de l’eau ne fut plus qu’une fine ceinture
le ciel bleu m’ennuie et j’aime les nuages, les nuées et le temps mais trop point n’en faut, comme disent les paysans qui fauchent les hauteurs de la-haut et font les fenaisons attendant que la lumière pointe pour que le feu prenne
on parle de l’hiver
j’ai fin par me réveiller, je me suis habillé et ai claqué la porte de la voiture de nouveau ne comprenant plus rien à ce qu’il fallait faire et n’inventant plus, je me suis laissé glisser.