L’eau est partout, le monde est entouré d’eau comme saturé d’humidité « ça »règne en maitre et il n’y a plus de poissons ils sont morts étouffés par l’azote le chlore et la remontée des grands fonds. Petite il y avait les dauphins les baleines le corail et sur la cote le cormoran des nuées de mouettes picoreuses de forêts sous-marines de grands déserts et les immenses glaces. Ici dans cette ville de banlieue le sol était sec tout ce qu’il y a de sec à peine quelques fourbes courbes souterraines emplies de mouvance calcaire des sources à pic et des fuites d’eau sous les placards
Nous étions des gens qui ne se parlaient pas ne parlaient pas c’est peut être comme cela que l’eau est venue … par surprise personne ne nous a prévenu évidemment pourtant l’eau s’était rassemblée elle montaient plus compacte et invisible chaque jour, les corps se saturaient le poids devenait plus fort à force de ne pas pouvoir exprimer l’insatiable des pores qui se sont fait plus lointains plus espacés plus proche de la surface comme un ballon d’hydrogène remonte des hauteurs vertigineuses de l’en-bas les bulles d’h2O ont imprégné l’air qui à son tour a plombé la réalité – grand-mère n’était plus qu’un branchage stérile sans feuilles flottant sur son eau ricanant elle se sentait fière et victorieuse enfin sorti de ce corps dur pas assez liquide ni amniotique
Enfin l’eau en a eu assez elle a suffi à son propre poids à sa propre densité et a rejeté les faibles corps qui ont surnagé étouffé récupéré l’eau vitale comme des crottes plus bonnes à rien déjection de l’organisme qui lui gambade
Du moins j’imagine que c’est comme ça que ça s’est passé
Who cares , on s’en fout
Le fait est que l’eau est partout et moi sur mon matelas gonflé à l’hélium sans voile sans sextant sans drap sans rame sans bouée sans ancre à la dérive flottant seul résidu d’humanité corps incertain (qui suis-je, où vais je de quel bois je suis fait dans cette flotte omnipuissante liquidité avérée et potentielle nuées lourde et courants qui charrient iceberg improbables là où il n’y a plus de saison là où plus personne n’est témoin
comme au plus fort de mes quinze avant que le cataclysme n’arrive.
Car je me souviens très bien de la sortie du collège hérissé de ces voix débraillées et des ces jeunesses hurlantes à la va comme je te pousse préfigurant l’acte sexuel je me souviens j’étais déjà sur une plaque gonflante un pneumatique je ramenais mon corps vers les enveloppes qui entouraient ces voix de regard d’écureuil la surface était lisse des mobylettes pétaradaient tout autours des crimes avaient lieu des négociation et des intrigues se nouaient se dénouaient un grand désordre moléculaire symptomatique de la révolution de l’acné, j’en avais, tout à l’heure je ne sais pourquoi , est-ce sexuel ? on sait que l’eau, symboliquement indéniablement, quoique qu’il faille être deux l’eau est relationnelle même si elle glisse sur le corps et l’âme et va féconder la poussière si poussière et graine il y a , et quand tout est eau peut on encore parler de potentialité c’est certain la pluie n’avait pas tout envahie ni l’eau de l’intérieur ni ma solitude n’avait éclaté je m’en souvient il y avait du soleil aux fenêtres et des fleurs heureuse de vivre, du moins il me semblait
Je saisi des souvenirs au vol des bribes de mondes le bleu le gris et la couleur terre il n’y a plus de papillons seuls émerges quelques têtes d’arbres et des tics de tours vides il n’y a plus de bas, plus de hauts plus de vertiges tout est étal dans la masse morte et universelle je le vois clairement une harmonie dis-harmonieuse sans que rien n’arrive rien à l’unisson
Je rêve que quelque chose qui vivrait bougerait casserait la monotonie immobile du monde sans floc
Moi je suis sur le radeau de plastique que je tenais à l’abri au garage au cas où et puis l’eau est montée, j’ai gonflé le matelas et nous sommes montés ensemble moi et l’eau jusqu’à dépasser les immeubles remonter loin les rues et dériver dériver sans savoir où l’on est et elles sont devenues le fond de ces mers, les quelques oiseaux ont fini par disparaitre, plus d’avions dans le ciel plus de square, d’avenue et de carrefour seuls quelques arbres se sont mis à dépasser à fleur de l’eau trop profonde.
Et je suis celle qui cherche à comprendre.
Oh à te relire, Lam, toujours cet inspire qui emporte en paysage de tes palettes en soi.
ah merci SiL c’est un travail en urgence pour un atelier d’écriture théatrale , j’essaye de rendre quelque chose , espérons que ça murisse ~~~et toi ?
Super nouvelle !! Je suis certaine que le fil se déroulera avec un objectif en toile de fond.
L’écriture aussi importante pour moi, une place essentielle qui m’apporte ancrage, réalisation et poésie dans au quotidien.
Au plaisir de te lire.