La voix mise en scène quand elle se met en transe semble ne plus obéir à un commandement antique qui la voulait porte-parole ou medium de la communauté
Mais la pensée du répons si fréquente dans les terres africaines et la diaspora, ailleurs dans les franges de l’oralité indienne ou rapeuse ne pervertie pas l’écho
où participer est l’écho de la voix privée de personnalité dénuée d’exemplarité rendue à la ville et à ses méandres comme les rues qui s’allument ou les blocs d’immeubles qui engouffrent, aléas des parkings
happening veut dire que sans temps l’événement à lieu comme un autre dans un lieu ou un temps
Parler est comme manger
que la voix suit initie un mouvement qui retravaille ce lieu sans temps ce temps sans hommes et qui est l’écho d’une remontée
celle-ci en prend le rôle, pas plus démiurge que poète car elle récuse le terme s’évertue à souffler, Matana me semble exemplaire bien plus qu’Anne qui s’évertue
que je trouve bien plus intéressante à lire dans ses méandres ou le mot perd la coloration d’événement hors du star système,
Ce n’est plus parler mais couler dans le filet d’eau aussi mémorable que le caniveau après la pluie qui pourtant tous les jours quand il pleut répète sa performance
comme un rituel nécessaire du à la vie de ceux que rien ne réuni hormis l’occurrence de la pluie
A l’entendre elle copie, s’inspire, elle charge des pelles de scories d’égo, s’habille de vêtements et met un chapeau comme pour dénoter ne cherche pas à capter une vue d’ensemble
personne qui remonte non avec humilité de la vie d’un qui reviendrait prendre un flambeau laissé mais de celle qui pour un temps confond les jours avec la charge triomphale quitte à ne pas se tromper tout à fait
du moins je le sens ainsi face au public et non dans le public, simple échange de voix alors qu’il faudrait du liant pour que la sauce prenne
voix qui se prêterait au chœur et lui fait face elle avance vers sa répétition,
à peine relais, volcan des scories de l’égo qui ne dicte plus et qu’on ne sait pas suivre,

Pourquoi un chaman si on ne sait si on ne veut guérir
C’est pourquoi je fais confiance au medium de l’esprit qui va chercher le matin la ligne qui désarticule l’organique et la rend à l’anonymat par une abstraction désincarnée mais que l’on peut reprendre
je préfère laisser la trace creusée de l’écrit lentement creuser sa mythologie, résonner de l’eau qui y coure mais à condition que lui non plus ne cherche pas à se donner en maitre et accepte la saine et lente, l’humble relecture où l’on distille les traces des petits événements de la pensée dans les réseaux de la fusion de l’esprit.
Perdue car quand ré ouvrira-ton le livre, peut être perdu et délaissé sans importance dans la vague des jours
Mais comme la voix anonyme charge encore des tonnes des possibilités, appelant la mémoire et l’imagination où le mot provoque ce retour à la ligne mais dans la langue.

Belle écriture
Merci , c’est un plaisir aussi d’être lu